La première mention de la dîme résulte de l'apparition de Melchisédek qui s'adresse à Abram en ces termes :
« Béni soit Abram par le Dieu suprême, maître des cieux et de la terre.
Béni soit le Dieu suprême qui a livré tes adversaires entre tes mains. »
(Genèse 14.19-20)
Alors Abram donna à Melchisédek la dîme de tous les biens qu'il avait pris à ses adversaires.
Jacob s'engage à donner la dîme à Elohim ... mais l'étude du personnage de Melchisédek (Genèse 14.19-20) démontre que ce personnage venu de nulle part n'est autre qu'une préfiguration de Jésus Christ
De ce fait, Jacob veut donner à Elohim, Abram a donné à Jésus ... donc l'un comme l'autre ont destiné leur dîme au Seigneur.
Ce qui fait la différence entre la dîme d'Abram et celle de Jacob, ce n'est donc pas le destinataire de cette dîme, donc du dixième des biens, mais les conditions dans lesquelles cela s'est déroulé.
Pour Abram, la dîme donnée est consécutive à la bénédiction reçue.
Nous pouvons considérer qu'il en est de même pour un chrétien qui verse librement sa dîme, lui-même étant béni du fait du sacrifice de Jésus Christ qui lui enlève ses péchés.
Il n'y a dans cette relation aucune tractation, aucune condition, aucune transaction.
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Evangile selon Matthieu 10.8)
Lorsque Jésus s'adressait ainsi aux apôtres, il les invitait à donner sans rien attendre en retour car eux-mêmes avaient reçu le don gratuit de la grâce de Dieu et les dons du Saint Esprit.
Il devrait en être de même pour tous les disciples du Christ : la dîme n'est pas un marchandage avec Dieu.
Ce n'est pas la même position pour Jacob.
Car avant de dresser une stèle en l'honneur d'Elohim, et de s'engager à lui donner la dîme de tout ce qu'il recevra de Dieu, Jacob pose des conditions :
« Puisse Elohim être avec moi et me garder sur cette voie où je vais. Qu'il me donne le pain à manger, le vêtement à porter.
Que je retourne en paix à la maison de mon père et JHVH deviendra mon Elohim. »
(Genèse 28.20-21)
Jacob propose un contrat à JHVH : si tout se passe bien, tu seras mon Dieu.
Mais qu'adviendrait-il si tout ne se passait pas bien ?
Jacob devrait-il alors envisager de se détourner de JHVH pour s'adresser aux dieux des païens et pratiquer des croyances idolâtres ?
Jacob a été visité par JHVH en songe et il a reçu une promesse puissante que bien des croyants pourraient lui envier :
« Voici ! Je suis avec toi, et je te garde partout où tu vas. Je te ramènerai sur cette terre et ne t'abandonnerai point tant que je n'aurai fait ce que j'ai dit. » (Genèse 28.15)
Mais non, ce n'est pas suffisant pour Jacob qui doute, émet des réserves, et veut conditionner sa croyance à la parole de Dieu.
Jacob est loin d'être animé par la foi de son grand-père, Abraham, surnommé à juste titre "le père des croyants".
Jacob avait des qualités ... mais il aimait marchander.
Et sa foi s'en trouve fragilisée.
C'est ainsi qu'il a privé son frère Ésaü de son droit d'aînesse : en l'échangeant contre un plat de lentilles.
Puis il va se déguiser pour obtenir la bénédiction de son père Isaac à la place d'Ésaü ... la vie de Jacob, le futur Israël sera ainsi animée de comportements propres au genre humain.
Il ne s'agit pas de juger Jacob ... mais peut-être de ne pas s'en inspirer à tous points de vue.
Avez-vous l'âme d'un marchand ?
Ce n'est pas un problème : pratiquez votre métier, ayez des relations en conformité avec les lois du marché ... sur terre !
Mais ces lois qui visent à encadrer les comportements humains n'ont pas cours dans les cieux, dans le Royaume de Dieu.
Nul besoin de marchander avec le Seigneur.
Si sa grâce vous est acquise, soyez reconnaissant, donnez de bon cœur pour l'œuvre de Dieu : son Eglise.
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10.8)