Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Le souffle de Dieu

« Le souffle d'Elohîms planait sur les faces des eaux. »

(Genèse 1.2 ~ Traduction André Chouraqui)

Abîme

Rouah Elohim ... le souffle de Dieu, est-ce un doux murmure ou un grondement ?

La Bible de Jérusalem utilise le terme de "vent" pour traduire "rouah".

Mais il est plus courant de lire "l'Esprit de Dieu" (traductions Segond, Sefarim, T.O.B. ou version du Semeur).

Le terme grec "pneuma" utilisé dans la traduction des Septante désigne à la fois le souffle et l'esprit.

Que ce soit l'un ou l'autre, ou les deux, quel contraste avec le passage précédent qui décrivait la « ténèbre sur les faces de l'abîme », vision de cauchemar et de mort !

N'est-ce pas ce souffle de Dieu, Esprit d'Elohim, qui va susciter la vie ?

... ce "souffle de vie" que Dieu décide ensuite d'anéantir en Genèse 6.17 :

« Et moi, voici, je fais venir le déluge d'eaux sur la terre pour anéantir sous les cieux toute chair ayant souffle de vies. »

Puis Dieu se ravise :

« Et de tout être vivant, de toute chair, tu attireras deux de chaque dans l’arche afin de préserver la vie avec toi.

Qu’il y ait un mâle et une femelle. » (Genèse 6.19)

La vie ne doit pas disparaître ... mais renaître !

Dans son commentaire du second verset de la Torah, le rabbin Rachi écrivait au XIe siècle :

« Le trône de la majesté divine se tenait dans les airs et planait à la surface des eaux grâce au souffle de la bouche du Saint béni soit-Il et par Sa parole, comme une colombe qui plane sur son nid. »

Précédemment, en commentant "Les cieux et la terre", nous avons souligné que, dans la mystique juive, la création est comparée à un accouchement.

Avec Rachi, la "couvade" de la colombe qui veille sur son nid suit l'accouchement.

Cette approche médiévale peut surprendre ... mais elle ne manquait pas d'intuition.

En effet, n'est-ce pas dans les eaux que la vie est apparue en premier ?

Certes, la Bible ne mentionne rien de tel explicitement puisque la première mention de vie végétale concerne la terre et non les eaux en Genèse 1.11 :

« Que la terre produise de la verdure ... »

Mais la présence du "souffle de vie" du Créateur sur les faces des eaux dès le second verset n'est pas anodine.

Elle manifeste Son intention d'implanter la vie ultérieurement dans le milieu aqueux en priorité !

L'alliance de l'eau et de l'Esprit (ou du souffle de vie) est créatrice ... de nouvelles créatures.

N'est-ce pas là une préfiguration de la nouvelle naissance annoncée par Jésus en Jean 3.5 par le baptême d'eau et le baptême dans le Saint-Esprit ?

« En vérité, en vérité, je te le dis : nul s'il ne naît d'eau et d'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »

N'est-ce-pas le souffle de Dieu qui plane sur les eaux du baptême afin d'accompagner le baptisé sur le chemin de la vie éternelle ?

Les "eaux" du premier jour de la Genèse ne sont qu'un magma informe en gestation.

Dès les premiers temps de la Création, le souffle de Dieu plane sur cet univers embryonnaire qui ne connaît pas encore la lumière.

Sans lumière, pas de photosynthèse, pas de végétation, pas de formes de vie développées :

Dieu allait y remédier !

< < < Retour au sommaire < < < 7-GEN 1.2 > > > Que la lumière soit ! > > >

Visiteurs du site


Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 1 ~ Versets 1.2 à 1.10

2. Et la terre était un tohu-bohu avec ténèbre sur les faces de l’abîme ; et l’esprit d'Elohim se mouvait sur les faces des eaux.

3. Alors il dit, Elohim : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut.

4. Et il vit, Elohim, que la lumière était bonne. Et il sépara, Elohim, entre la lumière et la ténèbre.

5. Et il appela, Elohim, la lumière par Jour, et pour la ténèbre il appela Nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin : jour premier.

6. Alors il dit, Elohim : « Qu’il y ait un firmament entre les eaux, et qu’il sépare les eaux d’entre les eaux. »

7. Ainsi il fit, Elohim, le firmament, et il sépara entre les eaux celles qui sont sous le firmament des eaux qui sont au-dessus du firmament. Et il en fut ainsi.

8. Puis il appela, Elohim, le firmament Cieux. Et il y eut un soir, et il y eut un matin : deuxième jour.

9. Et il dit, Elohim : « Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. » Et il en fut ainsi.

10. Et il appela, Elohim, le sec Terre, et la confluence des eaux il l'appela Mers. Et il vit, Elohim, que c'était bon.