... ou le dragon, qui nous renvoie à ce personnage maléfique dont la présence est manifeste dès le début du Livre de la Genèse.
Pourquoi un serpent ? Quelle est sa particularité ?
Sa langue fourchue !
Fourchue ou bifide, elle est représentative du qualificatif de "diabolos".
Car cette appellation symbolise la division avec sa racine grecque dia qui signifie "à travers ~ en séparant".
Quant à la seconde partie du mot "bolos", elle traduit l'action de jeter.
Le serpent, c'est celui qui jette la division par ses propos.
D'où l'expression : "langue de vipère".
Mais d'où vient ce "serpent ancien" ?
Pourquoi Dieu a t-il créé un être aussi malfaisant ?
Mais peut-être le Diable fut-il créé libre de choisir entre le Bien et le Mal ... tout comme nous !
Il est clair que l'existence du Mal, parfois appelé le Malin, est antérieure à celle de l'humanité.
La présence du serpent-dragon le démontre, et surtout le fait qu'il y ait dans le pays d'Eden un « arbre de la connaissance du bien et du mal » que Dieu a fait pousser (Genèse 2.9).
Le Bien et le Mal forment une dualité, un binôme dont les deux composantes se définissent l'une par rapport à l'autre.
Le Bien, en soi, existe, en tant qu'absolu et attribut divin. Il nous sert d'ailleurs de référence pour déterminer nos valeurs chrétiennes.
Mais dans notre monde où règne la dualité et le relatif, le Bien s'identifie relativement au Mal ... et inversement.
Le Mal est en quelque sorte "un mal nécessaire" puisqu'il nous permet d'appréhender le Bien, d'accroître notre conscience, et de nous déterminer en conséquence.
C'est notre libre arbitre, la problématique du choix à laquelle nous sommes confrontés durant notre existence terrestre.
Au terme de celle-ci, lorsque sera venu le temps du jugement final, il est écrit que le diable sera jeté pour l'éternité dans l'étang de feu (Apocalypse 20.10).
Avec la disparition définitive de l'adversaire, le Mal sera éliminé de cette terre nouvelle qui nous est ensuite annoncée en Apocalypse 21.1.
En ce cas, si le Mal est éradiqué, comment pourrons-nous déterminer le Bien dans ce monde futur ?
D'abord en référence au Bien absolu, divin, en permanence à nos côtés.
Et d'autre part, du fait de la mémoire, c'est-à-dire de la conscience acquise au cour de notre vie actuelle.
Nous connaîtrons, par nos souvenirs, ce qui relevait du Mal et qui ne pourra plus se reproduire car celui qui génère le Mal, le diable, aura disparu.
Seul subsistera le Bien, dans sa dimension absolue, celle de l'Eternel, car le Mal n'a jamais eu d'existence en soi, absolue, éternelle.
Le Mal est un phénomène transitoire, nécessaire à notre prise de conscience, appelé à disparaître selon le dessein de Dieu.
Ainsi soit-il !