Pourquoi un tel nom ?
S'il s'agit du camp d'Elohim ... pourquoi identifier "deux camps" ?
Un Midrash (interprétation rabbinique de la Bible hébraïque) livre ce commentaire à propos du terme hébreu "Mahanayim" qui se traduit par "deux camps" :
"Deux camps : les anges de l’extérieur du pays qui étaient venus avec lui jusque là, et ceux d’Erets Israël qui s’étaient portés à sa rencontre".
On considère le plus souvent que ces "messagers d'Elohim" qui se portent à la rencontre de Jacob sont des anges.
Ceux-ci se réunissent auprès de Jacob ... mais le texte biblique ne nous dit pas pourquoi.
Il va falloir avancer dans l'étude pour le comprendre.
Jacob a le privilège d'être accompagné par des messagers du Seigneur, et il le sait.
Ceux-ci sont suffisamment nombreux pour former des camps ... la Bible du Rabbinat traduit ce passage comme suit :
« Jacob dit en les voyant : "Ceci est la légion du Seigneur !"
Et il appela cet endroit Mahanayim. »
On a du mal à imaginer qu'une "légion" d'anges puisse ainsi nous accompagner.
Cela fait pourtant partie de leurs missions ...
« Ne sont-ils pas tous des esprits exerçant une fonction, envoyés pour être au service de ceux qui doivent hériter du salut ? » (Epître aux Hébreux 1.14)
Jacob a pu en faire l'expérience ... mais ces "messagers" de Dieu, outre leur fonction protectrice, peuvent aussi être porteurs de messages à l'intention des hommes et des femmes qu'ils accompagnent.
Il est probable que ce fut le cas pour Jacob car, après cette rencontre, les "deux camps" vont inspirer son comportement.
Cela lui sert à définir sa stratégie défensive quand il apprend que son frère Ésaü vient à sa rencontre avec quatre cents hommes, ce qui n'est guère rassurant !
« Aussi il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le troupeau, bétail et chameaux. » (Genèse 32.7)
Jacob hésite ... préparer sa défense en protégeant ceux qui sont avec lui, ou espérer que son frère l'accueille.
L'esprit de Jacob est aussi partagé que ses gens et ses biens : « ... et maintenant je suis en deux camps. » (Genèse 32.10)
Car l'approche d'Ésaü avec son propre camp annonce aussi la présence de "deux camps" qui vont être face à face.
"Mahanayim" est donc à la fois un lieu de confrontation, et l'annonce de cette confrontation par les messagers du Seigneur entre deux camps.
Jacob est inquiet, partagé, faut-il s'en étonner ?
Ne sommes-nous pas nous mêmes "partagés en deux camps" lorsque nous hésitons à prendre une décision face à une alternative quelconque ?
Dois-je le faire ... ou non ? Le dire ... ou non ? Prendre à droite ... ou à gauche ?
Les messages que nous pensons avoir reçu de notre divin conseiller, l'Esprit Saint, sont-ils correctement interprétés ?
Car même si Dieu nous parle, d'une façon ou d'une autre, Il nous laisse libres de notre interprétation de Sa parole, au risque de nous tromper.
N'oublions jamais que nous avons notre libre arbitre !
Et ceci depuis le commencement, depuis le jardin d'Eden.
Il y avait "deux camps", le camp de Dieu et celui du serpent.
Il y avait deux arbres très importants parmi une multitude d'arbres :
- l'Arbre de la vie éternelle (Genèse 3.22),
- et l'arbre de la mort qu'il ne fallait pas toucher (Genèse 3.3).
Nous pouvons, nous devons toujours choisir notre camp.
De ce choix dépend l'avenir de chaque individu.
Car c'est avec les arbres que l'on fabrique la pâte à papier qui sert à fabriquer les livres.
L'arbre de la connaissance du bien et du mal, qui conduit l'humanité à connaître la mort, servira à produire des livres.
L'Arbre de vie permettra de produire le Livre de vie ...
« Des livres furent ouverts. Un autre livre fut ouvert, celui de la vie. Les morts furent jugés, selon ce qui était écrit dans les livres, en fonction de leurs œuvres. (...)
Et quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu. »
(Apocalypse 20.12 & 15)
Le jugement selon les œuvres sera le résultat de nos choix, de nos actes, en fonction du camp que nous aurons rejoint, si nous n'avons bénéficié du salut par la grâce accordée en Jésus-Christ.
Mais après cela, il ne restera plus qu'un seul camp ... « Voici le camp d'Elohim. »
... celui de l'Arbre de vie :
« Au milieu de la place de la cité, et de chaque côté du fleuve, un arbre de vie fructifie douze fois par an, chaque mois il donne son fruit et son feuillage sert à la guérison des nations. » (Apocalypse 22.2)
Bien sûr, on peut considérer que cette vision de l'auteur du Livre de l'Apocalypse est seulement symbolique.
Mais il se pourrait aussi que cette cité éternelle relève d'une dimension que nous ne connaissons pas encore et que nous ne pouvons concevoir :
« C'est impossible aux hommes, mais pas pour Dieu. Tout est possible à Dieu ! » (Evangile selon Marc 10.27)