Ne cherchons pas dans la Bible de références pour ce verset : il n'existe pas !
A la fin des six premiers jours de la Création figure la formule :
« Il y eut un soir, et il y eut un matin ... »
Mais le septième jour est un jour sans fin ... et dont le commencement est indéterminé puisqu'il ne connaît ni le soir, ni le matin.
C'est le jour de l'Eternel, le jour du Seigneur.
Au IIe siècle de notre ère, Irénée de Lyon commentait le déroulement de la Création en ces termes :
"Ceci est à la fois un récit du passé, tel qu'il se déroula, et une prophétie de l'avenir :
en effet, si « un jour du Seigneur est comme mille ans » et si la création a été achevée en six jours, il est clair que la consommation des choses aura lieu la six millième année."
Cette analyse, qui cumule une interprétation littérale de la Bible et une approche eschatologique, résulte d'une interprétation rigoureuse de cet écrit de Pierre :
« Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. » (2 Pierre 3.8)
Faut-il voir dans ce verset un mode de calcul du "jour" selon Dieu ?
En ce cas, le millénaire doit-il être conçu comme une durée précise ?
Si l'on considère que "la consommation des choses" arrivera au terme de 6 000 ans, le septième millénaire (le jour du Seigneur) correspondra aux mille ans décrits au chapitre 20 du Livre de l'Apocalypse.
« Et je vis des trônes. Ceux qui reçurent le pouvoir de juger y siégèrent : les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, de ceux qui ne s'étaient pas prosternés devant la bête ou son image et n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie pour régner mille ans avec le Christ.
Les autres morts ne revinrent pas à la vie avant le terme des mille ans. C’est la première résurrection.
Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a pas d'emprise sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et règneront avec Lui pendant mille ans. »
(Versets 4 à 6)
Que nous enseignent à ce sujet les chronologies bibliques ?
Le calendrier hébraïque n'est pas loin du terme de 6000 ans.
Ainsi, l'année 5780 a commencé en septembre 2019. Selon la Kabale, le messie sera révélé avant l'an 6000.
Selon ce calendrier, 3761 années se seraient écoulées entre la création du monde et le début de l'ère chrétienne.
Les chronologies bibliques d'inspiration chrétienne évaluent à 4000 ans la période antérieure à la vie du Christ.
Cet écart résulte essentiellement d'une interprétation des rabbins qui ont réduit de 430 à 210 ans la durée du séjour des Hébreux en Egypte.
Si nous rétablissons le décompte conformément à Exode 12.40 en ajoutant 220 ans, soit un total de 430 ans, l'an 6000 a été atteint en 2019 (5780 + 220).
En donnant une double signification au récit biblique de la Genèse, Irénée de Lyon permet à la fois :
- de valider le rythme calendaire institué par Dieu sur une base hebdomadaire qui demeure toujours d'actualité à l'échelle du temps humain,
- de préfigurer le déroulement des évènements à l'échelle du temps divin.
Le dernier jour de la Création, présenté au chapitre 2 de la Genèse comme un jour sans soir ni matin, se réplique à l'opposé de la Bible, au chapitre 22, verset 5 du Livre de l'Apocalypse :
« Il n'y aura plus de nuit et personne n'aura besoin de la lumière du chandelier ni de celle du soleil parce que le Seigneur Dieu rayonnera sur eux et ils règneront aux siècles des siècles. »
Entre temps, les prophètes avaient diffusé un message du même cru.
Comme Ésaïe : « Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne s'obscurcira plus ; car l'Eternel sera ta lumière à toujours ... » (60.20 ~ Traduction Segond)
Ou Zacharie qui écrivait : « Ce sera un jour unique, connu de l'Eternel, et qui ne sera ni jour ni nuit ; mais vers le soir la lumière paraîtra. » (14.7 ~ Traduction Segond)
Voici le Jour de l'Eternel, le jour sans fin qui ne s'arrêtera jamais car les ténèbres qui flottaient au commencement sur les faces de l'abîme (Genèse 1.2) auront disparu.
Que vienne ce jour !
Cependant ... « Au sujet du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. » (Marc 13.32)