Les chênes de Mamré sont parfois confondus avec le lieu-dit Chêne de Moreh mentionné au chapitre 12 de la Genèse.
Le Chêne de Moreh est situé vers Sichem alors que les chênes de Mamré sont proches d'Hébron, soit 100 kilomètres plus au sud.
Quand Abram s'arrête au Chêne de Moreh, il arrive du nord, du territoire de Hâran où son père s'était établi après avoir quitté Ur en Chaldée.
Il s'arrête, et là, il reçoit un enseignement de JHVH en ce lieu de Moreh qui signifie "enseignant".
L'enseignement reçu ce jour-là de JHVH se résume en une phrase :
« Je donnerai cette terre à ta semence. » (Genèse 12.7)
Qaund Abram s'installe aux chênes de Mamré, ce n'est pas pour recevoir un enseignement dont il a déjà eu connaissance mais pour "marquer le territoire".
De retour d'Egypte (chapitre 13) Abram le nomade plante ses tentes sur un territoire qui ne lui appartient pas.
« Abram prit ses tentes et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont à Hébron, et il bâtit là un autel pour JHVH. » (Genèse 13.18)
Cet autel en l'honneur de JHVH constitue une borne de délimitation.
D'autres "bornes" ont été édifiées, notamment celle qui fut dressée 100 kilomètres plus au nord au chêne de Moreh :
« Et là, il bâtit un autel à JHVH qui lui était apparu. » (Genèse 12.7)
Progressivement, Abram, qui deviendra ensuite Abraham, délimite le territoire au nom de JHVH par des repères visuels qui ne sont pas appelés à devenir des supports d'idolâtrie mais des bornes de limites territoriales.
Cette terre deviendra la "terre des ancêtres" du peuple d'Israël parce que Abraham a entrepris d'en marquer les limites suivant la volonté de JHVH.
Plusieurs ancêtres seront inhumés aux Chênes de Mamré, à l'endroit où Abraham commença son implantation en Canaan.
A la mort de Sarah (chapitre 23), Abraham achète un champ face à Mamré pour l'enterrer dans la caverne de Macpéla.
Il sera lui-même inhumé aux côtés de son épouse par les soins de ses fils, Isaac et Ismaël (Genèse 25.9).
Il en sera de même pour Isaac, enterré par ses fils, Jacob et Esaü, en ce même lieu (chapitre 35).
Jacob, à son tour, après avoir béni ses fils, leur demandera d'être enterré dans la caverne du champ de Macpéla (chapitre 49).
Ce lieu, auprès duquel se trouve de nos jours un vieux chêne, un arbre mort, est donc très symbolique.
L'emplacement de ce chêne correspond-t-il à celui des chênes de Mamré ?
Bien souvent, des lieux sont identifiés comme autant de reliques dont se régalent les imageries religieuses ... et les agences de tourisme.
Nous voudrons bien accepter l'hypothèse, mais sous toutes réserves, que ce vieux chêne est bien situé à Mamré.
Car il est aussi porteur d'une surprenante tradition ...
Selon une tradition religieuse, le chêne de Mamré doit mourir avant la venue de l'antéchrist.
Lorsque cette tradition s'est diffusée, le chêne était encore vivant.
Depuis, il est mort, récemment : en 1996 !
Puisque le chêne est mort, doit-on en déduire que l'antéchrist peut désormais venir ?
Bien que mort en 1996, il a donné des rejets, ce qui conduit certains à considérer qu'il n'est pas mort.
Est-ce parce que l'antéchrist n'est pas encore venu ?
« Vous avez appris qu’un antéchrist vient, or il y a déjà de nombreux antichrists qui sont venus. A ceci nous reconnaissons que c’est la dernière heure. » (Première épître de Jean 2.18)
A la différence d'un végétal vivant qui peut produire des rejets avant sa mort, et peut ainsi revivre, l'antéchrist a produit des rejets ... avant de se manifester, par de nombreux "antichrists".
Le Christ est porteur de la vie éternelle ... Ses disciples furent Ses rejets après Sa mort et Sa résurrection.
L'antéchrist est porteur de la mort éternelle ... ses disciples sont autant de rejets qui se sont manifestés avant leur mort éternelle !