Dans son commentaire du second verset de la Torah, le rabbin Rachi écrivait au XIe siècle :
« Le trône de la majesté divine se tenait dans les airs et planait à la surface des eaux grâce au souffle de la bouche du Saint béni soit-Il et par Sa parole, comme une colombe qui plane sur son nid. »
Précédemment, en commentant "Les cieux et la terre", nous avons souligné que, dans la mystique juive, la création est comparée à un accouchement.
Avec Rachi, la "couvade" de la colombe qui veille sur son nid suit l'accouchement.
Cette approche médiévale peut surprendre... mais elle ne manquait pas d'intuition.
En effet, n'est-ce pas dans les eaux que la vie est apparue en premier ?
Certes, la Bible ne mentionne rien de tel explicitement puisque la première mention de vie végétale concerne la terre et non les eaux en Genèse 1.11 :
« Que la terre produise de la verdure... »
Mais la présence du "souffle de vie" du Créateur sur les faces des eaux dès le second verset n'est pas anodine.
Elle manifeste Son intention d'implanter la vie ultérieurement dans le milieu aqueux en priorité !
L'alliance de l'eau et de l'Esprit (ou du souffle de vie) est créatrice... de nouvelles créatures.
N'est-ce pas là une préfiguration de la nouvelle naissance annoncée par Jésus en Jean 3.5 par le baptême d'eau et le baptême dans le Saint-Esprit ?
« En vérité, en vérité, je te le dis : nul s'il ne naît d'eau et d'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. »
N'est-ce pas le souffle de Dieu qui plane sur les eaux du baptême afin d'accompagner le baptisé sur le chemin de la vie éternelle ?
N'est-ce pas Lui qui nous "couve" au cours de notre croissance spirituelle ?
Les "eaux" du premier jour de la Genèse ne sont qu'un magma informe en gestation.
Mais tous les ingrédients sont là pour générer la vie, car une infinité de particules élémentaires existent depuis ce premier jour.
Dès les premiers temps de la Création, le souffle de Dieu plane sur cet univers embryonnaire qui ne connaît pas encore la lumière.
Sans lumière, pas de photosynthèse, pas de végétation, pas de formes de vie développées :