Dans le contexte de la question posée par Jacob, la plupart des traductions restituent « Est-il en paix ? » par « Est-il en bonne santé ? » ou toute autre formule similaire.
Ce faisant, les traducteurs laissent entendre que Jacob s'inquiète de la santé physique de Laban.
Pourtant, le terme hébreu qui est employé dans cette question, "Shalom", est beaucoup plus fort qu'une simple interrogation de politesse.
Le mot "Shalom" apparaît pour la première fois dans la Bible à propos d'Abraham :
« Quant à toi, tu rejoindras tes pères en paix, tu seras enterré après une bonne vieillesse. » (Genèse 15.15)
En quelques mots, JHVH résumait la fin de vie d'Abraham, un homme qui vivrait en paix parce qu'il vivait dans la foi.
Vivre en paix, mourir en paix, sur le plan spirituel, c'est avoir su établir une relation de paix durable avec Dieu qui nous ouvre l'espérance de la vie éternelle à Ses côtés.
Tel était le cas d'Abraham, tel est selon nous le sens de la question posée par Jacob à propos de Laban :
« Est-il en paix ? » (sous-entendu avec JHVH)
Toutefois, la paix spirituelle est loin d'être incompatible avec la santé physique.
Elle y contribue même largement en permettant à celui qui se ressent de quelques souffrances de pouvoir relativiser celles-ci, et d'obtenir une guérison par la volonté du Seigneur.
De multiples prières visent à nous assurer cette "paix du corps" grâce à la paix de l'âme qui nous inspire ces prières.
D'autres prières visent à nous assurer la paix avec notre entourage afin de "vivre en paix".
A la fin du Déluge, Noah envoya une colombe qui revint avec une feuille d'olivier dans le bec (Genèse 8.11).
Ces deux éléments (la colombe et l'olivier) sont devenus des symboles d'une paix rétablie sur terre entre l'humanité et Dieu qui dit ensuite :
« Je ne recommencerai pas à maudire la terre à cause de l'humain qui conçoit le mal dans son cœur dès la jeunesse et je ne recommencerai pas à frapper toute créature vivante comme je l’ai fait. » (Genèse 8.21)
Cette paix rétablie, Dieu l'a souhaitée entre tous les peuples de la terre, entre tous les individus.
C'est pourquoi la formule rituelle "Shalom" constitue la meilleure façon de se saluer.
« En entrant dans la maison, saluez-la.
Et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle.
Mais si elle n’en est pas digne, que votre paix vous soit retournée. »
(Matthieu 10.12-13)
Jésus pratiquait de même : la salutation était une formule de paix.
Se posait alors, et se pose toujours, la question de la relation que nous sommes en mesure d'établir avec les personnes qui nous reçoivent ou que nous rencontrons.
Sont-ils en mesure d'accepter notre message de paix, formulé dans la foi, même s'ils n'y adhèrent pas, où vont-ils nous rejeter parce que leurs valeurs ne sont pas les nôtres ?
En ce cas, Jésus nous invite à repartir en paix ... avec le message de paix que l'on a refusé d'accepter de notre part.
Sa paix reposera notre âme sachant que nous aurons fait le nécessaire pour la partager : « Ainsi, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle. » (Romains 14.19)
« Mais nous qui avons la foi, nous entrons bien dans ce repos dont Il a dit :
Et j'ai juré dans ma colère : Ils n'entreront pas dans mon repos ! »
(Epître aux Hébreux 4.3)
L'auteur de cet épître du Nouveau Testament rappelait comment les Hébreux n'avaient pas connu le repos de Dieu, Sa paix céleste, pour avoir désobéi.
Il nous invite à ne pas faire de même.
Entrer dans le "repos de Dieu" consiste à entendre Sa parole et à croire en Ses enseignements.
Pouvant ainsi partager Sa paix, indépendamment des épreuves de la vie terrestre, nous connaissons dès à présent les prémices de Son repos, aube d'un jour nouveau qui se lève, lorsque nous décidons de nous en remettre à Jésus.
Un tel choix est-il pour autant "de tout repos" ?
Certes non, car entrer en paix avec Dieu signifie entrer en guerre avec l'adversaire qui domine ce monde : Satan !
C'est un renversement d'alliance.
Nous déclarons nous délivrer de notre allégeance envers le maître de ce monde de ténèbres pour nous en remettre au Maître de l'univers.
Maintenant, en pleine connaissance de cause, vous pouvez vous interroger :
« Etes-vous en paix avec Dieu ? » ... au risque d'entrer en guerre avec Satan.
Si la réponse est "OUI" ... marchez sans crainte, marchez en paix.
Le Dieu de gloire est avec vous :