Avec ce passage de la Genèse, nous touchons un fondement théologique de la foi.
Abram a cru JHVH, sa foi l'a convaincu que la parole de Dieu s'accomplirait, et de ce fait Abram est considéré comme juste.
Dans son Epître aux Romains (4.3), Paul se réfère à ce verset en ces termes :
« Abraham eut foi en Dieu, et cela lui fut compté comme justice. »
Il ajoute ensuite ce commentaire :
« Pour celui qui est à l'ouvrage, le salaire n'est pas compté comme une grâce, mais comme un dû.
Mais pour celui qui n'accomplit pas d'œuvres, tout en croyant en Celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice. »
(Romains 4.4-5)
Abram n'a rien fait ... il a seulement cru Dieu.
Ce ne sont pas ses œuvres qui ont contribué à sa justification ... mais sa foi.
Bien avant Paul, dans l'Ancien Testament, il était déjà écrit :
« Voici, son âme s'est enflée, elle n'est pas droite en lui.
Mais le juste vivra par sa foi. »
(Habakuk 2.4)
Deux hommes, deux destins ...
Le premier se vante de ses œuvres : son âme s'est enflée.
Le second, le juste, ne se vante pas de ses œuvres : il vivra par sa foi.
Il vivra par sa foi, et par sa foi il se rapprochera du Royaume de Dieu et de la vie éternelle ... dans la foi.
Ces deux hommes, ces deux destins, ce sont ceux du Pharisien et du publicain évoqués par Jésus (Luc 18.10-14).
Le Pharisien se vantait ... « O Dieu, je te rends grâces, car je ne suis pas comme le reste des hommes, voleurs, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain. »
Le publicain s'humiliait ... « O Dieu, prends pitié de moi, qui suis un pécheur. »
Le verdict de Jésus est clair :
« Je vous le dis, celui-ci retourna justifié dans sa maison, et non l’autre.
Car quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »
Abram, le Père des croyants s'est abaissé devant la volonté de Dieu, il s'est soumis à la Parole de JHVH.
Abram fut justifié, comme le publicain, comme tant d'autres qui ne croient pas pouvoir se justifier par eux-mêmes.
Quels que soient nos mérites, l'étendue de nos péchés ne peut pas nous rendre justes aux yeux de Dieu.
S'il a décidé de porter en sacrifice son propre fils, Jésus, afin de payer le prix de nos péchés, nous devons l'accepter ... et non croire que nous pourrions racheter nos péchés par nos œuvres.
Ceci ne veut pas dire pour autant que nous ne devrions pas accomplir de bonnes œuvres, bien au contraire.
Mais celles-ci n'effaceront pas nos péchés puisque notre grâce nous a été offerte par le sacrifice de Jésus.
Nos œuvres seront le fruit de la foi et permettront de démontrer aux yeux du monde que notre foi est bien vivante et se manifeste concrètement par l'amour et non par l'égoïsme.
Aux yeux du monde, mais non aux yeux de Dieu qui nous connaît trop bien pour que nous puissions lui démontrer quoi que ce soit par nos œuvres.
« Mais quelqu’un dira : "Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres". Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai la foi par mes œuvres ! » (Jacques 2.18)
L'épître de Jacques sème parfois la confusion dans les esprits car il insiste sur l'importance des œuvres jusqu'à affirmer :
« Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et pas seulement par la foi. » (Jacques 2.24)
Son approche permet de comprendre que les œuvres se situent dans le prolongement de la foi afin de maintenir le souffle de vie dont notre foi à besoin.
En effet : « Comme le corps sans souffle est mort, de même aussi, la foi sans les œuvres est morte. » (Jacques 2.26)