Il serait recevable d'objecter que la terre ne nous aime guère.
Car si l'on imagine le jardin d'Eden comme un lieu paradisiaque (Eden signifie jardin des délices), il n'en est pas de même de la terre dont l'humanité hérita après avoir été chassée de l'Eden.
Cette terre qui est laissée à l'humanité par le Créateur reçoit une malédiction :
« La terre est maudite à cause de toi.
C’est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours à vivre. »
(Genèse 3.17)
Toutefois, l'homme en demeure le gardien, et rien ne l'empêche de soigner cette terre maudite ... par la faute de l'homme.
Un gardien n'est pas un propriétaire. Le bien qui lui a été confié ne lui appartient pas.
Il en va de même de la terre, propriété du Créateur, qui l'a remise en usufruit entre les mains des hommes.
Mais les hommes ont considéré que cette terre leur appartenait, ils ne se sont pas contentés d'en être de simples usufruitiers.
L'usufruitier a l'usus et le fructus (l'usage et le fruit), mais il n'a pas l'abusus, droit de vendre, abuser ou détruire qui demeure au propriétaire ou au Créateur d'une œuvre.
Les droits de l'usufruitier sont limités par l'obligation de conserver le bien en état d’être restitué à terme au propriétaire.
Cet usufruit a nécessairement une durée, alors que le droit de propriété est imprescriptible.
Imprescriptible a pour synonymes ... impérissable, immuable, inaltérable : Eternel !
Ce n'est pas le cas des droits consentis sur la terre à l'humanité qui ont une durée limitée.
Cet usufruit concerne toute la terre puisque l'homme était appelé à la peupler intégralement :
« Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre et maîtrisez-la ! Et dominez sur le poisson de la mer, sur l'oiseau dans les cieux, et sur tout animal qui se meut sur la terre. » (Genèse 1.28)
"Maîtriser" et "dominer" toutes les créatures de la terre ne signifie pas pour autant "abuser" ou "détruire".
Constatant les abus croissants auxquels ils se livraient, le Créateur envisagea d'exercer son droit de propriétaire en anéantissant une partie de Son œuvre :
« J’effacerai l’humanité que j’ai créée des faces de la terre.
Depuis l'humain jusqu'à la bête, ce qui rampe comme ce qui vole dans les cieux, car je regrette de les avoir faits. »
(Genèse 6.7)
Des milliers d'années se sont écoulés.
Pendant longtemps, les êtres humains ne se sont guère soucié d'environnement.
Il est vrai que les dégradations commises étaient limitées.
Au terme du XXe siècle, l'humanité a commencé à prendre conscience qu'elle avait abusé de ce bien précieux qu'elle aurait dû soigner.
Pourtant, nous poursuivons sur la même voie, détruisant ce qui ne nous appartient pas.
Aussi, ne nous étonnons pas si cette prophétie se réalise bientôt :
« Le moment est venu de juger les morts, de récompenser Tes serviteurs, les prophètes et les saints et ceux qui craignent Ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre. » (Apocalypse 11.18)