Le nom de Jacob, "Ya`aqov", signifie en hébreu : « il talonnera ».
Mais si l'on se réfère à l'arabe "Ya`qob", nous obtenons « Dieu a soutenu » ou « Dieu a protégé ».
Et la lecture du texte biblique nous enseigne que Jacob a aussi bien « talonné Ésaü » ... que bénéficié du soutien ou de la protection de Dieu.
Réunissons donc l'hébreu et l'arabe pour avoir une compréhension des textes aussi large que possible !
Pour ce qui est d'avoir talonné son frère, force est de constater que Jacob l'a non seulement tenu au talon physiquement ... mais suivi de très près dès la naissance.
On pourrait même considérer qu'il ne l'a pas lâché jusqu'au jour où il lui échangea son droit d'aînesse contre un plat de lentilles.
Des exégètes juifs ont considéré que si Jacob tenait le talon de son frère c'était pour le retenir afin de naître le premier ... et obtenir ainsi le droit d'aînesse dès la naissance.
Ce combat interne est d'ailleurs évoqué par Rebecca en Genèse 25.22 :
« Les fils se heurtaient à l'intérieur. »
Mais Ésaü se révèlera plus apte physiquement pour devancer Jacob ... qui devra user de sa supérioté intellectuelle pour récupérer ensuite le droit d'aînesse.
Les commentateurs midrachiques ont suggéré que Jacob avait été conçu avant Ésaü, ce qui justifierait qu'il soit le premier au lieu de son frère.
Hypothèse invérifiable, que l'on ne pourrait retenir pour de vrais jumeaux monozygotes provenant de la division d'un œuf fécondé unique.
Mais les différences physiques entre les deux frères attestent qu'il s'agit de jumeaux dizygotes issus de deux fécondations.
Alors, qui fut le premier ?
Isaac était âgé de soixante ans à leur naissance.
Il a attendu vingt ans pour avoir des enfants.
« Et ce fut Isaac, âgé de quarante ans, qui prit Rebecca pour femme ... » (Genèse 25.20)
Rebecca était stérile, tout comme Sarah, épouse d'Abraham et mère d'Isaac, ou encore comme Rachel, qui sera la future bien-aimée de Jacob (Genèse 29.31).
Trois patriarches se sont ainsi succédés pour être confrontés à la stérilité de leurs épouses.
A chaque fois, c'est Dieu qui intervient pour y mettre un terme, démontrant ainsi que la fécondité n'est pas un hasard mais le fruit de la volonté de Dieu ... quand il décide de s'impliquer.
Evidemment, la plupart du temps, les évènements se déroulent sans qu'il intervienne.
Mais quand il le fait, c'est parce qu'il a un plan !
Son plan est annoncé en ces termes à Rebecca en ce qui concerne Jacob et Ésaü :
« Deux nations sont dans ton ventre et deux peuples différents issus de tes entrailles se sépareront.
L'un dominera l'autre et le plus âgé servira le moindre. »
(Genèse 25.23)
Le plan est accompli.
Jacob, le "protégé" de Dieu, va être porteur du devenir de la nation d'Israël.
Jacob, à la différence de son frère qui partait chasser à l'aventure, restait sous la tente et c'était « un homme sans défaut » (Genèse 25.27).
Un autre personnage biblique a déjà reçu ce qualificatif :
« Noah était un homme vertueux et sans défaut parmi les générations de son temps. Noah marcha avec Elohim. » (Genèse 6.9)
Sans défaut ne veut pas dire parfait ... simplement meilleur que la majorité des autres « parmi les générations de son temps. »
Jacob était-il appelé, avant sa naissance, à être meilleur que son frère Ésaü ?
Pour Jacob, Noah, Abraham et d'autres personnages bibliques, nous pouvons proclamer avec l'apôtre Paul :
« Nous savons d'autre part que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, eux qui sont appelés selon Son dessein. » (Romains 8.28)
Jacob a été devancé par son frère à la naissance ... mais il a su retrouver la place qui lui était assignée dans le plan de Dieu.
Tout concourt au bien de ceux qui marchent avec Dieu, eux qui sont appelés à mettre en œuvre ce plan que Dieu a conçu pour eux.
Alors, ne passons pas à côté de ce plan !
Si vous êtes appelés, et que des obstacles surgissent, qu'ils soient spirituels ou matériels, avec la force de l'Esprit et son soutien, vous pourrez renverser des forteresses !
« En effet, les armes de notre combat n'ont pas d'origine charnelle. Elles tiennent leur puissance de Dieu pour détruire des forteresses et renverser les raisonnements prétentieux. » (2 Corinthiens 10.4)