Arrivé en Égypte comme esclave, Joseph est devenu l'intendant de la maison de Potiphar qui remettait tout entre ses mains.
Emprisonné, Joseph devient l'homme de confiance du « commandant de la rotonde » c'est-à-dire du directeur de la prison.
Avons nous dèjà vu un directeur de prison s'en remettre à l'un de ses détenus ?
Potiphar comme le responsable de la prison ont en commun d'avoir constaté que tout ce que Joseph faisait réussissait.
Joseph fait prospérer tout ce qu'il touche parce que JHVH est avec lui et les Égyptiens en sont conscients.
Sont-ils conduits par la volonté d'en tirer un profit personnel ?
C'est tout à fait possible.
Mais il se peut aussi qu'ils aient conscience qu'il ne fait pas bon s'opposer à la volonté de Dieu.
Il arrive que l'on rencontre ainsi des individus qui ont la "baraka".
Bénédiction ou chance ?
Difficile de le savoir mais le plus souvent on retient la notion de chance ou de hasards favorables pour expliquer la réussite de ces personnes.
Que penser d'une telle approche ?
Dieu laisse-t-il se faire toutes choses ou intervient-il au gré de sa volonté ?
Cette hypothèse nous semble la mieux compatible avec la Bible car si nous pouvons constater que le Seigneur intervient ... ce n'est pas toujours le cas.
Et c'est logique puisqu'il a remis la Terre en gestion à l'humanité.
Le libre arbitre est posé comme principe dès le commencement, lorsque le premier couple humain fait le choix de manger du fruit d'un arbre malgré l'interdiction formulée par Elohim.
En conséquence l'intervention divine dépendra du plan que Dieu a conçu.
Paul écrit en Romains 8.28 :
« Nous savons d’autre part que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet. »
Cette affirmation de l'apôtre se fonde sur la foi d'un homme qui a pourtant connu bien des tourments.
Il faut donc en déduire que celui qui est ainsi appelé selon le plan de Dieu peut connaître aussi des revers même si la prospérité de ses entreprises reste la marque dominante.
Paul a été maltraité à de multiples reprises, il a probablement terminé sa vie en martyr à Rome ... mais son entreprise d'évangélisation s'est répandue sur tout le pourtour de la Méditerranée.
Joseph correspond à ce schéma.
Avant de réussir en Egypte, ses frères l'avaient jeté dans une citerne et vendu comme esclave.
Mais puisque « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet », Joseph pouvait-il avoir la vie lamentable d'un esclave ... ou d'un prisonnier que l'on oublie dans une tour d'infortune ?
Abandonné de tous, il sera élevé bien au-dessus de tous.
Ceci fait de Joseph une préfiguration de Celui qui, bien au-dessus de tous, s'est élevé après avoir été abandonné et crucifié.
La vie de Joseph ne s'achèvera pas en martyr.
Il préfigure le Christ ... mais seulement en partie.
Car le véritable triomphe n'est pas dans la réussite terrestre et matérielle mais dans la victoire spirituelle ...
... même au prix d'une lente agonie sur une croix !