Trompé, démuni de son droit d'aînesse comme de la bénédiction de son père, Ésaü jure de se venger.
Combien ont ainsi réagi, ou bien auraient réagi de même, dans des situations comparables ?
Mais ce qui échappe à Ésaü, c'est que son plan de vengeance ne peut aboutir.
Car celui-ci va à l'encontre du plan de Dieu.
Le plan de Dieu s'est exprimé au travers de la bénédiction donnée par Isaac à Jacob.
« Des peuples te serviront, on se prosternera, les gens se prosterneront devant toi.
Sois le maître de tes frères ! Les fils de ta mère se prosterneront devant toi.
Sera maudit celui qui te maudira, sera béni celui qui te bénira. »
(Genèse 27.29)
Du fait de cette bénédiction, Jacob doit vivre pour accomplir la mission prescrite par son père, conformément à la volonté de Dieu.
Jacob ne peut mourir tant que la destinée qui lui incombe n'est pas accomplie.
Jacob est intouchable parce qu'il est l'héritier de la promesse faite à Abraham.
Ésaü, aveuglé par la haine, ne peut en avoir conscience.
Quand bien même quelqu'un s'efforcerait de le raisonner en essayant de lui expliquer que telle est la volonté de Dieu et qu'il ne peut s'y opposer, ce serait peine perdue.
La haine rend sourd.
Elle pousse l'individu à se replier sur lui-même pour élaborer sa vengeance ... et rien d'autre ne compte.
Le premier exemple se trouve dès le début du Livre de la Genèse.
« Mais Abel offrit, de plus, des premiers-nés de son troupeau, de leurs parties grasses.
Et il prêta attention, JHVH, à Abel et à son offrande.
Quant à Caïn et à son offrande, il n'y prêta pas attention.
Et Caïn en fut très irrité, et ses faces s'assombrirent. »
(Genèse 4.4-5)
Caïn conçut de la jalousie envers son frère ... et celle-ci évolua en haine.
Pourtant JHVH le mit en grade contre sa colère :
« Pourquoi es-tu irrité ? Pourquoi ces faces assombries ?
Si tu agis bien, ne te relèveras-tu pas ?
Mais si tu n'agis pas bien, le péché est tapi au portail et il se pousse vers toi.
Mais toi, domine-le ! »
(Genèse 4.6-7)
Peine perdue, Caïn resta sourd à l'avertissement de JHVH et il tua Abel.
« Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l'entraîne et sert d'appât.
Puis la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché, et le péché, mené à son terme, engendre la mort. »
(Epître de Jacques 1.14-15)
Le processus qui conduit de la jalousie, en passant par l'amertume, jusqu'au péché qui peut conduire au crime est résumé en quelques mots par ces versets de Jacques.
Caïn a suivi ce processus jusqu'à son terme.
Ésaü n'a pu mener à terme son funeste projet parce que Jacob avait reçu la bénédiction de Dieu au travers de son père, Isaac.
Abel n'avait pas reçu une telle bénédiction même si JHVH avait apprécié son offrande.
Face à la haine de quelqu'un, nous pouvons être démunis.
Nous pouvons bien sûr croire que Dieu nous protègera ... ou le prier en ce sens.
Mais quel est son plan pour notre vie ?
Combien d'hommes et de femmes ont été massacrés au nom d'une haine féroce, notamment celle de l'antisémitisme qui, poussé à l'extrême, les a conduits dans des chambres à gaz ?
Certains croyaient que Dieu ne pouvait laisser faire cela !
Mais il n'intervient pas partout ... laissant l'humanité à son libre-arbitre.
C'est aussi la haine qui a conduit Jésus sur la croix, puis des disciples, des apôtres dans les arènes où ils furent mis à mort.
Lorsque notre plan de vie s'achève sur cette terre, il faut accepter son terme.
Alors se révèle le plan de notre vie éternelle ...