En français courant, le tohu-bohu est un état de désordre.
Comment restituer l'expression hébraïque qui figure dans ce deuxième verset de la Genèse, "tohou-wa-bohou", qui nous décrit l'état primitif de la terre ?
Faut-il d'ailleurs traduire cette expression puisqu'elle trouve son équivalent en français avec le tohu-bohu ?
La traduction Segond comme la version Semeur nous disent : "informe et vide".
Pour la Bible de Jérusalem, c'est : "vide et vague".
La Bible d'Alexandrie traduit par : "invisible et inorganisée".
"Invisible" parce qu'inhabitée... invisible à l'homme qui n'a pas encore été créé.
Rachi, rabbin français qui a vécu au XIe siècle, commentait ce passage en imaginant ce qu'un homme aurait pu ressentir face à ce spectacle :
« Tohou signifie étonnement, stupéfaction, l’homme étant frappé d’étonnement et de stupeur en présence du bohou. (...) Bohou signifie vide et solitude. »
Esaïe 45.18 nous aide à mieux comprendre la signification de "tohou" :
« Dieu, qui a formé la terre, qui l'a faite et qui l'a affermie, qui l'a créée pour qu'elle ne fût pas déserte (tohou), qui l'a formée pour qu'elle fût habitée. »
La notion de désert reflète bien le sens initial du terme hébreu "tohou".
Mais Dieu n'a pas créé la terre pour qu'elle reste inhabitée.
Nous en sommes la preuve !
Ce désert, initialement impropre à la vie, est en apparence un chaos primordial que Dieu allait organiser.
Cette conception de la création révélée dans la Bible peut être confrontée aux conceptions des sciences modernes...