Rien ... Abram ne veut rien recevoir pour lui-même du roi de Sodome.
Pourquoi ?
Ce dernier avait été vaincu par Kedorlaomer (Genèse 14.10) et le vainqueur s'était emparé des biens du roi de Sodome (Genèse 14.11).
Puis Kedorlaomer a été vaincu à son tour par Abram (Genèse 14.15) qui était venu au secours de Loth.
Ce faisant, Abram a récupéré tous les biens de Loth et pourrait récupérer ce qui appartient aux vaincus.
Le roi de Sodome vient proposer un marchandage en position de soumission.
Car il n'est pas en mesure de s'afficher comme un vainqueur ... mais comme un allié potentiel et soumis d'Abram.
Dans ce pacte proposé par le roi de Sodome, celui-ci veut récupérer les hommes, les femmes, susceptibles de devenir des serviteurs, voire des esclaves, et le bétail, tout en laissant à Abram les biens matériels.
Récupérer ce qui est vivant lui permettrait de reconstruire son clan, sa cité, de repartir sur de nouvelles bases après sa défaite :
« Donne-moi ce qui est vivant, et les biens, prends-les pour toi ! » (Genèse 14.21)
Abram refuse tout, il ne veut ni hommes, ni bétail, ni biens matériels qui permettraient au roi de Sodome de pouvoir prétendre ensuite qu'Abram s'est enrichi grâce à lui.
C'est comme de l'argent sale !
Pourquoi ce qui vient du roi de Sodome est-il ainsi l'objet d'un préjugé ?
Parce qu'Abram savait déjà à quoi s'en tenir sur Sodome qui avait une bien triste réputation.
En effet, il est précédemment écrit en Genèse 13.13 :
« Les gens de Sodome étaient extrêmement malfaisants et immondes devant JHVH. »
Mais à ce stade, la Bible ne nous en dit pas plus sur leur comportement qui sera décrit par la suite.
Pour Abram, il s'agit d'une position de principe qui a valeur d'enseignement.
Ne jamais rien accepter de quelqu'un, ni bien, ni présent, ni cadeau, dont l'origine est le fruit de comportements malsains.
Ne passer aucune alliance avec des individus ou des groupements de ce type.
Imaginez un trafiquant de drogue, qui s'est enrichi en vendant de la cocaïne, de l'héroïne ou toutes sortes de produits semant la mort.
Imaginez que vous êtes fonctionnaire de police et dans le cadre de votre mission de service public vous avez arrêté ce trafiquant, vous l'avez "vaincu".
Alors, celui-ci essaie de vous acheter en vous disant :
« Donne-moi ce qui est vivant, et les biens, prends-les pour toi ! »
En d'autres termes, prends la drogue et l'argent de la drogue, mais relâche-moi afin que je poursuive mon trafic auprès des "vivants".
Relâche-moi afin que je continue de semer la mort parmi les "vivants", ou que je continue à les réduire en esclaves de la drogue.
Tel est le marchandage !
Certains, malheureusement, accepteraient.
La majorité, heureusement, refusera, car l'humanité, même pervertie par des millénaires de corruption, conserve au fond de son âme des valeurs, des principes qui ne nous autorisent pas à tomber dans le piège de telles transactions.
Car si vous acceptez une seule fois l'argent sale, vous vous fragilisez.
Vous aurez à votre tour la réputation de pouvoir être "acheté".
Vous serez tombés dans le piège de la cupidité, par amour de l'argent.
« Or l’amour de l’argent est la racine de tous les maux.
Certains, pour s'y être livrés, se sont égarés loin de la foi, et se sont infligés de multiples tourments. »
(1 Timothée 6.10)