Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



La mauvaise herbe

« Elimineras-tu vraiment celui qui est vertueux

avec celui qui est méchant ? »

(Genèse 18.23)

La mauvaise herbe

Quand une catastrophe se produit, la nature ne fait pas de distinction entre les êtres vivants qui sont ainsi emportés ... qu'ils soient bons ou mauvais.

C'est ainsi que le 26 décembre 2004, un exemple parmi tant d'autres, plus de 250 000 personnes périrent du fait d'un raz-de-marée dans l'Océan Indien.

Qui pourrait dire combien de justes, de vertueux, ont ainsi été emportés par les flots ?

La nature a ses lois, créées par Dieu, mais lorsqu'il s'est mis en retrait du monde après avoir maudit la terre, les humains ont perdu la vie éternelle et la mort est entrée en action :

« Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre dont tu avais pour instruction de ne pas manger, la terre est maudite à cause de toi. » (Genèse 3.17)

Le fait que la relation entre l'humain et son Créateur se soit dégradée ne signifie pas pour autant que les croyants n'aient plus aucun lien avec leur Dieu.

C'est ainsi qu'Abraham pouvait dialoguer avec JHVH, un dialogue au cours duquel va se poser le problème de la coexistence sur terre des justes et des méchants.

Il est souvent bien difficile de définir la ligne de démarcation entre les deux car celui qui semble juste est bien porteur de quelques fautes ... et celui que l'on croit méchant, de quelques vertus.

Mais laissons le soin au Juge tout-puissant qui nous a créés pour régler cette question qui nous dépasse car lui seul connaît ce qui se trouve réellement dans le cœur de chaque individu.

Dans l'immédiat, le bon grain va vivre aux côtés de l'ivraie selon la volonté du Seigneur.

Dans la parabole sur la "bonne semence" et "la mauvaise herbe", c'est-à-dire les ivraies (Évangile selon Matthieu 13.24-30), le Seigneur ordonne de laisser pousser l'une et l'autre.

Les mauvaises herbes continueront de croître, au risque d'étouffer une partie de la bonne semence, et même de la contaminer par le péché.

Car, « la bonne semence, ce sont les fils du Royaume ; les ivraies, sont les fils du malin.

L’ennemi qui les a semées, c’est le diable. » (Matthieu 13.38-39)

Les mauvaises herbes, comme les ronces et les épines, nous empoisonnent la vie au point de nous étouffer afin de dominer ce monde.

Pour mieux comprendre cette parabole, il faut savoir ce qu'est "l'ivraie".

L'ivraie enivrante est une plante herbacée, une mauvaise herbe, redoutée principalement dans les champs de céréales.

Dans le texte grec initial de l'Évangile selon Matthieu, le terme employé pour qualifier "les ivraies" est zizania, qui a donné "zizanie" en français.

"Semer la zizanie", c'est semer de l'ivraie, c'est-à-dire la division.

Le semeur de divisions, comme de tout ce qui peut être néfaste, c'est le diable.

Jésus nous met en garde : l'ivraie continuera de croître aux côtés de la bonne semence !

« Laissez croître les deux ensemble jusqu’à la moisson, et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs :

Recueillez d’abord les ivraies, et liez-les en bottes pour les brûler, mais rassemblez le blé dans mon grenier. » (Matthieu 13.30)

Ainsi, cette parabole nous annonce les conditions dans lesquelles se dérouleront les temps de la fin, avant le jugement du monde.

Il faudra persévérer jusqu'au bout face à l'adversaire, aux côtés de ceux qu'il aura contaminés.

Toutefois, Jésus nous rassure :

« Vous serez affligés dans ce monde, mais soyez sans crainte, j'ai vaincu le monde ! » (Jean 16.33)

Le parallèle entre la parabole de Jésus et la mésaventure de Sodome est assez évident.

La destruction de Sodome est une préfiguration des conditions dans lesquelles se déroulera le jugement dernier qui conduira à la fin de ce monde.

Le Seigneur saura fort bien déterminer qui a été juste et qui ne l'était pas.

Chacun peut cependant s'interroger : "Qui suis-je réellement ?"

Suis-je comme ce pharisien qui se croyait juste en songeant :

« O Dieu, je te rends grâces, car je ne suis pas comme le reste des hommes, voleurs, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain. » (Luc 18.11)

... ou suis-je plus proche du publicain qui reconnaissait ses fautes en priant ?

« O Dieu, prends pitié de moi, qui suis un pécheur. » (Luc 18.13)

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 18 ~ Versets 18.20 à 18.29

20. Puis il dit, JHVH : « L'indignation envers Sodome et Gomorrhe est considérable. Leur péché est très lourd.

21. Je descendrai, s'il me plaît, et je verrai ! L'indignation portée jusqu'à moi à leur sujet est-elle à son comble ? Sinon, je le saurai. »

22. Les personnes tournèrent leurs faces de là et se dirigèrent vers Sodome, mais Abraham se tenait encore face à JHVH.

23. Abraham s'approcha et dit : « Elimineras-tu vraiment celui qui est vertueux avec celui qui est méchant ?

24. Il y en a peut-être cinquante de vertueux au sein de la ville. Vraiment, tu les éliminerais sans épargner ce lieu, sans tenir compte des cinquante vertueux qui sont à l'intérieur ?

25. Loin de toi ! Venant de toi, faire une telle chose : mettre à mort le vertueux avec le méchant, le vertueux devenant ainsi comme le méchant, loin de toi ! Toi, celui qui juge toute la terre, n'exercera-t-il pas la justice ? »

26. Alors il dit, JHVH : « Si j'en trouve cinquante à Sodome qui soient vertueux au milieu de la ville, j'épargnerai tout ce lieu à cause d'eux. »

27. Abraham dit en réponse : « Regarde, je t'en prie, j'ose parler à mon Adonaï, moi qui ne suis que poussière et cendre.

28. Peut-être manquera-t-il cinq vertueux aux cinquante ? Tu détruirais toute la cité pour cinq ? » Et il répondit : « Je ne la détruirai pas si j'en trouve quarante-cinq. »

29. Il s'enhardit pour lui parler et dit : « Peut-être ... il ne s'en trouvera que quarante. » Et il répondit : « Je ne le ferai pas à cause des quarante. »