Ruben, fils de Léa, était le premier-né de tous les enfants de Jacob.
Il incombe d'ordinaire à l'aîné d'assumer des responsabilités particulières.
Aussi va-t-il s'efforcer de sauver son frère Joseph de la mort envisagée par ses frères.
La solution qu'il préconise est sans issue. C'est une solution d'attente.
Car que feront-ils de Joseph après l'avoir jeté dans la citerne comme le préconise Ruben ?
Ruben s'est éloigné ...
La Bible ne nous dit pas pourquoi, mais à son retour Joseph n'est plus dans la citerne.
« Quand Ruben s'en revint à la citerne, voici : Joseph n’était plus dans la citerne !
Il déchira ses vêtements. »
(Genèse 37.29)
Qu'est-ce qui motive la réaction de Ruben ?
L'amour envers son jeune frère qu'il a voulu sauver de la mort ?
Rien ne semble dans le texte mentionner une quelconque trace d'affection de Ruben envers Joseph.
N'est-ce pas plutôt le déshonneur face à son père auquel il devra annoncer qu'il n'a pas été capable d'arrêter le bras de ses frères ?
Car l'honneur de Ruben a sérieusement été mis en cause quand il a commis une faute grave envers son père.
Dans un premier temps, la Bible nous dit seulement ceci :
« Et il advint, pendant qu’Israël campait sur cette terre, que Ruben alla coucher avec Bilha, concubine de son père. Israël l’apprit. » (Genèse 35.22)
Nous ne savons pas comment Jacob a réagi face à cette situation ... mais nous savons que cela vaudra bien plus tard à Ruben de ne pas recevoir la bénédiction de son père qui était due au premier-né.
Ainsi, à l'approche de sa mort, Jacob dit à Ruben :
« Ruben, tu es mon premier-né, ma force, et le commencement de ma vigueur, prééminent en dignité, et prééminent en force.
Bouillonnant comme les eaux, tu n’excelleras pas, car tu es monté sur le lit de ton père. Tu l’as alors profané. »
(Genèse 49.3-4)
Ruben sait que son comportement avec Bilha a profondément déplu à son père.
Il a besoin de se racheter, de se faire pardonner ... mais n'y parviendra pas !
En sauvant Joseph de la mort par rapport à ses frères qui souhaitaient l'éliminer, Ruben aurait pu se valoriser auprès de Jacob.
Mais cette occasion de se réhabiliter va tomber à l'eau avec la disparition de Joseph de la citerne ... vendu par ses frères.
Rien ne permet de dire si Ruben aurait été racheté aux yeux de son père s'il était parvenu à sauver Joseph.
Mais qu'en est-il aux yeux de Dieu ?
La faute commise par Ruben envers son père n'était-elle pas aussi un péché envers Dieu ?
Or si Ruben pouvait espérer se racheter aux yeux de Jacob, pouvait-il se racheter aux yeux de Dieu ?
Les bonnes actions commises sont-elles suffisantes pour effacer les péchés ?
Sur ce sujet, l'apôtre Paul a notamment écrit :
« Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi. Et ceci ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
Cela ne vient pas des œuvres, afin que personne ne se vante. »
(Epître aux Ephésiens 2.8-9)
Vu sous cet angle, Ruben pouvait aussi bien obtenir la grâce de Dieu que ne pas l'obtenir indépendamment du fait qu'il ait ou non réussi à sauver Joseph.
Quand ils ont commis une faute, bon nombre s'efforcent de se justifier auprès du monde.
Mais l'autojustification est inopérante aux yeux du Seigneur.
Ruben va donc devoir s'en retourner avec ses frères et affronter la douleur de leur père.
Le subterfuge de la tunique plongée dans le sang d'un chevreau (Genèse 37.31) leur évitera de dire la vérité à Jacob.
Tous seront solidaires dans le mensonge ...
Une parabole de Jésus nous enseigne ceci :
« Le Royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. Un homme l'ayant trouvé, il le cache, et dans sa joie, il s'en va et vend tout ce qu'il a pour acheter ce champ. » (Evangile selon Matthieu 13.44)
Dans l'univers de la foi, on ne cache pas ses péchés par le mensonge.
La confession des péchés au Seigneur est comme un trésor que l'on enterre devant Lui afin qu'Il puisse nous pardonner.
Le champ où sont enterrés les péchés confessés est aussi immense que l'étendue de Sa grâce.
Rien ne peut Lui être dissimulé ... alors à quoi bon faire semblant ?