Combien sont-ils à s'être ainsi retrouvés emprisonnés pour une durée indéterminée dans un lieu sinistre ?
Certes, il est souvent question de cageots, de lieux obscurs et une tour a au moins l'avantage de laisser entrer la lumière par quelques ouvertures suffisamment réduites pour ne pas permettre aux prisonniers de s'évader.
Ce qui est nommé ici « maison de la tour » est probablement une sorte de rotonde, une tour ronde.
A l'intérieur de cet édifice, les prisonniers peuvent circuler, peut-être longer les murs, tourner en rond des milliers de fois.
Certains se résigneront, d'autres crieront à la limite de la folie.
Emprisonnés seuls ou en groupe ... qu'est-ce qui est préférable ?
Se morfondre dans la solitude où supporter la promiscuité des autres dans des conditions d'hygiène insupportables ?
Tel est le sort de Joseph ... lui qui est innocent !
Combien d'innocents ont ainsi croupi dans de tels lieux ?
Beaucoup sont morts ... d'autres ont survécu jusqu'au jour d'une libération inespérée.
Quelles que soient les raisons de leur détention, elles sont bien souvent injustes car les conditions de leur vie de prisonniers est sans commune mesure avec ce qu'on a pu leur reprocher.
Pour illuster ce propos, nous avons choisi la photographie d'une tour qui n'est pas celle où Joseph fut incarcéré car nous serions bien en peine de pouvoir l'identifier.
Cette photographie représente la Tour de Constance, une fortification située dans la ville d'Aigues-Mortes, en France.
La Tour de Constance est érigée à partir de 1242 et elle va servir de prison, notamment sous Philippe le Bel, pour y incarcérer les Templiers.
Après la révocation de l'Édit de Nantes, le protestantisme fut interdit en France, et la tour de Constance servit de prison pour les femmes insoumises à la religion catholique.
Marie Durand, sœur d'un pasteur clandestin, y fut détenue dès l'âge de 19 ans et ne sera libérée que 38 ans plus tard.
Un exemple parmi tant d'autres d'une détention arbitraire que l'on pourrait croire réservée à un passé lointain.
Mais n'est-ce pas au XXe siècle que des millions de Juifs, et autres indésirables au regard de l'idéologie du national-socialisme, ont été enfermés, affamés, maltraités, mis à mort ?
Les cris des martyrs de tous bords résonnent encore lorsque l'on évoque les persécutions qui ont cours de nos jours.
Tout ceci semble nous éloigner de Joseph, de Potiphar et de sa femme.
Pourtant nous retrouvons toujours la même cause : l'injustice !
L'auteur du livre biblique de l'Écclésiaste écrivait, désabusé :
« Car aucun homme n'est assez juste sur terre pour faire le bien sans pécher. » (Qoheleth 7.20)
Ainsi, même le meilleur, sans commettre la moindre injustice, ne sera pas à l'abri d'une faute.
Telle est la condition humaine ... avec laquelle il nous faut vivre en assumant notre nature pécheresse, sans pour autant mériter d'être enfermés dans une tour.
Comment s'en délivrer ?
Comment se libérer ?
Paul nous a livré cette réponse ...
« Infortune de ma condition humaine ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?
Grâce soit rendue à Dieu, par Jésus Christ notre Seigneur ! »
(Epître aux Romains 7.24-25)