« Préserver vos vies » !
La mission de Joseph se précise.
Dans un premier temps, en Genèse 45.5, il était question de « préserver la vie ».
C'était une approche universelle de la vie, pour tous les peuples de la terre, Égyptiens, Hébreux, et tous ceux qui pourraient venir en Égypte pour acheter de la nourriture pendant cette famine qui allait durer sept ans.
Puis Joseph s'adresse plus précisément à ses frères, à son peuple, à ceux que le Seigneur a choisis depuis Abraham.
La famine, comme une guerre ou une épidémie, peut décimer des populations entières.
Combien sont déjà morts ... combien survivront ?
A chaque époque, de tels désastres ont entravé le développement des sociétés humaines et c'est « un reste sur la terre » qui allait pouvoir recommencer à vivre en paix.
Pendant longtemps, la population de la terre a peu augmenté.
Probablement moins de 20 millions d'individus peuplaient la terre au temps de Joseph.
Il faut arriver au début du XIXe siècle pour atteindre un premier milliard.
Puis la croissance s'accélère et deux siècles plus tard nous approchons de 8 milliards.
Tout comme les autres peuples, les Hébreux, plus précisément les Juifs, ont aussi subi ces hécatombes.
Ce sont parfois des génocides qui ont endeuillé la terre : Arméniens, Juifs, Cambodgiens ou encore au Rwanda au XXe siècle.
Ceux qui survivent ou ont échappé au désastre reconstruisent ... et doivent se reconstruire mentalement.
Pour eux, c'est une délivrance.
Joseph a délivré ses frères de la famine, il va les faire venir en Égypte pour consolider la situation, mais quatre siècles plus tard les Hébreux devront de nouveau connaître une « grande délivrance ».
Car l'Egypte, cette terre d'accueil, va devenir une terre d'esclavage pour les Hébreux.
Les paroles de Joseph sont prophétiques : la « grande délivrance » n'est pas celle de la famine ... mais de l'esclavage à venir !
C'est à Moïse qu'il incombera de dire au peuple de Dieu :
« Ne craignez pas ! Tenez-vous là, et voyez la délivrance de JHVH, qu’il opérera pour vous aujourd’hui !
Car les Égyptiens que vous voyez aujourd’hui, vous ne les verrez plus jamais. »
(Exode 14.13)
Mais en fait, lors de l'Exode, le texte hébreu utilise un autre terme pour parler de délivrance, car il est alors question « du salut de JHVH ».
Et cette racine que l'on traduit par "salut", associée au nom de JHVH, donne un autre mot : "Yeshoua", qui signifie "Dieu sauve", plus connu sous le nom de Jésus.
Ainsi, d'une délivrance à l'autre, en passant par le salut, nous arrivons à la délivrance ultime, la plus grande délivrance qui soit, celle qui peut nous libérer de la famine comme de l'esclavage ... mais surtout du péché qui emprisonne nos consciences.
Avec Jésus, nous en revenons à la mission universelle énoncée en Genèse 45.5 :
« préserver la vie ».
Mais pas n'importe quelle vie !
Non pas une vie qui se limite à des préoccupations matérielles mais une vie délivrée qui s'ouvre vers l'espace infini de l'immortalité.
