Abram est devenu Abraham (Genèse 17.5).
Celui dont le nom signifiait "Père élevé" est désormais le "Père d'une multitude de nations" par l'adjonction d'une lettre dans son nom : le H, selon la volonté de JHVH qui compte deux fois la lettre H dans son nom sacré.
Hé, cinquième lettre de l'alphabet hébreu, correspond au "Souffle divin".
C'est le souffle créateur qui permet d'insuffler la vie dans les narines de l'être humain (Adam).
L'humanité a été créée à l'image de Dieu, homme et femme.
Il fallait donc que la femme reçoive, à l'égal de l'homme, le souffle créateur de vie.
C'est ainsi que Saraï va changer de nom ... par l'adjonction d'un H qui permet de la désigner désormais du nom de Sarah.
Abraham et Sarah, ensemble, sont ainsi porteurs de deux H, à l'image de JHVH, porteurs du souffle créateur pour devenir père et mère d'une "multitude de nations".
Saraï signifiait "princesse" ... Saraï était l'épouse d'Abram, "la princesse" d'Abram.
Sarah signifie également "princesse" ... mais l'épouse d'Abraham n'est plus "sa princesse" ... car elle est appelée à devenir la mère, la reine d'une multitude de nations.
Cette approche de la Parole de Dieu au travers de l'analyse des mots et des lettres peut paraître fastidieuse au regard des pratiques courantes qui s'attachent souvent à une lecture rapide avec le regard d'un lecteur moderne.
Mais si une telle approche peut convenir à la lecture de textes modernes, c'est bien différent pour les textes anciens dont l'écriture était porteuse d'une signification profonde.
Et c'est bien sûr le cas de la Bible, en particulier de l'hébreu, une langue dont le contenu mot à mot nous échappe bien souvent.
Dans une étude précédente, nous avions ainsi approfondi le sens du nom de la première femme, la première "mère" de l'humanité : Eve (Genèse 3).
Le prénom Ève signifie en hébreu "dispensatrice de vie".
Il est composé en hébreu de trois lettres H V H : He ~ Vav ~ He.
Il est donc porteur à lui seul de deux H à l'image du nom sacré de JHVH.
Ève est le prototype de la vie.
Par la suite, afin de procréer, elle aura besoin d'un homme, Adam, de l'hébreu Adama qui signifie "la terre".
La relation physique entre Ève, la vie, et Adama, la terre, aura pour effet de semer la vie sur la terre par la prolifération de l'humanité :
« Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre et maîtrisez-la ! » (Genèse 1.28)
Sous l'effet du Hé, du souffle divin porteur de la vie, le premier couple humain a "ensemencé" la terre tout comme AbraHam et SaraH vont ensemencer le territoire de Canaan par une multitude de descendants.
Les termes de "semence" ou "ensemencer" expriment la relation productrice de vie telle que le texte hébreu nous l'a transmise.
Bien souvent, les traductions modernes utilisent d'autres termes pour être plus compréhensibles.
Mais en agissant de la sorte, on s'écarte de l'esprit dans lequel le texte fut écrit à l'origine.
Car ce texte était destiné à des populations rurales pour qui la comparaison entre "semence humaine" et "semence agricole" était évidente.
Abraham approchait de l'âge de 100 ans.
Sarah avait dix ans de moins ... et pourtant Elohim leur dit :
« Je la bénis et, de plus, je vais lui donner un fils pour toi, oui je la bénis, et d'elle seront issues des nations, des rois de peuples sortiront d'elle. » (Genèse 17.16)
Quel que soit l'âge, le Hé du "souffle divin" se pose pour donner la vie où il veut, et comme il le veut, car rien n'est impossible à Dieu.
Ainsi allait naître Isaac ...