Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Les fils de Juda

« Les fils de Juda : Er, Onan, Shéla, Pharès et Zérah.

Er et Onan moururent dans le pays de Canaan.

Et les fils de Pharès furent Hetsron et Hamul. »

(Genèse 46.12)

Les fils de Juda

L'importance de la généalogie dans l'histoire du peuple israélite dépasse le cadre biblique.

Car si la Bible souligne plusieurs fois cet aspect, essentiellement dans l'Ancien Testament, le fait d'être considéré comme héritier de telle ou telle autre tribu pesait fortement sur l'organisation de la société juive.

La tradition s'en est emparée et il faut arriver au Ier siècle de notre ère pour trouver une critique de cet état de faits dans les écrits de Paul.

C'est ainsi qu'il s'adresse à Timothée en ces termes :

« Il ne faut pas s'attacher à des légendes, à des généalogies sans fin qui s'attardent dans des discussions qui éloignent du plan de Dieu dans la foi. » (1 Timothée 1.4)

Il confirme cette position dans son épître à Tite :

« Evite les recherches insensées sur les généalogies, les polémiques et controverses relatives à la loi, car elles sont inutiles et vaines. » (Tite 3.9)

Pourtant, les évangélistes ont trouvé pertinent de citer l'ascendance de Jésus.

Matthieu commence son ouvrage par la généalogie de Jésus depuis Abraham en passant notamment par Juda et David.

Luc, pour sa part, remonte jusqu'à Adam.

On note cependant une certaine réserve lorsque Luc commence son énumération :

« Jésus avait environ trente ans au commencement. Il était fils, croyait-on, de Joseph, fils d'Héli. » (Luc 3.23)

« Croyait-on » ... mais était-ce bien certain ?

Matthieu ne s'est pas posé cette question, mais il est admis que son évangile s'adresse en priorité aux Juifs.

Luc, par contre, va longuement accompagner Paul dans ses voyages en se tournant vers les non-Juifs, peu soucieux de ces généalogies.

L'un comme l'autres ont su prendre leurs distances avec des généalogies « qui éloignent du plan de Dieu dans la foi. »

En d'autres termes, ne perdons pas notre temps dans des recherches inutiles à caractère "identitaire" puisque tous les êtres humains sont des créatures de Dieu.

De ce fait, il est logique que Luc soit remonté jusqu'à Adam, souche biblique commune à toute l'humanité.

Cependant, ceci n'exclut pas d'avoir une réflexion sur le lien qui existe entre Juda et Jésus, indépendamment de la généalogie.

C'est en analysant la signification de leur nom que ce lien est révélateur.

Juda, en hébreu Yehoudah, signifie « rendre grâces » ou « Il (Dieu) sera loué ».

Car à la naissance de son quatrième fils, Léa voulut manifester sa reconnaissance envers le Seigneur en disant :

« Cette fois, je louerai JHVH. » (Genèse 29.35)

Puis elle cessa d'enfanter.

Les siècles se sont écoulés.

Une jeune femme du nom de Marie, en hébreu Myriam, attend un enfant. Elle n'a jamais eu d'enfant.

Comment appeler son fils ?

Selon la tradition, il était préconisé de rechercher dans la généalogie familiale le nom d'un ancêtre.

Quand la mère de Jean le Baptiste voulu donner le prénom de Jean à son fils, ceux qui étaient présents pour la circoncision ont réagi défavorablement :

« Personne, dans ta parenté, ne porte ce nom. » (Luc 1.61)

Mais ce prénom avait été choisi par un ange du Seigneur (Luc 1.13) et ses parents ont respecté la volonté divine.

Le processus de choix du prénom de Jésus est similaire car c'est un ange qui dit à Marie :

« Voici, tu seras enceinte, et tu enfanteras un fils que tu appelleras du nom de Jésus. » (Luc 1.31)

Jésus, en hébreu Yeshoua, signifie « Dieu sauve » car ce nom provient de la racine hébraïque du verbe « sauver ».

Si l'on associe Juda - « Dieu sera loué » - à Jésus - « Dieu sauve » - nous obtenons les perspectives suivantes :

- « Dieu sera loué » car « Dieu sauve »,

- ou bien « Dieu sauve » quand « Dieu sera loué ».

Que l'on opte pour l'une ou l'autre proposition, nous constatons un rapport de cause à effet.

Dans un premier temps le fait de louer Dieu avec Juda amorce un processus de salut divin.

Dans un second temps, le fait d'avoir été sauvé génère une reconnaissance par la louange de celui ou celle qui est sauvé(e).

Historiquement, Juda est antérieur à Jésus.

Par le choix de son prénom, Léa a manifesté sa reconnaissance en louant Dieu mais elle a aussi amorcé le processus de salut qui s'est accompli avec Jésus.

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 46 ~ Versets 46.12 à 46.26

12. Les fils de Juda : Er, Onan, Shéla, Pharès et Zérah. Er et Onan moururent en terre de Canaan. Les fils de Pharès furent Hetsron et Hamul.

13. Les fils d’Issacar : Thola, Puva, Job et Shimron.

14. Les fils de Zabulon : Séred, Élon et Jakhleël.

15. Ce sont les fils que Léa donna à Jacob à Paddan-Aram, avec Dina, sa fille. Toutes ces âmes, ses fils et ses filles sont 33.

16. Les fils de Gad : Tsiphion, Haggui, Shuni, Etsbon, Éri, Arodi et Areéli.

17. Les fils d’Asher : Jimna, Jishva, Jishvi, Beriha et Sérakh, leur sœur. Les fils de Beriha : Héber et Malkiel.

18. Ce sont les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à Léa, sa fille. Elle leur donna naissance pour Jacob, soit 16 âmes.

19. Les fils de Rachel, la femme de Jacob : Joseph et Benjamin.

20. Et il naquit à Joseph, en terre d’Égypte, Manassé et Éphraïm, que lui donna Asnath, fille de Potiphera, prêtre d'On.

21. Les fils de Benjamin : Béla, Béker, Ashbel, Guéra, Naaman, Ékhi, Rosh, Muppim, Huppim et Ard.

22. Ce sont les fils de Rachel, qui naquirent à Jacob ; toutes ces âmes, soit 14.

23. Les fils de Dan : Hushim.

24. Les fils de Nephthali : Jahtseël, Guni, Jétser et Shillem.

25. Ce sont les fils de Bilha, que Laban avait donnée à Rachel, sa fille. Elle leur donna naissance pour Jacob ; toutes ces âmes, soit 7.

26. Toutes les âmes qui vinrent en Égypte avec Jacob, issues de ses reins, outre les femmes des fils de Jacob, toutes ces âmes étaient 66.