Le Midrach (Beréchith raba 8, 1, ‘Erouvin 18a) commente comme suit ce verset 27 de la Genèse :
« Il a commencé par le créer avec deux visages, puis Il l’a divisé en deux. »
Cette description du prototype humain avec deux "faces" est une simple illustration que les Juifs ne prennent pas pour autant à la lettre.
Le terme hébreu employé pour désigner l'humain a donné "Adam", qui est ensuite employé comme le prénom de l'homme.
Nous avons ainsi un terme générique désignant l'humanité avec "l'homme-Adam".
Ne s'agit-il pas à l'origine d'une conception androgyne puisque la partition entre mâle et femelle intervient ensuite ?
Car si le mot Adam (de l'hébreu adama qui signifie la terre) est d'abord utilisé pour désigner l'homme tiré de la terre, les individus sexués mâle et femelle sont la traduction de l'hébreu ish et isha (homme et femme).
Le prototype humain Adam, dépourvu d'attributs sexuels, comme les anges (Matthieu 22.30), était à l'image de Dieu.
Il n'en est pas de même pour l'individu sexué car de toute évidence Dieu n'est ni mâle, ni femelle !
L'homme et la femme sont-ils égaux ?
Si l'on se réfère au premier chapitre de la Genèse, l'homme et la femme sont créés simultanément.
Mais le chapitre 2 mentionne d'abord la formation de l'homme, puis celle de la femme.
Dans ce passage, la femme est conçue pour être en « vis-à-vis » de l'homme (Genèse 2.18), face à face, égaux.
Elle est extraite de l'humain, de cet Adam qui n'est ni mâle, ni femelle.
« Alors il fit tomber, JHVH Elohim, une stupeur sur l'humain et il s'endormit.
Il prit une de ses côtes, et referma la chair dessous.
Et il édifia, JHVH Elohim, une femme de la côte prise à l'humain ... »
(Genèse 2.21-22)
Cette "extraction" d'une côte sert parfois à justifier la domination de l'homme sur la femme en se fondant sur une inégalité originelle.
Une inégalité qui se manifeste dans la plupart des cultures et religions sous différentes formes.
Tout le monde n'adhère pas à cette approche.
Car le mot hébreu "tsêla" que l'on a traduit par "côte" peut se traduire par "côté" ... soit l'équivalent d'une moitié !
Nous sommes donc bien en présence d'un face à face entre deux êtres compatibles qui peuvent communiquer.
A son réveil, l'homme s'écria avec émerveillement :
« Voici, cette fois, l'os de mes os, la chair de ma chair ! » (Genèse 2.23)
Si l'extraction se limitait à une simple côte, l'homme n'aurait pas mentionné la chair.
A égalité et pour l'égalité, « mâle et femelle Il les créa. »
Sommes-nous appelés à rester ainsi ?
Comment serons-nous après la résurrection ?
Homme ? Femme ?
Jésus a répondu : « Car, lorsque les morts se lèveront, ni eux, ni elles, ne se marieront. Ils seront comme des anges dans les cieux. » (Evangile selon Marc 12.25)
L'unicité primordiale sera ainsi rétablie.