Des gens droits ... Abimélek semble convaincu que son peuple, et lui en tant que roi, sont justes.
D'où peut venir une telle conviction ?
Peu de temps auparavant, Sodome, Gomorrhe, et tout un territoire ont été ravagés par la volonté de JHVH.
« JHVH fit pleuvoir des cieux sur Sodome et Gomorrhe du soufre et le feu de JHVH. » (Genèse 19.24)
Abimélek en a probablement eu connaissance ... et il a toutes raisons de craindre le jugement de JHVH.
Mais Guérar, où siège Abimélek, n'est ni Sodome, ni Gomorrhe.
Ces deux cités vivaient pleinement dans l'iniquité et Abraham dû négocier avec JHVH pour sauver le seul juste qui résidait à Sodome : Loth.
Abraham, pour sa part, craignait que Guérar soit semblable aux autres cités ... sans foi ni loi :
« Je me suis dit qu'il n'y avait aucune crainte d'Elohim en ce lieu et qu'ils me tueraient à cause de ma femme. » (Genèse 20.11)
Mais son préjugé était sans fondement.
Sur le territoire de Guérar vivait une nation qui craignait Elohim ... ou tout du moins dont le roi craignait Dieu.
Abimélek n'est peut-être pas un homme de foi de la dimension d'Abraham, mais il porte en lui un embryon de cette foi qui permet d'établir un dialogue avec Dieu.
Et Dieu le sait puisqu'il va reconnaître la bonne foi d'Abimélek :
« Moi aussi, je sais que tu as fait cela d'un cœur sincère. » (Genèse 20.6)
Aussi Elohim va conseiller à Abimélek qu'il se repente en restituant Sarah à son époux, Abraham.
Abimélek a cru Elohim ... et sa vie fut épargnée.
« Le juste vivra par sa foi ! » (Habakuk 2.4)
La foi justifie l'homme ou la femme ... Abimélek en a fait l'expérience.
Ce chapitre de la Genèse est réconfortant.
Au regard de ce qui avait précédé, avec Sodome ou Gomorrhe qui illustraient les dérives passées, présentes et à venir de l'humanité, Abimélek apporte un peu de fraîcheur dans un monde en perdition.
Qui est juste ?
Ce n'est pas à nous de le déterminer ... nous risquerions de nous tromper comme le fit Abraham en nous fondant sur des préjugés.
Le fait que des hommes se permettent, comme Abimélek, d'enlever des femmes indépendamment de leur volonté nous choque.
Le fait que Abraham soit qualifié de "propriétaire" de Sarah (Genèse 20.3) nous interpelle sur les mentalités en vigueur à cette époque.
Chacun a sa propre grille de valeur sachant que celle-ci diffère selon les individus, les cultures, les époques.
Qui a raison ? Qui est le plus juste ?
Dieu seul le sait ... et lui seul décidera, en son temps, de nous le faire savoir :
« Car nous connaissons en partie et nous prophétisons en partie.
Mais que vienne la perfection, et ce qui est partiel sera aboli.
Car à présent, nous voyons comme dans un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais en partie, mais alors je connaîtrai en vérité comme j’ai été connu. »
(1 Corinthiens 13.9-12)