Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible


Dieu se souvient ...

« Puis il se soucia de Noah, Elohim, et de tout animal,

et de toute bête avec lui dans l'arche. »

(Genèse 8.1)

La mémoire de Dieu ...


La plupart des traductions restituent ce verset (Genèse 8.1) comme suit :

« Dieu se souvint de Noé ... »

Qu'en est-il de la mémoire de Dieu ?

A la lecture de telles traductions, nous nous sommes interrogés sur l'un des principes suivants :

« Dieu sait tout (omniscient), Il est partout (omniprésent), Il peut tout (omnipotent). »

S'il sait tout, comment pourrait-il avoir "oublié" Noé et son arche au point de devoir s'en souvenir à un moment donné ?

Nous trouvons le même type de formulation dans le Livre de l'Exode (2.24) quand il est écrit à propos des Hébreux qui sont en Egypte :

« Dieu entendit leurs gémissements, et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. »

Dieu peut-il avoir des "pertes de mémoire" ... ou choisit-il délibérément de retirer sa conscience du monde ?

Nous avons précédemment évoqué ce principe du "retrait" de Dieu (voir le commentaire sur Genèse 1) à propos de la séparation des cieux et de la terre dès le début de la Création de l'univers.

En se réservant les cieux, le Créateur pouvait ainsi préparer Son retrait et laisser à l'humanité le libre arbitre de son développement sur terre.

Le retrait de Dieu implique un retrait de Sa conscience ... dans Sa conscience.

Il ne s'agit pas d'un oubli, ou de perte de mémoire comme l'humain peut les connaître, mais d'une prise de position nécessaire afin que l'humanité puisse s'assumer.

Ce retrait n'est pas une rupture : qu'il s'agisse de Noé ou des Hébreux en Egypte, Dieu se souvient et, de ce fait, confirme que l'alliance passée avec Noé, Abraham, Isaac ou Jacob demeure en vigueur.

Mais que fait-il lorsqu'il se retire ?

Isaac Louria (1534-1572), un rabbin kabbaliste apporta au XVIe siècle une contribution intéressante à la réflexion du judaïsme sur ce point avec le tsimtsoum.

Le concept du tsimtsoum, mot hébreu qui signifie "contraction", repose sur un préalable à la Création de l'univers.

Ce préalable, c'est la contraction de Dieu dans le but de permettre l'existence d'une réalité extérieure à lui.

Cette thèse part du principe que la transcendance divine, infinie, ne laisse aucune place à la création, car il n’est pas possible d’imaginer en Dieu un domaine qui ne soit pas déjà en lui.

Un tel domaine contredirait alors l’infinitude du Créateur.

Par conséquent, la création n’est possible que par "le retrait de Dieu en lui-même", le tsimtsoum par lequel Dieu se contracte ou se concentre en lui-même pour permettre, en laissant un vide, à quelque chose qui n’est pas en lui d’exister.

Une telle hypothèse a l'avantage de répondre à la question : "Que fait Dieu quand il ne s'occupe pas de sa création ?"

Selon nos concepts humains, avec toutes les limites que cette terminologie comporte, nous serions en quelque sorte en mesure de répondre : Il médite !

Une approche qu'il faut bien sûr relativiser, puisqu'il ne s'agit que d'une hypothèse d'école, d'une part, et que nous ne sommes pas en mesure d'appréhender l'infinie conscience divine, d'autre part.

Quant à savoir ce que cette "méditation" de notre Créateur peut nous apporter, il suffit d'en voir le résultat lorsqu'il intervient d'une façon ou d'une autre dans nos vies.

Ici, ce sera une guérison inespérée, ailleurs le salut d'un proche qui s'est tourné vers la foi, ou encore un don de l'Esprit, ou bien une révélation qui permette de mieux orienter notre vie.

Et quand « Elohim se soucia de Noah », il lui suffit de souffler pour mettre un terme au Déluge :

« Et il fit passer, Elohim, un souffle sur la terre et les eaux diminuèrent. » (Genèse 8.1)

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 8 ~ Versets 8.1 à 8.10

1. Puis il se soucia de Noah, Elohim, et de tout animal, et de toute bête avec lui dans l'arche. Et il fit passer, Elohim, un souffle sur la terre et les eaux diminuèrent.

2. Et les sources de l’abîme et les crevasses des cieux furent maîtrisées. Et la pluie fut retenue des cieux.

3. Et les eaux se retirèrent de la terre, en va-et-vient puis les eaux s'apaisèrent au bout de cent cinquante jours.

4. Alors l'arche s'est posée sur les monts Ararat à la septième lunaison, le dix-septième jour de la lunaison.

5. Les eaux allèrent en diminuant jusqu’à la dixième lunaison. À la dixième, le premier de la lunaison, les sommets des montagnes apparurent.

6. Et c'est au terme de quarante jours que Noah ouvrit le hublot de l'arche qu’il avait fait.

7. Et il envoya le corbeau qui s'en est allé, bien loin, puis s'en est retourné car les eaux n'avaient pas séché sur la terre.

8. Puis il a envoyé la colombe depuis sa place, pour voir si les eaux avaient diminué sur les faces du sol.

9. Mais la colombe ne trouva pas où poser la plante de sa patte. Elle est revenue vers lui, vers l'arche, car les eaux étaient sur les faces de toute la terre, et il a étendu sa main pour la prendre et l'amener à lui, dans l'arche.

10. Et il attendit encore sept autres jours puis envoya de nouveau la colombe hors de l'arche.