Etre féconds et prolifiques, « fructifier et se multiplier », est le premier commandement qui fut donné à l'humanité en Genèse 1.28.
Dieu avait précédemment adressé ce commandement aux espèces animales qu'il avait créées (Genèse 1.22) lors du cinquième jour.
Ce même jour, les espèces animales avaient été bénies par leur Créateur (Genèse 1.22) tout comme l'humanité sera bénie au sixième jour (Genèse 1.28).
Mais cette fois, le renouvellement du commandement « Fructifiez ! Multipliez ! » n'est accompagné d'aucune bénédiction.
Il semble d'ailleurs qu'il ne s'adresse qu'aux espèces animales et non aux êtres humains, comme si Dieu doutait de la nécessité que l'humanité prolifère.
Pourquoi ?
« A cause de l'humain qui conçoit le mal dans son cœur dès la jeunesse. » (Genèse 8.21)
Dieu a sauvé du Déluge une fraction de l'humanité et des espèces animales ... mais il sait que les humains qu'il a sauvés sont enclins au péché et reproduiront les mêmes fautes que leurs prédécesseurs.
Le Dieu de bénédictions, qui accompagnait ses directives de sa bienveillance, est devenu le Dieu du commandement qui préfigure le Dieu de la Loi telle qu'elle sera délivrée à Moïse.
L'humanité ne sait qu'en faire à sa tête : il faudra l'encadrer !
La relation de confiance initiale que Dieu avait voulu instaurer avec le premier couple humain a été trahie, les générations suivantes ont fait pire.
Celles qui vont suivre ne connaîtront plus cette relation de confiance fondée sur la foi (fidélité) mais une relation fondée sur la Loi : « Fais ceci ! Fais cela ! »
Dieu va s'adresser à l'humanité comme à des serviteurs, la Bible emploie même le terme esclaves.
Il faudra attendre l'incarnation en Jésus pour rétablir une nouvelle relation de confiance fondée sur la foi et l'amitié :
« Je ne vous appelle plus esclaves, car l'esclave ne sait pas ce que fait le maître.
Mais je vous ai nommés mes amis, parce que tout ce que j'ai entendu auprès du Père, je vous l'ai fait connaître. »
(Jean 15.15).
Toutefois, cette relation intime d'amitié voulue par Jésus repose sur un préalable :
« Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous prescris. » (Jean 15.14)
Le même préalable existait dans la relation voulue par Dieu avec le premier couple humain.
L'amitié de Dieu supposait que les êtres humains respectent une seule et unique recommandation :
« Mais l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas ! » (Genèse 2.17)
Il s'agissait d'un conseil amical qui visait à préserver l'humanité de la mort et à lui assurer une vie éternelle dans un lieu paradisiaque.
Qu'en est-il maintenant ?
Nous avons la possibilité d'être féconds et prolifiques dans la foi et non sous l'emprise de commandements issus d'une quelconque loi.
Cette foi doit nous pousser à « fructifier et multiplier », c'est-à-dire à porter du fruit en multipliant les disciples.
Jésus peut faire connaître à ses disciples tout ce qu'il a appris de son Père : telle est la relation d'amitié qu'il nous propose (Jean 15.15).
Ceci n'a plus rien à voir avec l'exécution aveugle des commandements prescrits dans le cadre de la Loi de Moïse.
Précisons ici que la notion de commandements ne se limite pas aux DIX qui sont énoncés en Exode 20, mais concerne 613 prescriptions (mitzvot) que les Juifs doivent respecter ... sans trop savoir, le plus souvent, sur quoi elles sont fondées.
A cette Loi incompréhensible, Jésus a substitué la Foi !
Et en contrepartie de notre fécondité dans la foi, Jésus, nous a offert un cadeau inestimable : son amour !
« Il n'est de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15.13)