Un nouveau terme apparaît dans la Bible en Genèse 14.2 : celui de guerre.
En hébreu : milchamah.
Un mot qui va ensuite figurer plus de 300 fois dans l'Ancien Testament ... et qui ne cesse de se répéter de nos jours.
Cette guerre trouve sa source dans une révolte de peuples asservis (Genèse 14.4).
Une révolte de peuples opprimés, cela peut sembler à priori sympathique.
Mais il s'agit, entre autres, des habitants de Sodome et Gomorrhe ...
Or, nous avons pu lire précédemment en Genèse 13.13 :
« Les gens de Sodome étaient extrêmement malfaisants et immondes devant JHVH. »
Ils ne sont pas seuls à se révolter.
Mais Adma et Tzeboïm, cités aux côtés de Sodome et Gomorrhe au verset 2, n'ont pas une meilleure réputation :
« Comme lors du bouleversement de Sodome, de Gomorrhe, d'Adma et de Tzeboïm, que JHVH détruisit dans sa colère et dans sa fureur. » (Deutéronome 29.22)
Des cinq communautés qui se révoltent, seule celle de Zoar sera épargnée par JHVH à la demande de Loth. (Genèse 19.20-22)
Ils sont donc cinq au total à se révolter contre quatre rois (Genèse 14.9).
Lesquels sont les bons ... lesquels les méchants ?
Les versets cités ci-dessus laissent entendre que les révoltés aux côtés de Sodome et Gomorrhe étaient bien mal vus par le Seigneur puisqu'ils seront ensuite anéantis.
Mais les autres, les oppresseurs, qui vont écraser la révolte et sortir victorieux, sont-ils meilleurs pour autant ?
Dieu leur a donné la victoire ... même si rien ne précise ici que le Seigneur soit intervenu en ce sens.
Mais c'est probablement ce qu'ils ont pu croire car les païens croyaient que leurs dieux étaient à leurs côtés.
Et quand ils ont vu les rois de Sodome et Gomorrhe s'enliser dans les puits de bitume pendant leur débâcle (Genèse 14.10), tandis que les autres fuyaient vers la montagne : quel spectacle pour les vainqueurs !
Mais pendant ce temps, où était Abram, l'homme de Dieu, que faisait-il ?
Il était loin de ces combats meurtriers auxquels il n'avait nulle raison de prendre part.
Jusqu'au moment où :
« Ils prirent Loth, avec tous ses biens, le fils du frère d'Abram qui habitait Sodome, et partirent. » (Genèse 14.12).
Alors Abram allait devoir intervenir par solidarité ...
Existe-t-il des guerres justes ... ou seulement des guerres injustes ?
Quels sont les motifs qui peuvent nous pousser à soutenir une cause plutôt qu'une autre ?
Faut-il toujours se tenir à l'écart des combats ?
Cela dépend des circonstances ...
« Mais maintenant, que celui qui a une bourse la prenne, de même pour le sac, et que celui qui n’a pas d’épée vende son manteau et s'en achète une. » (Luc 22.36)
Ainsi s'est exprimé Jésus, lui qui préconisait pourtant de tendre la joue à celui qui vous frappe ...
Mais cette règle d'or du pacifisme a ses limites.
Et Abram, le juste, le pacifique, qui se tenait en dehors de la guerre des rois, nous fait découvir qu'il y a au moins un motif qui puisse justifier notre intervention :
La solidarité familiale !