"Qahal", un nouveau terme hébreu apparaît en Genèse 28.3, que l'on traduit différemment selon les versions.
Multitude, congrégation, assemblée, foule, nombre, troupe, réunion ou encore communauté, autant de mots qui expriment ce que Jacob doit porter par sa destinée.
Toutefois la nuance est grande entre une "multitude" et une "assemblée" car la multitude exprime le nombre mais pas le regroupement.
Or le fait d'être le père d'une multitude de nations a déjà été attibué à Abraham bien avant Jacob (Genèse 17.5).
C'était la fécondité d'Abraham et de sa descendance qui était alors soulignée.
Maintenant, pour Jacob, outre la fécondité s'ajoute une autre fonction : le rassemblement.
Le chapitre 10 de la Genèse expliquait comment, selon la Bible, le peuplement de la terre s'était fait après le Déluge.
Une multitude de peuples étaient alors citée.
Puis, en Genèse 11, l'épisode de la Tour de Babel symbolise la dispersion et la division des peuples de la terre par la diversité des langues.
Ceux qui étaient auparavant unis, assemblés par une langue commune, vont se retrouver désunis, dans l'incapacité de communiquer et donc de se rassembler.
A Jacob, le futur Israël, échoit cette mission très spéciale : devenir « l'assemblée des peuples ».
Deux approches sont possibles au regard de cette mission.
Une première approche limitée à l'assemblée des peuples d'Israël, les douze tribus issues des fils de Jacob.
Mais cette assemblée de peuples, que constitue la nation élue, avait pour fonction d'être exemplaire aux yeux du reste du monde.
Le peuple de JHVH, Elohim d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, devait se distinguer des autres peuples idolâtres, sans foi ni lois.
En agissant de la sorte, le peuple élu aurait potentiellement été « l'assemblée des peuples » du monde entier.
Mais cette seconde approche de la mission ne s'est pas réalisée par Israël.
Car ce n'est pas au travers d'Israël que s'accomplira la volonté de JHVH.
Jacob sera bien le père de « l'assemblée des peuples » du Judaïsme ... mais pas au-delà.
Car la mission sera accomplie grâce au fils unique de Dieu : Jésus Christ, lui-même issu de la communauté juive.
Jésus se situe ainsi dans le prolongement de l'esprit du Judaïsme et de la mission qui lui incombait, comme lui-même le signale :
« ... parce que le salut vient des Juifs. » (Evangile selon Jean 4.22)
Il incombera ensuite aux disciples du Christ d'aller jusqu'aux extrémités de la terre pour constituer « l'assemblée des peuples » universelle.
Pour ce faire, il va se produire le jour de la première Pentecôte un évènement hors du commun :
« Les Parthes comme les Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée ou de Cappadoce, du Pont et d’Asie !
De Phrygie et de Pamphylie, d’Egypte et des terres de Cyrène en Libye, ou ceux qui résident à Rome !
Juifs comme prosélytes, Crétois et Arabes, tous nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu ! »
(Actes des Apôtres 2.9-11)
Ce jour-là, un processus inverse de la Tour de Babel se met en marche : les peuples se réunifient par la langue.
Ce jour-là, « l'assemblée des peuples » est reconstituée afin de s'étendre sur toute la terre ...