La lecture de ce verset, isolé de son contexte, pourrait laisser croire que Rebecca, un être humain, est traitée comme un vulgaire objet dont on peut disposer.
Nul n'ignore que la condition de la femme, dans l'Antiquité et bien souvent encore de nos jours, ne lui laissait guère le choix.
Les unions forcées, arrangées dès l'enfance entre les familles, les femmes vendues comme esclaves à la disposition de leurs maîtres étaient "monnaie courante".
Car c'est d'ailleurs bien souvent avec une contrepartie financière, ou un quelconque avantage matériel, que les femmes et les jeunes filles faisaient l'objet de transactions indignes de l'humanité.
Cependant, le ton de la réponse de Laban et de Bethuel quand il s'agit de laisser partir Rebecca n'est pas très enthousiaste.
Ils vont d'ailleurs s'efforcer de retarder le départ de Rebecca en proposant : « La jeune fille demeurera avec nous quelques jours, voire dix, après quoi elle partira. » (Genèse 24.55)
Et face à l'insistance du serviteur d'Abraham qui ne veut pas tarder, ils s'en remettent à l'avis de Rebecca :
« Nous appellerons la jeune fille pour lui demander son avis. » (Genèse 24.57)
Peut-être aurait-on dû commencer par là en lui demandant ce qu'elle en pensait !
Mais quoi qu'il en soit, la réponse de Rebecca va être sans appel :
« J'irai. » (Genèse 24.58)
Aucune hésitation dans le ton de la jeune fille !
Elle ignore qui sera celui auquel elle est ainsi destinée puisqu'elle ne connaît pas Isaac, mais elle a manifestement reçu une "parole de connaissance" venant de l'Esprit de Dieu pour qu'elle affiche une telle détermination.
Le Livre de l'Ecclésiaste, ou Qoheleth, nous enseigne que « la corde à trois fils ne se rompt pas facilement. » (verset 4.12)
Pourquoi la corde à trois fils est-elle si résistante ?
Avec trois fils vous pouvez réaliser une tresse entrelacée.
Vous pouvez tirer sur deux des brins, ceci aura pour effet de resserrer la tresse et non de la dénouer puisque le troisième assure la cohésion de l'ensemble.
Par contre, si vous tirez sur les deux brins d'une tresse à deux fils, celle-ci va se défaire.
Ce qui compte, c'est la présence d'un troisième élément au sein du couple !
Et si ce troisième élément est primordial, c'est qu'il s'agit en fait du premier élément de la corde à trois fils .
Ainsi, dans le contexte d'un couple entre un homme et une femme, ce qui compte en priorité ce n'est pas leur volonté, mais celle du Premier élément : Dieu !
Il sait mieux que nous si deux individus sont faits pour vivre ensemble.
Dieu connaît notre cœur, nos intentions, les raisons qui nous poussent à nous unir.
C'est donc à Lui de décider !
Lui avons-nous demandé son avis préalable ? S'est-il manifesté ?
La fidélité dans le couple et sa solidité face aux épreuves dépendront bien souvent de cet accord préalable.
Dans le cas de Rebecca et d'Isaac, tout ce chapitre de la Genèse retrace comment le serviteur d'Abraham fut conduit vers celle qui s'inscrivait dans le plan de Dieu.
« Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni ! » (Evangile selon Matthieu 19.6)
Ce principe mit en avance par Jésus peut être considéré comme une condamnation du divorce.
Mais faut-il encore que ce soit effectivement Dieu qui ait uni l'homme et la femme !
Ce n'est ni le passage devant le Maire ou tout autre magistrat, ni un rituel religieux, qui permettent de déterminer que la volonté de Dieu existait en amont.
Il ne s'agit pas pour autant d'inciter au divorce car là encore : Qui décide ?
Il serait trop facile de se séparer en prétendant que telle est la volonté de Dieu ... sans en être certain.
Cette question est donc très délicate, à la fois quand il s'agit de choisir un conjoint ... et quand on est conduit à s'en séparer.
Chétiens, il nous incombe de ne pas nous en remettre à nos désirs mais de nous en remettre à Dieu par la prière, dans la foi :
« Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ ! » (Epître aux Galates 3.26)
Comme enfants de Dieu, nous devons donc solliciter l'avis de notre Père avant de nous engager.
Ainsi, à l'image de Rebecca et d'Isaac :
« Si vous êtes en Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Epître aux Galates 3.29)
