« Mais toi, quand tu pries, entre à l'intérieur de toi, ferme ta porte, prie ton Père en secret et ton Père, qui te voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6.6)
Jésus a invité ses disciples à prier de la sorte : à l'intérieur de soi !
Deux mille ans auparavant, le serviteur d'Abraham pratiquait de même.
Il existe toutes sortes de prières ... et bien des façons de les exprimer.
Les prières diffèrent selon les objectifs.
La prière d'intercession par exemple consiste à formuler une demande en faveur d'autrui.
Elle ne doit pas connaître de limites, il ne suffit pas de prier pour ses amis, mais aussi pour ses ennemis éventuels !
« Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Evangile selon Matthieu 5.44)
Et ces prières en faveur des autres s'inscrivent dans la persévérance ...
« Priez sans cesse ! » (1 Thessaloniciens 5.17)
Certaines prières visent à obtenir quelque chose pour soi.
D'autres peuvent à la fois concerner celui qui prie ... et une ou plusieurs tierces personnes.
Dans le cas présent, le serviteur prie à la fois pour Abraham ... et pour lui-même.
Il souhaite que la mission dont Abraham l'a chargé (Genèse 24.4) s'accomplisse.
Et il demande aussi que cela se réalise le jour même ... ce qui lui permettrait d'être libéré de sa mission au plus tôt et de répondre ainsi à l'attente d'Abraham.
JHVH est à l'écoute ... et la prière est à peine formulée que le serviteur en voit l'accomplissement (Genèse 24.15).
Toutes les prières n'aboutissent pas immédiatement ... mais cela ne veut pas dire qu'elles n'aient pas été entendues !
« En priant, ne rabâchez pas comme les païens. En effet, ils pensent qu'ils seront exaucés par un excès de paroles.
Ne leur ressemblez pas ! Car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le Lui demandiez. »
(Matthieu 6.7-8)
Pour le serviteur d'Abraham, la rapidité d'exécution démontre que JHVH avait mis en place les conditions de réalisation avant même que la prière soit formulée.
Dans ces conditions, on pourrait s'interroger sur l'utilité de la prière.
En fait, une prière n'est pas une demande envers un être lointain ... mais une relation, une communication, un échange verbal, ou par la pensée, par l'intermédiaire d'une personne qui vous est intimement liée.
Cette personne, composante de la Trinité, c'est l'Esprit Saint qui est en vous.
Et s'il est en vous, il sait de quoi vous avez besoin !
L'accomplissement d'une prière dépend nécessairement de la volonté de Dieu.
Puisqu'il sait de quoi nous avons besoin, il peut ne pas juger nécessaire d'exaucer une demande qui est superflue ou ne correspond pas au plan de Dieu pour nos vies.
Il faut aussi prendre en compte l'état d'esprit de celui ou celle qui prie.
Est-ce sincère ... ou est-ce un simulâcre de foi ?
« Quand vous priez, vous ne serez pas comme les hypocrites, car ils aiment prier debout dans les synagogues et à l'angle des chemins pour paraître devant les hommes. Ma foi, je vous le dis : ils reçoivent ainsi leur récompense. » (Matthieu 6.5)
Jésus dénonçait ainsi le comportement de ses contemporains dans les synagogues ou sur la place publique.
Mais ceci peut fort bien se transposer de nos jours à l'égard de n'importe quelle forme d'expression religieuse où l'individu est plus soucieux de montrer sa piété ... que de la vivre intérieurement !
L'hypocrisie, souvent dénoncée par Jésus, n'est malheureusement pas encore disparue.
Et s'il faut conclure sur ce sujet qui est inépuisable, n'oublions jamais que celui qui s'adresse à Dieu doit toujours demeurer dans l'humilité et ne pas être aveuglé par ses prétentions.
Là encore, les enseignements de Jésus nous permettent d'avoir une juste approche de notre comportement.
Méditons la parabole du Pharisien et du publicain ... (Evangile selon Luc 18.10-14)
« Deux hommes montèrent au temple pour prier. Un Pharisien et un publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même :
"O Dieu, je te rends grâces, car je ne suis pas comme le reste des hommes, voleurs, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tous mes revenus."
Par contre, le publicain, qui se tenait à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine en disant :
"O Dieu, prends pitié de moi, qui suis un pécheur."
Je vous le dis, celui-ci retourna justifié dans sa maison, et non l’autre. Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »
La prière du Pharisien est longue, hautaine et méprisante envers les autres.
Il se juge pur, aveuglé par cette bonne conscience qu'il s'est forgé dans la religiosité.
La prière du publicain est brève et il résume en quelques mots son humilité ...