La compromission est définie comme le fait d'exposer quelqu'un, ou de s'exposer, à un préjudice moral ou d'engager sa réputation dans une affaire douteuse.
Ceci peut conduire à un arrangement conclu par lâcheté ou intérêt.
Une autre notion proche de la compromission : c'est le compromis.
Un compromis est un arrangement dans lequel on se fait des concessions mutuelles.
Lorsque le roi de Sodome fit cette proposition a Abram ...
« Donne-moi ce qui est vivant, et les biens, prends-les pour toi ! » (Genèse 14.21)
... il pensait passer un arrangement, un compromis avec Abram.
Mais pour Abram, il ne s'agit pas d'un compromis mais d'une compromission avec quelqu'un qui n'est pas fréquentable.
En passant un accord avec lui, Abram aurait dénaturé sa propre réputation.
Or Abram est un homme de foi, un homme de Dieu, qui ne peut recevoir quoi que ce soit du roi de Sodome à propos duquel il est écrit en Genèse 13.13 :
« Les gens de Sodome étaient extrêmement malfaisants et immondes devant JHVH. »
Passer un accord avec ce roi, c'était passer une alliance avec le Mal !
« Ne formez pas un attelage disparate avec les incroyants. Car qu'y a-t-il de commun entre la justice et l’iniquité ? Et quelle convergence entre la lumière et les ténèbres ?
Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial ? Ou que peuvent partager un croyant et un incroyant ? »
(2 Corinthiens 6.14-15)
L'apôtre Paul était catégorique dans ses recommandations.
Abram l'est tout autant dans sa prise de position :
« Rien pour moi ! »
On ne transige pas dans de telles situations.
« Rien pour moi. Seulement ce que les garçons ont mangé, et la part des hommes qui étaient avec moi, Aner, Echkol et Mamré, eux, ils prendront leur part. »
Abram doit cependant faire une concession, un compromis, non dans son intérêt, mais pour dédommager les hommes qui ont combattu à ses côtés.
Il laisse ainsi le soin à ses alliés, Aner, Echkol et Mamré de pouvoir prendre leur part ... ce qui ne constitue nullement une obligation.
C'est à chacun d'agir en son âme et conscience, par conviction de foi.
Mais il est parfois difficile de discerner la barrière qui sépare le compromis de la compromission.
Nous avons relevé cette citation de l'un de nos contemporains originaire de Pologne : Adam Michnik.
"Le compromis, ça n'est pas la compromission, c'est l'envers du fanatisme. La compromission c'est la lâcheté. Le compromis , c'est le courage."
Nous ne citons pas cette phrase pour être en accord avec mais pour apporter un élément de réflexion.
Refuser un compromis, en considérant qu'il s'agit d'une compromission, peut conduire à des positions intégristes, extrémistes, sectaires.
C'est le propre des esprits fanatiques, totalitaires, qui refusent toute concession pour garder la tête haute ... ou parce qu'ils n'osent pas remettre en question leurs dogmes par peur de se fragiliser.
C'est en ce sens que l'on peut associer la compromission à une forme de lâcheté.
Faut-il en déduire pour autant que tous les compromis sont des actes courageux ?
Probablement pas ... car on trouverait des exemples multiples où des compromis, tout en étant valables, n'ont nullement nécessité d'être courageux.
Mais ce qui caractérise peut-être le plus la compromission, c'est son absence de valeurs morales.
Car ceux qui se livrent à de telles pratiques, ou qui les inspirent, sont le plus souvent des individus dépourvus de principes, ambitieux, arrivistes, opportunistes prêts à tout pour satisfaire leurs intérêts personnels.
Des gens sans foi... ni loi !