En Genèse 27.38, nous voyons Ésaü supplier son père de le bénir aussi.
Mais que reste-t-il pour Isaac en matière de bénédiction après avoir tout donné à Jacob ?
« Car il te donnera, Elohim, de la rosée des cieux, des huiles de la terre, du grain et le jus du raisin en abondance.
Des peuples te serviront, on se prosternera, les gens se prosterneront devant toi.
Sois le maître de tes frères ! Les fils de ta mère se prosterneront devant toi.
Sera maudit celui qui te maudira, sera béni celui qui te bénira. »
(Genèse 27.28-29)
Ésaü demandait une bénédiction ... Isaac va lui répondre ... mais cette réponse est loin d'être aussi porteuse d'espérance que ce qui a été dit pour Isaac.
- le côté positif réside dans ce don de Dieu :
- « une terre grasse arrosée des cieux »,
- mais que fera Ésaü sur cette terre ?
- « tu vivras de ton épée » !
Ésaü était un chasseur, un esprit violent qui va vouloir tuer son frère et dont les descendants seront aussi probablement animés par "l'esprit de l'épée".
Et, le comble de cette "bénédiction", c'est la servitude :
- « tu serviras ton frère. »
Cette "bénédiction" est tellement ambiguë qu'elle est presque ressentie comme une malédiction par son destinataire :
« Ésaü conçut de la rancune envers son frère à cause de la bénédiction dont son père l'avait béni. » (Genèse 27.41)
Une perspective d'espoir et de délivrance émerge cependant :
« Il adviendra, au gré de ton errance, que tu brises son joug du dessus de ton cou. » (Genèse 27.40)
Mais combien d'errance, de chemin à parcourir pour Ésaü et ses descendants, les Edomites, pour connaître une vie heureuse ?
La suite de la vie d'Ésaü va être conforme au message délivré par Isaac.
Il s'établira dans la montagne de Séir, au sud d'Israël, un territoire où il aura de nombreux descendants.
La Bible évoque ensuite des situations ou Edomites et Israélites seront en conflit, ils vivront par l'épée ... avant la disparition des Edomites qui seront absorbés par d'autres peuples et ne laisseront, à la différence des héritiers de Jacob-Israël, plus de traces.
La montagne de Séir ne s'est pas révélée comme étant « une terre grasse arrosée des cieux ».
Ou tout du moins, si elle l'était il y a quatre mille ans comme de nombreux territoires qui ont ensuite été surexploités par les hommes, elle est devenue une terre aride au fil des siècles.
Ce qui pousse par la suite le prophète Malachie (1.2-3) à dire :
« Cependant j'ai aimé Jacob, Et j'ai eu de la haine pour Ésaü, J'ai fait de ses montagnes une solitude, J'ai livré son héritage aux chacals du désert. »
Le destin d'Ésaü ressemble à celui de quelqu'un qui n'aurait pas su saisir la chance qui lui était offerte.
Il était l'aîné, la bénédiction paternelle lui était offerte de plein droit ... et celle de Dieu aurait pu aussi l'accompagner.
Mais en préférant courir la nature pour s'adonner à son activité préférée, la chasse, il a méprisé son droit d'aînesse (Genèse 25.34).
Et en agissant de la sorte, il méprisait son héritage ... et son Dieu.
Car tout comme Isaac ne disposait que d'une bénédiction pour ses deux jumeaux, JHVH avait promis une terre aux héritiers d'Abraham ... mais pas deux !
Ésaü se voulait chasseur ... il le restera, et ses descendants chasseront dans le désert.
Béni soit celui qui a su comprendre l'importance du don de Dieu et des bénédictions qu'il nous réserve !