Le thème de la terre promise est fondamental pour Israël.
Il est plusieurs fois mentionné dans la Genèse à partir du jour où JHVH dit à Abram :
« Toute cette terre que tu vois, je te la donne et à ta semence, pour toujours. »
(Genèse 13.15)
Par la suite, quand Abram change de nom pour devenir Abraham, JHVH confie à la descendance d'Abraham une destinée de portée internationale ...
« Aussi, tu ne seras plus appelé désormais du nom d'Abram, car ton nom devient Abraham. Je te fais père d'une multitude de nations. »
(Genèse 17.5)
Cependant, JHVH rappelle Sa promesse :
« Et je te donne, ainsi qu'à ta semence après toi, la terre où tu séjournes, toute la terre de Canaan, comme possession perpétuelle, et je serai leur Elohim. »
(Genèse 17.8)
Isaac, le fils d'Abraham, va entendre aussi la promesse formulée en ces termes :
« Séjourne sur cette terre et je serai avec toi. Je te bénirai. C'est à toi et ta semence que je donnerai toutes ces terres. J'accomplirai le serment que j'ai fait à ton père, Abraham.
Je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux et je donnerai toutes ces terres à ta semence. Et toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence. »
(Genèse 26.3-4)
Ce rappel de la promesse vise encore la terre promise, une nombreuse descendance, mais introduit une notion nouvelle.
Cette notion c'est la bénédiction qui doit transiter par la descendance directe d'Abraham vers toutes les nations de la terre.
Le père d'une multitude de nations devient une bénédiction pour tous.
Pour Jacob, la promesse divine est d'abord transmise par Isaac qui dit à son fils :
« El Shadaï te bénira, il te rendra fécond et te fera croître pour que tu deviennes l'assemblée des peuples.
Il te donnera la bénédiction d'Abraham, pour toi, et pour ta semence, afin que tu habites la terre où tu as séjourné, celle qu'Elohim donna à Abraham. »
(Genèse 28.3-4)
La bénédiction envers les nations devient une assemblée des peuples« assemblée des peuples » ... en d'autres termes une Eglise universelle puisque l'assemblée du peuple se dit en grec : "éclésia".
Quand il arrive à Luz, un lieu qu'il va appeler Bethel, la présence de Dieu va se traduire par un rêve au cours duquel Jacob reçoit confirmation en ces termes de ce que son père lui avait dit :
« Je suis JHVH, Elohim d'Abraham, ton père, Elohim d'Isaac. La terre où tu te reposes, je te la donnerai ainsi qu'à ta semence.
Et ta semence deviendra comme la poussière de la terre. Tu te propageras depuis la mer vers l'est, du nord au Négueb, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et ta semence.
Voici ! Je suis avec toi, et je te garde partout où tu vas. Je te ramènerai sur cette terre et ne t'abandonnerai point tant que je n'aurai fait ce que j'ai dit. »
(Genèse 28.13-15)
De retour à Bethel, Jacob va connaître un moment décisif quand il va changer de nom comme ce fut le cas pour Abram ...
« Tu te nommes Jacob. Tu ne seras plus appelé du nom de Jacob, mais désormais Israël deviendra ton nom. »
(Genèse 35.10)
Ensuite, Elohim lui rappelle la promesse faite à ses ascendants ...
« Je suis El Shadaï. Sois fécond et multiplie-toi ! Une nation, puis une assemblée de nations, seront issues de toi. Et des rois sortiront de tes entrailles.
La terre que j’ai donnée à Abraham et à Isaac, je te la donne, et je donne la terre à ta descendance après toi. »
(Genèse 35.11-12)
Le plan de Dieu est ainsi révélé dans son intégralité.
Jacob devient Israël et Israël sera cette nation d'où sera issue ultérieurement l'assemblée des peuples, c'est-à-dire l'Eglise ... après l'incarnation de Jésus !
Mais pour ce qui est de la terre de Canaan, elle deviendra et restera la terre d'Israël.
Lorsque Jacob restitue à Joseph ce que Dieu lui a dit (Genèse 48.4), il semble que cela ne corresponde pas mot pour mot aux paroles qu'il a entendues à Bethel.
En effet, Jacob évoque une « possession perpétuelle », or ce n'est pas lui mais Abraham qui a reçu cet enseignement (Genèse 17.8).
La transmission du message a pu s'effectuer d'Abraham à Isaac, puis à Jacob, au point que cette notion de « possession perpétuelle » s'incruste dans la conscience de Jacob comme une parole qu'il aurait lui-même reçue de Dieu.
La terre promise, la possession perpétuelle, s'est ensuite inscrite dans l'inconscient collectif du peuple d'Israël à un tel point que, même dispersés aux quatre coins du monde, les Juifs sont toujours demeurés attachés à cette terre.
De nos jours, beaucoup n'attachent plus d'importance à la source biblique de la promesse.
Pourtant, qu'ils soient ou non croyants, cette terre promise siège au plus profond de leur âme comme une évidence perpétuelle ...