ABRAM ... devient ABRAHAM.
Celui dont le nom signifiait "Père élevé" devient le "Père d'une multitude de nations" par l'adjonction d'une simple lettre dans son nom : le H.
Cette lettre de l'alphabet hébreu n'est pas anodine : elle figure deux fois dans le nom sacré de JHVH.
Quand JHVH introduit cette lettre H dans le nom de ABRAM, il introduit la lettre de la puissance de la création.
Hé, cinquième lettre de l'alphabet hébreu, correspond au "Souffle divin".
C'est grâce à ce souffle créateur que Abraham est créé de nouveau en changeant de nom.
Il va pouvoir devenir père, et même "père d’une multitude", non pas au travers d'Ishmaël qui a été enfanté par Abram avant de devenir Abraham.
Il sera père d'une multitude au travers d'Isaac.
Changer de nom est porteur d'une nouvelle orientation, d'une nouvelle naissance, d'une nouvelle destinée ... ou destination.
Abram, c'était un Hébreu, c'est-à-dire un homme issu d'un "peuple errant" ... tel est le sens du mot Hébreu.
Abram était un nomade dépourvu d'une terre fixe ... même si JHVH lui avait déjà promis la terre de Canaan pour ses descendants.
Car JHVH avait mis sa confiance en Abram, le père de la foi, père des croyants, Père élevé spirituellement.
Maintenant, la promesse reçue par ABRAM va devenir une réalité pour ABRAHAM qui devient propriétaire de la terre où Abram errait comme un nomade :
« Et je te donne, ainsi qu'à ta semence après toi, la terre où tu séjournes, toute la terre de Canaan, comme possession perpétuelle, et je serai leur Elohim. » (Genèse 17.8)
Il y aura certes une interruption de 400 ans pendant le séjour en Egypte, les déportations, la diaspora après la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains ...
Mais quels que soient ces évènements la terre de Canaan demeurera la possession perpétuelle des héritiers d'Abraham.
Abram était aussi un père "bien élevé", bien éduqué dans son enfance, qui s'est développé en homme de droit jusqu'à l'âge de 99 ans.
Et JHVH l'encourage à poursuivre, à marcher dans cette juste voie :
« C'est moi, El Shadaï. Marche ! Sois sans défaut à mes faces ! » (Genèse 17.1)
El Shadaï ... Dieu a aussi changé Son nom.
Nous avons d'abord rencontré, depuis le début de la Genèse, le nom de « Elohim » puis celui de « JHVH ».
Pendant un temps (Genèse 2.4 à 3.23), les deux noms sont aussi associés sous la forme « JHVH Elohim ».
Par la suite, lorsque Abram s'adresse à JHVH, il l'appelle mon Adonaï (Genèse 15.2 et 15.8).
Adonaï est la forme plurielle de Adon, un terme qui signifie "mon maître", ou "mon seigneur", un pluriel qui exprime les faces multiples du Dieu qui se révèle aux humains.
Cette fois, JHVH décide de se révéler sous la face de El Shadaï.
El Shadaï est souvent traduit par "Tout puissant" ou le "Dieu puissant".
Mais le sens de ce mot demeure discuté et la traduction ... discutable.
C'est pourquoi, dans le texte que nous avons traduit à partir de l'hébreu, El Shadaï demeure intact, tout comme Elohim, Adonaï et surtout l'imprononçable JHVH.
Laissons à Dieu le soin de se traduire ... Lui-même, en se révélant comme Il l'entend, en changeant Son nom quand Il le juge nécessaire.
Changer de nom, porter un nom nouveau est fréquent dans la Bible.
Pour les humains, c'est le reflet d'une conversion, d'un passage à un état supérieur de l'âme.
C'est Dieu qui décide de l'attribution d'un nom nouveau au moment de la vie qui semble opportun.
Et cela n'est pas réservé aux grands personnages bibliques ... mais peut être donné à chacun d'entre nous !
« Le vainqueur, J'en ferai une colonne dans le temple de Mon Dieu. Il ne risquera pas d'en sortir.
Et J'inscrirai sur lui le nom de Mon Dieu et le nom de la cité de Mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de Mon Dieu, ainsi que Mon nouveau Nom. » (Apocalypse 3.12)
Voici ce qui est promis au vainqueur ... un Nom prestigieux.
Non pas celui d'une gloire éphémère et terrestre à laquelle aspirent ceux qui disent :
"Je vais me faire un nom !"
Car ce n'est pas nous qui pouvons nous descerner un tel Nom ... mais le Seul qui en soit le propriétaire éternel et qui peut l'inscrire sur notre front !