Est-ce une bénédiction de vivre très âgé ?
La Bible ne semble pas nous le suggérer au vu des patriarches qui se succèdent après avoir vécu plusieurs centaines d'années sans connaître autre chose que la mort.
« Ainsi s'écoulèrent tous les jours de Metushélah ... » ... cette formule laconique qui s'achève par la mort, pour Mathusalem comme pour les autres, incite à s'interroger :
"A quoi bon vivre aussi longtemps pour finir ainsi ?"
Toutefois, une longue vie est considérée comme une récompense si l'on se réfère au quatrième commandement donné à Moïse :
« Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne. » (Exode 20.12)
Une récompense qui permet à celui qui fut juste envers ses parents d'avoir le temps de méditer sur le sens de sa vie ... et d'obtenir la grâce de Dieu ?
Pour ce qui concerne les patriarches, un sur dix échappa à la mort :
Hénok, le père de Mathusalem, qui vécut le moins longtemps pour être enlevé par Dieu à l'âge de 365 ans.
Faut-il voir dans cette proportion de 1 sur 10 une signification particulière ?
Singulièrement, on retrouve la même proportion lorsque Jésus guérit les dix lépreux ... et un seul fut réellement sauvé !
« N'avez-vous pas été purifiés tous les dix ? Où sont les neuf autres ? » (Evangile selon Luc 17.11-19)
Un sur dix c'est le dixième, ou la dîme, la part réservée à Dieu.
Qu'advient-il des neuf dixièmes restant ?
Tous moururent les uns comme les autres, et l'âge de Mathusalem à la fin de sa vie, 969 ans, est en soi bien symbolique : il compte deux foix le chiffre 9 venant encadrer un 6, chiffre correspondant au sixième jour de la Création qui vit la formation de l'Homme.
9 6 9 ... c'est l'Homme encadré par une destinée dans laquelle la fin et le commencement sont identiques.
Selon la Bible, Mathusalem est mort en l'an 1656, l'année du Déluge.
Issu des eaux de la matrice, il finit sa longue vie dans les eaux du Déluge ...
Comment changer cette destinée afin de connaître la fin d'Hénok plutôt que celle des neuf autres patriarches ?
La fin d'Hénok n'en est pas une puisque la Bible nous dit qu'il « ne fut plus car Elohim l'a pris. » (Genèse 5.24)
Formule énigmatique ... Elohim l'a pris pour l'emmener où ?
Dans la cité céleste dont ont rêvé des générations entières d'hommes et de femmes vivant dans l'espérance de la vie éternelle ?
Et Mathusalem, lui dont le père vécut en alliance avec le Seigneur, à quoi rêvait-il ?
Il ne rêvait pas comme son père !
Il est écrit à propos d'Hénok qu'il « marcha avec Elohim ».
Hénok rêvait du jardin d'Eden, de ce paradis terrestre qui était déjà un lointain souvenir enfoui dans l'inconscient de l'humanité.
Mathusalem, malgré sa longue vie, n'a pas réanimé ce rêve merveilleux : il s'est contenté de vivre en ce monde et pour ce monde.
Il n'a pas cru qu'il pouvait exister un autre monde, un Royaume où Dieu l'attendait.
Combien ont ainsi vécu, et combien vivent encore de nos jours des décennies, parfois centenaires, sans avoir cru à autre chose que la triste réalité de ce monde ?
« Ainsi s'écoulèrent tous les jours de mon père, de ton frère, ta cousine ou ta tante ... »
... et tant d'autres pour qui rien ne s'est passé !
Leurs vies se sont succédées comme autant de gaspillages, n'ayant pas compris que ces décennies qui nous sont offertes ne sont qu'une partie d'un tout beaucoup plus vaste qui nous est proposé : la vie éternelle !
« Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils, l'Unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse mais qu'il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)