« Montre-les nous que nous les connaissions ! » (Genèse 19.5)
Les deux personnes invitées chez Loth ont manifestement l'apparence de deux hommes.
Les hommes de Sodome qui sont venus en force pour frapper à la porte de Loth et connaître ces deux étrangers, c'est-à-dire avoir des relations sexuelles avec eux, sont manifestement homosexuels.
Loth leur propose ses filles pour préserver les deux invités :
« Voici mes deux filles qui n'ont pas connu d'homme.
Je vous en prie, je vous les amènerai et vous leur ferez ce qui est bon à vos yeux. »
(Genèse 19.8)
Il est ensuite question des gendres de Loth mais ceux-ci ne sont que des prétendants, et non des époux comme le laissent entendre la plupart des traductions, puisque les filles de Loth sont encore vierges.
Mais cela n'intéresse pas cette meute avide.
On se réfère souvent à ce passage de la Bible pour condamner l'homosexualité sur le fondement d'un commandement qui est postérieur aux évènements de la Genèse :
« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme.
C'est une abomination. »
(Lévitique 18.22)
Il est à noter que le mot abomination n'est nullement employé à propos de Sodome lorsque les hommes de cette ville entendent se livrer à un viol collectif à l'encontre d'autres hommes.
Et son usage dans le livre du Lévitique est étendu à bien d'autres pratiques :
« Vous observerez donc mes lois et mes ordonnances, et vous ne commettrez aucune de ces abominations, ni l'indigène, ni l'étranger qui séjourne au milieu de vous. » (Lévitique 18.26)
De quoi s'agit-il ?
L'énumération des abominations dans ce chapitre du Lévitique est assez longue.
Elle porte notamment sur toutes sortes de pratiques sexuelles entre membres de la même famille (Lévitique 18.6-18), les relations adultères (18.20), le sacrifice des enfants (18.21), la zoophilie (18.23) ...
« Car tous ceux qui commettront quelqu'une de ces abominations seront retranchés du milieu de leur peuple. » (Lévitique 18.29)
Mais la liste des abominations ne s'arrête pas là !
Ce terme apparaît auparavant en Genèse 43.32 à propos du partage des repas entre Egyptiens et Hébreux :
« On servit Joseph à part, et ses frères à part ; les Égyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part, car les Égyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux, parce que c'est à leurs yeux une abomination. » (Genèse 43.32)
Le premier emploi du terme abomination concerne donc en quelque sorte un "interdit alimentaire" qui concernait les Egyptiens.
Ces mêmes Egyptiens avaient en horreur les bergers :
« De cette manière, vous habiterez dans le pays de Gosen, car tous les bergers sont en abomination aux Égyptiens. » (Genèse 46.34)
Et les sacrifices étaient pour eux une abomination (Exode 8.22).
Vu sous cet angle, l'abomination a pu être un héritage culturel, ou coutumier, fondé sur une intolérance envers certaines pratiques indépendamment d'une quelconque volonté du Dieu de la Bible.
Par la suite, l'abomination liée aux interdits alimentaires édictés par JHVH à l'intention des Hébreux fait son apparition au chapitre 11 du Lévitique avec les animaux purs ou impurs.
La liste des animaux dont la consommation serait une abomination est trop longue pour s'y attarder mais ceci a le mérite de démontrer que ce terme n'avait pas le sens ni la portée que nous pouvons lui donner de nos jours lorsqu'il est réservé aux relations homosexuelles.
Quoi qu'il en soit, la prescription extraite du Lévitique et mentionnée ci-dessus demeure intacte, quel que soit le sens ou la portée que l'on donne au mot abomination :
« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. »
Et à plus forte raison, le viol collectif qui allait se passer à Sodome mérite doublement d'être qualifié d'abomination.
Cette pratique était courante à Sodome et impliquait l'ensemble de la population mâle de la ville (Genèse 19.4).
Il ne s'agissait donc pas d'un évènement isolé mais d'une abomination récurrente et généralisée.
JHVH a décidé d'y mettre un terme !
Une sanction collective en réponse, non pas à un péché, ou portant sur un pécheur, mais sur une cité où l'homosexualité et le viol étaient une institution.
Mais les femmes habitant Sodome, nullement fautives, vont-elles subir le même sort ?
Compte-tenu des pratiques en vigueur dans cette cité, on peut supposer à juste titre qu'il n'y avait aucune femme résidant en ce lieu.
Cette communauté n'avait nul besoin de femmes.
De ce fait, elle ne pouvait procréer et sa seule perspective était l'extinction de ses membres sans descendance.
Or, le plan de Dieu pour la terre, les espèces vivantes et l'humanité, c'est la procréation qui permet le maintien de la vie.
L'abomination ne réside pas dans l'acte homosexuel en soi mais dans le fait qu'il ne puisse concourir au développement de la vie, ce qui va à l'encontre du plan de Dieu.
Considérant la multiplicité des situations qualifiées dans la Bible d'abomination, nous pouvons en déduire que tout ce qui ne concoure pas au Plan de Dieu exprimé par Ses enseignements peut être considéré comme une abomination.
La première abomination fut la désobéissance d'Adam et Eve qui auraient pu vivre éternellement mais qui ont introduit la connaissance du mal et la mort dans le monde.