Le retour des frères de Joseph auprès de leur père, Jacob, est houleux.
Ils commencent par lui raconter dans quelles conditions leur interlocuteur, Joseph, les a accueillis.
Ignorant qu'il s'agissait de leur frère, ils ne perçoivent que les aspects négatifs de cette rencontre et Jacob ne peut, à son tour, que percevoir le négatif.
C'est bien souvent le cas lorsque l'on est dans l'ignorance des aspects positifs.
Le positif émergera plus tard ... mais, dans l'immédiat, ce que Jacob entend ne peut que l'enfoncer dans de sombres perspectives.
Outre la disparition de Joseph, il apprend maintenant la rétention de Shimeon en Égypte, à ceci viendrait s'ajouter l'envoi de Benjamin en Égypte ... c'est trop !
Jacob refuse (Genèse 42.38).
Déjà avancé en âge, les évènements l'incitent à accélérer la perspective de la mort et son arrivée au séjour des morts : le Shéol.
Ce séjour des morts n'était pas perçu comme un lieu de réjouissances pour les anciens.
Au mieux, on pouvait espérer s'y rendre en paix ... mais Jacob se voit descendre dans la douleur, dans la peine.
On recommande souvent aux plus jeunes d'avoir des attentions particulières pour les personnes âgées, ou malades, car elles peuvent être plus sensibles aux sujets d'affliction.
Les contrariétés, changements d'horaires ou d'habitudes, seront moins bien perçus que dans la jeunesse.
L'organisme est moins souple, l'esprit s'adapte plus difficilement ... et pour peu que l'on ait eu une jeunesse difficile, chargée en ressentiments non évacués, ce sont les aspects négatifs de la vie qui vont l'emporter.
Tout le monde n'a pas une fin de vie à l'image de celle qui fut promise à Abram par le Seigneur :
« Quant à toi, tu rejoindras tes pères en paix, tu seras enterré après une bonne vieillesse. » (Genèse 15.15)
Mais cette "récompense" fut en fait le fruit d'une relation entre l'homme et son Dieu :
« Il crut en lui, JHVH, et cela lui fut compté pour justification. » (Genèse 15.6)
La justification repose sur la foi en Dieu ... et de cette foi découlent des bénédictions de toutes sortes.
Tout homme justifié n'aura pas pour autant une fin de vie facile, mais celui ou celle qui est juste en aura fait l'expérience concrète par de multiples signes de la présence de Dieu à ses côtés.
Parmi les disciples de Jésus, bon nombre de ceux qui étaient justifiés par leur foi ont fini en martyrs.
On peut difficilement dire qu'il s'agit d'une fin de vie paisible.
Il faut cependant élargir le champ de notre vision au travers des enseignements bibliques.
Il est notamment écrit :
« Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, eux qui sont appelés selon Son dessein. » (Epître aux Romains 8.28)
Ce verset est-il destiné seulement à quelques individus ... ou à tous ceux qui ont suivi les traces de nos prédécesseurs dans la foi ?
Il est acquis que la mort d'un chrétien en martyr suscitait des réactions en chaînes ... pour un disciple sacrifié, peut-être dix se convertissaient au christianisme.
Ainsi, outre le fait que le martyr, mort dans la foi, concourt à son propre bien au regard de la vie éternelle, il concourt aussi au bien de ceux qui seront appelés selon le dessein de Dieu.
Et parfois, cela peut agir sur la conscience d'hommes et de femmes qui vivront bien des siècles plus tard, en découvrant dans les livres d'histoire comment et pourquoi des chrétiens se sont sacrifiés pour leur foi.
Ils voudront peut-être alors en apprendre plus sur ces héros ... en lisant la Bible !