Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Le tendon d'Israël

« C'est pourquoi, aujourd'hui encore, les enfants d'Israël

ne mangent pas le tendon touché à la courbe du fémur,

car c'est là qu'il fut frappé, à la courbe du fémur,

au tendon. »

(Genèse 32.32)

Jacob boitait de la hanche

Il subsiste bien des interrogations sur le sens de cet interdit alimentaire que les Juifs orthodoxes continuent de respecter de nos jours.

Ils considèrent souvent qu'ils le font par respect pour Jacob dont le combat l'aurait opposé non à Elohim, mais à Samaël, l'ange tutélaire d'Ésaü.

Une interprétation qui ne trouve pas de fondement dans la Bible mais dans des commentaires ultérieurs des rabbins.

Nous avons pour notre part retenu l'hypothèse que ce combat opposait bien Jacob à Elohim (Un combat iniatique), ce qui est confirmé par le fait qu'il nomme ce lieu "Peniel" pour y avoir vu Elohim face à face (Genèse 32.30).

Mais ceci ne suffit pas à nous éclairer sur le fait que Jacob ait été blessé au tendon fémoral ... plutôt qu'ailleurs !

Le fait qu'il s'agisse du tendon mérite d'être rapproché d'une autre aventure antique, celle du tendon ou talon d'Achille.

Le mythe grec nous dit qu'Achille devint invulnérable après que sa mère l'eut plongé dans les eaux du Styx en le tenant par le talon, qui devint ainsi son seul point faible.

Il fut mortellement blessé à cet endroit par une flèche empoisonnée.

Une expression est née de ce mythe : "avoir un talon d'Achille".

Le "talon d'Achille" symbolise une faiblesse fatale en dépit d'une grande force générale, pouvant mener à la perte.

Bien que la référence mythologique se rapporte à une vulnérabilité physique, le talon d'Achille peut se référer de manière métaphorique à d'autres déficiences qui peuvent mener à l'échec ou à la chute.

Le talon d'Achille est similaire au tendon de Jacob : il dispose d'une grande force ... avec un point faible qui rendra Jacob-Israël vulnérable.

Ce point faible, c'est le fait d'avoir lutté avec Dieu et de Lui avoir résisté. Nous avons ainsi précédemment souligné à propos du "nom d'Israël" combien celui-ci était ambigü.

En luttant avec Dieu, Jacob a manifesté l'indocilité d'Israël face au Créateur.

Et c'est ainsi qu'Israël s'est relevé au matin en boitant (Genèse 32.31) ... et va "boiter" spirituellement pendant des millénaires.

Pourquoi pendant des millénaires ?

Parce que depuis quatre mille ans il s'impose des règles religieuses, alimentaires ou autres, mais qui s'écartent de la foi.

C'est ainsi que Jésus a dénoncé l'attitude de ses contemporains en citant Ésaïe 29.13 :

« Ce peuple m'honore par ses lèvres, mais son cœur est loin de Moi.

En vain, ils me vénèrent, les principes qu'ils enseignent ne sont que directives humaines. » (Evangile selon Matthieu 15.8-9)

Il en est ainsi de la non consommation du tendon fémoral par les Juifs orthodoxes.

C'est une directive humaine que Dieu n'a nullement prescrite.

Et la transmission de ces traditions fondées sur des préceptes religieux fait maintenant partie du patrimoine génétique du peuple juif.

Sur le plan spirituel, il s'en suit un "déhanchement" car Israël marche en boitant sur le chemin de la foi, ce qui ne permet pas d'entrer dans la vraie foi en Jésus-Christ.

Cet état d'esprit, prisonnier de la tradition religieuse, de ses prescriptions alimentaires et autres rituels, se transmet de père en fils comme une déficience congénitale.

Ceci fait penser à une déficience physique bien connue de nos jours : la luxation congénitale de la hanche.

Si elle n’est pas traitée dès la naissance, elle entraine une boiterie lors de la marche.

Il va de soi que cette anomalie, que l'on s'efforce de repérer de nos jours dès la naissance, n'est pas le propre des enfants issus de familles juives.

Mais la Bible révèle souvent des faits, qui ont pu longtemps demeurer inexpliqués, et qui ont une valeur symboliquue.

Naître avec une luxation de la hanche est un handicap physique potentiel.

Naître dans un milieu ou l'idéologie religieuse ne marche pas correctement est un handicap spirituel potentiel.

Nous avions posé cette question : pourquoi Jacob est-il blessé au tendon fémoral ... plutôt qu'ailleurs ?

La réponse que nous apportons est une simple hypothèse, une base de réflexion.

Il nous a semblé nécessaire d'approfondir ce sujet qui évoquait une prescription alimentaire du judaïsme.

Car au regard de celles-ci, il nous semble toujours primordial d'avoir en mémoire les observations de Jésus :

« Esaïe a bien prophétisé sur vous, les hypocrites, quand il a écrit :

"Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m’honorent, érigeant pour enseignements des commandements humains."

En abandonnant le commandement de Dieu, vous observez la tradition des hommes. »

(Evangile selon Marc 7.6-8)

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 32 ~ Versets 32.24 à 32.32

24. Jacob resta seul. Et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aube.

25. Il vit qu'il ne pourrait triompher. Il le frappa à la courbe du fémur et la hanche de Jacob se luxa pendant qu'il luttait avec lui.

26. Il dit : « Laisse-moi m'en aller, car l'aube se lève ! » Il répondit : « Je ne te laisserai pas partir, sauf si tu me bénis. »

27. Il lui dit : « Quel est ton nom ? » Et il répondit : « Jacob. »

28. Il dit encore : « Ton nom ne se dira plus "Jacob", mais plutôt "Israël", car tu as lutté avec Elohim et avec les hommes, et tu as triomphé. »

29. Jacob le questionna en disant : « Je t'en prie ! Dis-moi ton nom ! » Il répondit : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? » Et là, il le bénit.

30. Jacob appela cet endroit du nom de "Peniel" « car j'ai vu Elohim face à face, et mon âme est sauve. »

31. Le soleil l'éclairait quand il s'éloigna de Peniel. Il boitait de la hanche.

32. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, les enfants d'Israël ne mangent pas le tendon touché à la courbe du fémur, car c'est là qu'il fut frappé, à la courbe du fémur, au tendon.

Chapitre 33 ~ Versets 33.1 à 33.3

1. Jacob leva les yeux, il regarda et vit ceci : Ésaü arrivait avec quatre cents hommes ! Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

2. Il mit les servantes et leurs enfants en premier, puis Léa et ses enfants derrière eux, avec Rachel et Joseph en arrière.

3. Il passa face avant et se prosterna à terre sept fois, jusqu’à ce qu’il soit proche de son frère.