Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Le serment


« Alors le serviteur mit sa main sous la cuisse d'Abraham,

son Adonaï, et lui prêta serment à ce sujet. »

(Genèse 24.9)

Le serment

Il est toujours surprenant de découvrir d'anciennes coutumes dont la signification peut nous échapper.

Ainsi, le fait de prêter serment en plaçant sa main sous la cuisse, ou la hanche, de la personne envers laquelle on s'engage semble bien loin de nous.

La coutume voulait par ailleurs qu’on lève la main droite lorsqu’on prononçait un serment ... ce qui se pratique encore de nos jours notamment devant les tribuanux.

Mais dans le cas présent le serviteur ne lève par la main droite pour symboliser son serment mais met sa main sous la cuisse d’Abraham.

Joseph agira le même geste quand il jurera à Jacob qu’il ne l’enterrerait pas en Égypte (Genèse 47.29).

Le mot hébreu désignant la "cuisse" désigne la partie supérieure de la jambe comprise entre le genou et la hanche, là où se trouve le fémur.

Selon le rabbin Rashbam, ce geste était accompli par un supérieur (un maître ou un père par exemple) quand il commandait à un inférieur (son serviteur ou son fils), qui lui devait obéissance, d'accomplir tel ou tel acte.

Une autre interprétation est fournie par Abraham Ibn Ezra, un autre érudit juif, qui souligne qu'en plaçant sa main sous sa cuisse, son maître s’asseyait donc dessus.

Par ce geste, il indiquait donc qu’il se soumettait à l’autorité de son maître.

Cette seconde interprétation semble correspondre à la situation décrite dans ce chapitre de la Genèse.

Une telle pratique abandonnée depuis peut nous surprendre, voire sembler ridicule.

Mais que penseraient les contemporains d'Abraham s'ils apprenaient que, de nos jours, on prête serment sur la Bible dans de nombreux pays.

Dans d'autres pays, on prête serment sur le Coran.

Au Moyen-Âge il était très répandu de prêter serment sur des reliques.

Mais n'avez-vous jamais entendu aussi certaines personnes dire :

"Je le jure sur la tête de ma mère !"

Espérons qu'ils ne mentent pas car un tel engagement suppose que l'on mette en jeu la vie de celui ou celle sur la tête de qui on prête serment.

Alors, comment prêter serment ?

Pourquoi pas sur sa propre vie ... plutôt que sur celle des autres.

Et notamment celle de notre Père créateur :

« Tu ne prendras point le nom de JHVH, ton Elohim, en vain ; car JHVH ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. » (Exode 20.7)

Prendre Dieu a témoin est aussi une pratique fréquente, notamment dans les milieux croyants.

Mais si vous êtes un adepte du Judaïsme, ou du Christianisme, force est de constater qu'une telle pratique est incompatible avec ce commandement contenu dans la loi de Moïse.

Dans le Judaïsme, l'interprétation restrictive de ce commandement a conduit à l'interdiction de prononcer le Nom sacré : « JHVH »

Ainsi, le croyant ne risque pas de prendre Dieu à témoin de ses actes, mais de plus il n'use pas de ce Nom dans la conversation courante, évitant ainsi de l'employer mal à propos.

Pour le chrétien, rien n'interdit d'agir de même, c'est une question de conviction de foi personnelle.

Les uns prononceront le Nom sacré sans se poser de question, les autres ajouteront spécifiquement des voyelles afin de pouvoir mieux prononcer : « JHVH » qui, avec seulement ses quatre consonnes, demeure imprononçable.

Cette altération du Nom de Dieu ira même jusqu'à affirmer dans certains milieux confessionnels que « JHVH » se prononçait "Jehovah" ... et qu'il ne saurait en être autrement !

Mais quoi qu'il en soit de l'usage de ce Nom, ou de tout autre nom de Dieu, il sera prudent d'être très attentif avant son emploi, notamment en cas de serment.

Car si vous jurez au Nom de Dieu, et que vous mentez, vous faites de Dieu un menteur, un parjure !

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 24 ~ Versets 24.8 à 24.15

8. Et si la femme ne veut pas venir avec toi, tu seras quitte de ce serment envers moi, mais tu ne laisseras pas mon fils là-bas. »

9. Alors le serviteur mit sa main sous la cuisse d'Abraham, son Adonaï, et lui prêta serment à ce sujet.

10. Puis le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son Adonaï et s'en alla. Il se leva avec tous les présents de son Adonaï en main et se rendit en Aram-des-deux-fleuves, jusqu'à la ville de Nahor.

11. Il fit se reposer les chameaux en dehors de la ville, près d'un puits d'eau en soirée, à l'heure où sortent les femmes qui viennent puiser.

12. Et il dit : « JHVH, Elohim de mon Adonaï : Abraham. Provoque cette rencontre, je t'en prie ! Qu'il en soit ainsi face à moi aujourd'hui ! Sois complaisant envers mon Adonaï : Abraham.

13. Voici ! Je vais me tenir près de la source d'eau où les filles des gens de cette ville viennent s'approvisionner en eau.

14. Que la jeune fille à qui je dirai : "Je t'en prie, tends ta jarre et je boirai !" Celle qui dira : "Bois ! Puis je ferai boire tes chameaux." Qu'elle soit celle qui est destinée à ton serviteur, Isaac. Ainsi je reconnaîtrai que tu es complaisant envers mon Adonaï. »

15. Il finissait de parler quand, voici ! Rebecca sortit. Née de Bethuel, fils de Milka, femme de Nahor, le frère d'Abraham, elle avait sa jarre sur l'épaule.