Le retour de Jacob à Mamré nous renvoie au temps où Abram ne s'appelait pas encore Abraham.
Après avoir quitté l'Egypte et s'être séparé de Loth, il s'était installé sur cette terre.
« Abram prit ses tentes et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont à Hébron, et il bâtit là un autel pour JHVH. » (Genèse 13.18)
Ce lieu était alors pour Abram une terre de passage, où il campait, car cette terre appartenait à Mamré, un Amorite.
« Abram, l'Hébreu, qui campait aux chênes de Mamré, l'Amorite, frère d’Echkol et frère d’Aner, qui avaient passé un accord avec Abram. » (Genèse 14.13)
« Et il apparut, JHVH, parmi les chênes de Mamré alors qu'il était assis à l'entrée de la tente dans la chaleur du jour. » (Genèse 18.1)
C'est en ce lieu qu'Abraham va recevoir une révélation déterminante :
Sarah, âgée de 90 ans, aura un fils dans moins d'un an. (Genèse 18.10)
Isaac verra donc le jour sur cette terre et quand Sarah décèdera, à 127 ans, Abraham l'inhumera à Mamré.
« Abraham enterra Sarah son épouse dans la caverne du champ de Macpéla, face à Mamré, c'est-à-dire Hébron, en terre de Canaan. » (Genèse 23.19)
Puis, ce sera Abraham qui rejoindra Sarah ...
« Isaac et Ishmaël, ses fils, le mirent en terre dans la caverne de Macpéla, dans le champ d'Ephron, fils de Zohar le Hittite, face à Mamré. » (Genèse 25.9)
Ce lieu, où Isaac va aussi achever ses jours à 180 ans, deviendra un sanctuaire avec le caveau des patriarches, après avoir été un lieu de vie pour ceux-ci.
C'est aussi un lieu de rencontre avec le Seigneur, notamment pour Abraham qui va se sédentariser sur cette terre où les Hébreux ont acquis une sépulture (Genèse 23.17-18).
Le retour de Jacob vers son père Isaac résulte peut-être d'une volonté de lui rendre hommage avant sa mort.
Mais il est aussi possible que Jacob recherche sur cette terre, outre ses racines familiales, les racines de sa foi en Dieu.
Précédemment, avec le "Retour à Bethel" (Genèse 35.1), nous avons pu voir combien Jacob avait besoin de retrouver les sources de sa spititualité.
Pour Jacob, devenu Israël, le parcours et les épreuves qui se sont succédés sont loin d'être terminés ...
Il est parfois nécessaire à chacun d'entre nous de revenir sur les lieux où la grâce de Dieu a pu se manifester.
Ce genre de pélerinage peut avoir son utilité, mais il a l'inconvénient de nous orienter vers le passé.
Or, ce qui importe, c'est le présent qui se déroule en continu vers un avenir qui doit se construire par un rafraîchissement permanent de notre foi.
Et l'évocation du passé risque de nous tirer en arrière plutôt que de nous faire progresser ...
« Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. » (Epître aux Romains 8.24)
... or, l'espérance n'est pas derrière, mais devant nous !
