Livre de LA GENESE... Etudes et commentaires de la Bible



Le tohu-bohu

« La terre était un tohu-bohu... »

(Genèse 1.2)

Un tohu-bohu...

En français courant, le tohu-bohu est un état de désordre.

Comment restituer l'expression hébraïque qui figure dans ce deuxième verset de la Genèse, "tohou-wa-bohou", qui nous décrit l'état primitif de la terre ?

Faut-il d'ailleurs traduire cette expression puisqu'elle trouve son équivalent en français avec le tohu-bohu ?

La traduction Segond comme la version Semeur nous disent : "informe et vide".

Pour la Bible de Jérusalem, c'est : "vide et vague".

La Bible d'Alexandrie traduit par : "invisible et inorganisée".

"Invisible" parce qu'inhabitée... invisible à l'homme qui n'a pas encore été créé.

Rachi, rabbin français qui a vécu au XIe siècle, commentait ce passage en imaginant ce qu'un homme aurait pu ressentir face à ce spectacle :

« Tohou signifie étonnement, stupéfaction, l’homme étant frappé d’étonnement et de stupeur en présence du bohou. (...) Bohou signifie vide et solitude. »

Esaïe 45.18 nous aide à mieux comprendre la signification de "tohou" :

« Dieu, qui a formé la terre, qui l'a faite et qui l'a affermie, qui l'a créée pour qu'elle ne fût pas déserte (tohou), qui l'a formée pour qu'elle fût habitée. »

La notion de désert reflète bien le sens initial du terme hébreu "tohou".

Mais Dieu n'a pas créé la terre pour qu'elle reste inhabitée.

Nous en sommes la preuve !

Ce désert, initialement impropre à la vie, est en apparence un chaos primordial que Dieu allait organiser.

Cette conception de la création révélée dans la Bible peut être confrontée aux conceptions des sciences modernes...

Ce parallèle peut être conçu dans deux espaces différents (voir le commentaire précédent sur "Les cieux et la terre"), correspondant à deux niveaux de lecture : notre terre... ou l'univers.

1° Au niveau terrestre, les scientifiques décrivent la formation de notre planète comme suit.

La planète se serait constituée sous l'effet de la chaleur par accrétion.

Le cœur fond, un noyau liquide se forme, le manteau se réchauffe et perd ses gaz qui forment une atmosphère primitive.

La surface de la Terre était probablement une mer de magma.

Tout à fait inhabitable !

2° Si l'on se place à un autre niveau, celui de la formation de l'univers, nous trouvons la description suivante.

"Au commencement" l’univers aurait été très petit et intensément chaud. L’univers primordial était une "soupe de particules et de rayonnement".

Cette soupe issue d'un "big-bang" modélisé par les scientifiques est encore plus inhospitalière que notre terre lors de sa genèse.

Les descriptions et études modernes sur ces sujets ne manquent pas.

La Bible résume tout ceci en une expression : le tohu-bohu.

Manifestement, la Parole de Dieu en inspirant le ou les auteurs de la Genèse leur a fait connaître, il y a plus de 3 000 ans, bien avant les scientifiques, l'état primordial de notre terre ainsi que l'état de notre univers.

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 1 ~ Versets 1.2 à 1.10

2. Et la terre était un tohu-bohu avec ténèbre sur les faces de l’abîme ; et l’esprit d'Elohim se mouvait sur les faces des eaux.

3. Alors il dit, Elohim : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut.

4. Et il vit, Elohim, que la lumière était bonne. Et il sépara, Elohim, entre la lumière et la ténèbre.

5. Et il appela, Elohim, la lumière par Jour, et pour la ténèbre il appela Nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin : jour premier.

6. Alors il dit, Elohim : « Qu’il y ait un firmament entre les eaux, et qu’il sépare les eaux d’entre les eaux. »

7. Ainsi il fit, Elohim, le firmament, et il sépara entre les eaux celles qui sont sous le firmament des eaux qui sont au-dessus du firmament. Et il en fut ainsi.

8. Puis il appela, Elohim, le firmament Cieux. Et il y eut un soir, et il y eut un matin : deuxième jour.

9. Et il dit, Elohim : « Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. » Et il en fut ainsi.

10. Et il appela, Elohim, le sec Terre, et la confluence des eaux il l'appela Mers. Et il vit, Elohim, que c'était bon.