Quand l'humanité eut-elle une seule langue ?
Probablement après la sortie de l'Arche, puisque Noah et sa famille ont survécu au Déluge.
Mais tout le chapitre 10, qui précède ce chapitre 11, nous expose comment l'humanité fut dispersée à la surface de la terre à partir de la famille de Noah :
« Telles sont les parentés des fils de Noah, leur généalogie par nations.
Et à partir d'eux, les nations se sont séparées sur la terre après le déluge. »
(Genèse 10.32)
On peut en déduire que ce chapitre 11, qui traite d'une époque où « toute la terre avait une seule langue », et se trouvait ainsi réunie, aurait pu se situer avant la dispersion des nations présentée au chapitre 10.
Est-ce important ?
Non, c'est secondaire, à partir du moment où l'on part du principe que la chronologie de la Bible ne raisonne pas selon les temps humains mais selon le temps de Dieu.
Ce qui est important, c'est l'enseignement que l'on peut retirer du fait qu'il y eut un temps où « toute la terre avait une seule langue ».
Qu'elle pouvait être cette langue unique ?
Au sortir de l'Arche, Noah et sa famille partageaient une langue héritée de l'époque antérieure au Déluge.
Rien n'est dit à ce sujet, si ce n'est que l'on peut constater que les humains pouvaient non seulement communiquer entre eux mais aussi avec Dieu qui s'adresse directement à eux dans un langage qu'ils pouvaient comprendre.
Citons par exemple ce passage :
« Et il bénit Noah et ses fils, Elohim, en leur disant :
Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre ! »
(Genèse 9.1).
Ou encore celui-ci :
« Et il parla à Noah et à ses fils, Elohim, pour leur dire :
J'établis mon alliance avec vous et votre descendance après vous. »
(Genèse 9.8-9).
Il est question d'alliance entre Dieu et l'humanité.
Or pour s'allier, il faut se parler, se comprendre.
Ce langage primitif est-il assimilable à ce que Paul appelle "le langage des anges" ?
« Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges ... » (Première épître aux Corinthiens 13.1)
C'est possible, mais il est question de "langues des anges" au pluriel, ce qui laisse entendre que même les anges ne parlent pas une seule langue.
Pourtant, sous l'emprise de l'Esprit Saint, il est bien connu que des hommes et des femmes se mirent à parler toutes sortes de langues ... et leurs auditeurs les comprenaient.
C'était un jour de Pentecôte ...
« Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment les entendons-nous chacun dans sa propre langue de naissance ?
Les Parthes comme les Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée ou de Cappadoce, du Pont et d’Asie !
De Phrygie et de Pamphylie, d’Egypte et des terres de Cyrène en Libye, ou ceux qui résident à Rome !
Juifs comme prosélytes, Crétois et Arabes, tous nous les entendons annoncer dans nos langues les merveilles de Dieu ! »
(Actes 2.7 à 11)
Puis les uns et les autres se sont de nouveau séparés ... chacun sur sa terre, chacun son peuple, chacun sa langue ...
De nos jours, le monde est partagé en plusieurs milliers de langues et de dialectes.
Depuis la fin du XIXe siècle sous l'impulsion d'un homme, Ludwik Lejzer Zamenhof, Juif d'origine, une langue artificielle a été construite : l'Espéranto !
Actuellement des personnes provenant de plus de 120 pays à travers le monde communiquent grace à cette langue.
Mais cette belle initiative demeure isolée puisque chaque nation reste repliée sur sa souveraineté territoriale et linguistique.
Doit-on en déduire que la division des langues comme la division des peuples ont encore de nombreux jours devant elles ?
Certes, le monde actuel est loin de favoriser l'amitié entre les peuples et le rapprochement.
Mais tout comme l'écrivait l'auteur de l'épître aux Hébreux :
« Nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui doit venir. » (Hébreux 13.14)
Et l'auteur du livre de l'Apocalypse nous donne une idée de ce que sera cette cité éternelle :
« Après cela je regardai, et je vis une foule innombrable, que personne ne pouvait compter, de toutes nations, tribus, peuples et langues ... » (Apocalypse 7.9)