Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



La dernière volonté d'Isaac


« Fais-moi un plat savoureux comme je l'aime !

Apporte-le moi !

Je mangerai afin que mon âme te bénisse avant de mourir. »

(Genèse 27.4)

La volonté d'Isaac

La vie d'Abraham est longuement développée dans le Livre de la Genèse puisqu'elle va du chapitre 12 au chapitre 25.

Les développements concernant Isaac seront plus brefs (chapitres 24 à 27) même si sa mort survient plus tard (chapitre 35).

En parallèle apparaît un personnage déterminant pour la suite : Jacob, son second fils, jumeau d'Ésaü qui est né le premier.

Isaac préférait Ésaü :

« Isaac aimait Ésaü parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche ; et Rebecca aimait Jacob. » (Genèse 25.28)

Est-ce la seule raison ?

Pour le père, le fait de préférer le fils aîné, donc l'héritier, cadrait avec la tradition.

Porteur de la destinée du clan familial, le premier-né recevait ainsi une priorité affective du père qui venait renforcer la position de l'héritier.

De plus, celui-ci est probablement le plus fort des deux jumeaux ... le plus robuste et le plus grand.

Une stature qui fait de lui un homme d'avenir.

A côté d'Ésaü, considéré comme le plus grand, « l'aîné », Jacob fait figure d'un individu physiquement plus faible.

C'est « le petit », probablement plus petit en taille, plus fragile et qui a dû requérir toute l'attention de sa mère, Rebecca.

Rebecca a protégé Jacob depuis sa naissance ... Ésaü, plus solide, n'avait probablement pas besoin d'une protection comparable.

C'est donc Ésaü qui est légitimement appelé par Isaac pour recevoir la bénédiction paternelle avant sa mort qui interviendra cependant bien plus tard.

Ésaü avait cédé son droit d'aînesse à Jacob contre un plat de lentilles (Genèse 25.33).

Isaac le savait-il ?

Ésaü ayant méprisé son droit d'aînesse aurait pu tout autant mépriser la bénédiction paternelle.

Et Isaac, s'il avait su que son fils aîné s'était volontairement destitué de sa position, aurait dû bénir Jacob au lieu d'Ésaü.

Mais tout se passe comme si Isaac l'ignorait ... ou ne voulait pas le savoir.

La préférence affective l'emporte sur la raison.

La lecture de ce chapitre nous enseigne ensuite que cette bénédiction n'est pas une succession de paroles prononcées à la légère.

Il s'agit de paroles prophétiques qui vont déterminer la vie de Jacob (Genèse 27.28-29) puis celle d'Ésaü (Genèse 27.39-40).

Ces prophéties sont des paroles de connaissance qui révèlent une intention divine.

Ce n'est plus Isaac, le père, qui s'exprime, mais l'Esprit de Dieu qui lui dicte la bénédiction.

Le fait de vouloir réserver une bénédiction à quelqu'un qui ne doit pas la recevoir revient donc à contourner la volonté de Dieu.

Or, si l'on prend en considération le mépris d'Ésaü envers son droit d'aînesse, il semble évident que la dernière volonté d'Isaac n'était pas conforme au plan de Dieu.

La première bénédiction devait aller à celui qui s'était soucié du droit d'aînesse : Jacob.

On pourrait objecter à juste titre qu'il faut respecter les dernières volontés d'une personne en fin de vie.

Ce n'est pas le cas ici car Isaac va vivre encore de nombreuses années.

De plus, comme nous l'avons souligné ci-dessus, la volonté d'Isaac n'était probablement pas celle de Dieu.

Et comme il est écrit :

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » (Actes des Apôtres 5.29)

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 27 ~ Versets 27.1 à 27.10

1. Isaac vieillit et ses yeux devinrent trop faibles pour voir. Il appela Ésaü, son fils, l'aîné, et il lui dit : « Mon fils. » Celui-ci répondit : « Me voici ! »

2. Puis il dit : « Vois, je t'en prie ! Je suis vieux et ne connais pas le jour de ma mort.

3. Maintenant lève-toi, s'il te plait ! Equipe-toi de ton carquois et de ton arc. Va au champ et chasse pour moi du gibier ! Du gibier !

4. Et fais-moi un plat savoureux comme je l'aime ! Apporte-le moi ! Je mangerai afin que mon âme te bénisse avant de mourir. »

5. Rebecca entendit Isaac qui parlait à Ésaü, son fils. Ésaü partit au champ chasser le gibier pour le rapporter.

6. Rebecca parla à Jacob, son fils, pour dire : « Voici ! J'ai entendu ton père qui parlait à Ésaü, ton frère, il a dit :

7. "Apporte-moi du gibier et fais-moi un plat savoureux. Je mangerai et te bénirai face à JHVH, face à ma mort."

8. Maintenant, mon fils, écoute ce que je te recommande de ma voix !

9. Va, je t'en prie, au troupeau ! Et prends-moi, de là, deux bons chevreaux ! Et j'en ferai un plat savoureux pour ton père comme il l'aime.

10. Puis porte-le à ton père afin qu'il mange et te bénisse avant sa mort. »