Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Le droit d'aînesse

« Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un potage de lentilles.

Il mangea et but, se leva et partit.

Ésaü méprisa le droit d'aînesse. »

(Genèse 25.34)

Le droit d'aînesse

Le droit d'aînesse consiste à affecter la totalité, ou la majorité, des biens d'un foyer au premier-né.

Parfois, ce droit peut être transféré sur un autre enfant par rapport aux autres enfants de la même famille.

Le droit d'aînesse est clairement mentionné dans la Bible avec l'épisode qui opposa Jacob à Ésaü mais il apparaît d'une façon sous-jacente quand Abraham définit sa succession de son vivant :

« Abraham donna tout ce qu'il avait à Isaac. » (Genèse 25.5)

Concernant les autres enfants d'Abraham, fils de concubines, nés postérieurement à Isaac, il est écrit :

« Aux fils des concubines d'Abraham, Abraham fit des dons ... » (Genèse 25.6)

Isaac n'a donc pas hérité de la totalité mais de la majorité des biens, et surtout de l'essentiel : la promesse de Dieu !

« Je donne à ta semence cette terre, celle-ci, depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate :

la Kénite, la Kenizzite, la Kadmonite, la Hittite, la Perizzite, la Refaïte, l'Amorite, la Cananéenne, la Girgashite et la Jébusite. » (Genèse 15.18 à 21)

Concernant Ishmaël, fils aîné d'Abraham mais issu de la servante de Sarah, Hagar, la question avait été tranchée par l'éviction de la servante et de son fils vers d'autres territoires (Genèse 21.14).

Isaac est resté seul sans concurrent, héritier du droit d'aînesse, mais une nouvelle épreuve attendait la famille des patriarches avec la naissance de deux jumeaux : Ésaü et Jacob.

Au gré de toutes ces mésaventures, nous constatons que progressivement se mettent en place des règles de transmissions patrimoniales qui vont durer pendant des siècles jusqu'aux temps modernes dans de nombreuses sociétés.

En France, le droit d'aînesse s'appliquait uniquement aux familles nobles, mais des roturiers fortunés s'en prévalaient.

Il accordait au premier-né mâle une part prépondérante dans l'héritage. Il a été aboli en 1792, lors de la Révolution, puis rétabli partiellement en 1826, avant d'être définitivement aboli en 1849.

En Espagne, autre exemple, le droit d'aînesse est resté en vigueur jusqu'en 1820.

Au Japon, pays dont l'héritage culturel n'a rien à voir avec la Bible, le droit d'aînesse est resté juridiquement effectif jusqu'en 1948.

On peut donc considérer que le droit d'aînesse est un principe qui transcende les lois humaines.

En ce cas, est-ce une loi divine ?

Oui, dans la mesure où cela peut s'accompagner d'une promesse de Dieu.

S'il ne s'agit que de régler des affaires courantes de successions dans le monde des humains, on cherchera peut-être en vain la volonté de Dieu !

Dans le cas présent, comme nous l'avons rappelé ci-dessus (Genèse 15.18 à 21), c'est l'avenir de tout un peuple qui était en jeu.

Abraham, Isaac et leurs descendants seraient porteurs de la constrution du futur Etat d'Israël.

Peut-être cet avenir aurait-il pu être porté par les deux frères jumeaux.

Mais pour cela, encore fallait-il qu'ils en soient conscients et prêts à en assumer la responsabilité.

« Vois ! Je suis sur le point de mourir. A quoi bon ce droit d'aînesse pour moi ? » (Genèse 25.32)

Telle fut la réponse d'Ésaü à la sollicitation de son frère, Jacob.

Ésaü était exténué ... mais pas mourant !

Ce qui importait pour lui c'était de se rassasier, de répondre aux besoins urgents de son corps ... peu lui importait un éventuel plan de Dieu pour ses descendants.

Quand Ésaü a dit cela, c'est peut-être sur le ton de la plaisanterie, ironisant sur le droit d'aînesse dont il n'avait pas perçu l'importance dans le cas présent.

Jacob, par contre, lui qui méditait et priait fréquemment sous la tente, avait conscience que derrière ce droit d'aînesse se révèlerait la Terre promise : Eretz Israël.

Il était prêt à porter la responsabilité de la construction d'Israël.

Israël deviendra son nom, et ses douze fils seront les ancêtres des douze tribus d'Israël.

La problématique du droit d'aînesse n'est en fait qu'un exemple pour étayer une réflexion plus large qui porte sur l'importance des messages reçus de Dieu.

Sommes-nous comme Ésaü, plus soucieux de satisfaire l'instant présent que l'avenir ?

Ou ressemblons-nous à Jacob, prêts à donner notre repas, quitte à nous en priver, parce que nous avons un avenir à construire ?

Car après tout, qu'est-ce qu'un plat de lentilles face à la Terre promise ?

Qu'est-ce qu'un repas, face à l'éternité qui nous est promise ?

« Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, ni le soleil, ni aucune chaleur torride ne les brûleront.

Car l'Agneau qui est au milieu du trône sera leur berger. Il les conduira aux sources d'eaux vives, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Apocalypse 7.16-17)

< < < Retour au sommaire < < < 196-GEN 25.34 > > > La famine > > >

Visiteurs du site


Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 25 ~ Versets 25.24 à 25.34

24. Puis les jours où elle donna naissance arrivèrent et voici : des jumeaux dans son ventre !

25. Le premier sortit, entièrement roux, comme une fourrure. Et ils l'appelèrent du nom d'Ésaü.

26. Ensuite, son frère sortit. Sa main tenait le talon d'Ésaü. Ils l'appelèrent du nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans à leur naissance.

27. Les garçons grandirent. Ésaü devint un homme connaisseur en gibier, un homme de terrain, et Jacob un homme sans défaut restant sous les tentes.

28. Isaac aimait Ésaü parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche ; et Rebecca aimait Jacob.

29. Pendant que Jacob faisait cuire un potage, Ésaü arriva du terrain, exténué.

30. Ésaü dit à Jacob : « S'il te plaît ! Fais-moi donc manger de ce roux ! De ce roux, celui-ci, car je suis exténué. » C'est ainsi qu'on l'appela du nom d'Édom.

31. Et Jacob répondit : « Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse ! »

32. Ésaü répondit : « Vois ! Je suis sur le point de mourir. A quoi bon ce droit d'aînesse pour moi ? »

33. Jacob dit : « Jure-le moi aujourd'hui ! » Il le lui jura, et il vendit son droit d'aînesse à Jacob.

34. Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un potage de lentilles. Il mangea et but, se leva et partit. Ésaü méprisa le droit d'aînesse.

Chapitre 26 ~ Versets 26.1 à 26.3

1. Une famine survint sur le territoire, distincte de la précédente qui fut aux jours d'Abraham. Isaac alla vers Abimélek, roi des Philistins, à Guérar.

2. Alors JHVH lui apparut et lui dit : « Tu ne dois pas descendre en Egypte. Installe-toi sur la terre où je te dirai !

3. Séjourne sur cette terre et je serai avec toi. Je te bénirai. Car c'est à toi et ta semence que je donnerai toutes ces terres. J'accomplirai le serment que j'ai fait à ton père, Abraham.