Livre de LA GENESE ... Etudes et commentaires de la Bible



Le Dieu des vivants

« Après avoir engendré Arphaxad, Shem vécut cinq cent ans,

et il engendra des fils et des filles. »

(Genèse 11.11)

Jésus, le Dieu vivant


Lorsque la Bible nous présente, au chapitre 5, les premiers patriarches qui ont vécu avant le Déluge, chaque vie s'achève par cette formule laconique : "il mourut".

Un seul échappa à ce triste sort, Hénok, qui fut enlevé auprès du Seigneur.

Il est surprenant de constater, pour les patriarches qui, de Shem à Abraham, ont vécu après le Déluge et qui nous sont présentés dans ce chapitre 11, qu'il n'est pas fait mention de leur mort mais seulement de la durée de leur vie, à l'exception de Térah (Genèse 11.32).

Bien que leurs vies se soient achevées ... est-ce à dire qu'ils ne soient pas morts pour autant ?

La conception ancienne de la mort était étroitement liée à la notion de "séjour des morts", lieu appelé Shéol en hébreu, Hadès en grec.

C'était un lieu de silence, pour certains un lieu de souffrance, notamment lorsque les croyants ont commencé à envisager un sort distinct pour les justes ... et les injustes.

Dans le Judaïsme, cette distinction a conduit à concevoir un lieu appelé "le sein d'Abraham", celui-ci étant considéré comme le père des croyants ... et la destination des justes.

Le "sein d'Abraham" est ainsi la demeure des justes dans l'attente de la résurrection.

Certains papyrus juifs élargissent cette notion en parlant du "sein d'Abraham, d'Isaac et de Jacob".

Dans le Nouveau Testament, Jésus nous livre une description des conditions de vie dans le séjour des mort avec la parabole du pauvre Lazare et de l'homme riche (Evangile selon Luc 16.22-24).

« Le pauvre finit par mourir et fut emporté par les anges auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et fut mis au tombeau.

Dans le séjour des morts, en plein tourment, il leva ses yeux. Il vit Abraham de loin et Lazare près de lui.

Il l'appela en disant : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare plonger le bout de son doigt dans l'eau pour rafraîchir ma langue car je suis torturé par ce feu. »

Ces défunts qui ressentent des douleurs, et se lamentent dans l'attente du jugement dernier ... semblent bien "vivants" !

En fait, la croyance en une résurrection après la "mort" conduit à assimiler celle-ci à une sorte de sommeil dont on serait tôt ou tard appelé à se réveiller.

Citons cet autre passage des enseignements de Jésus hautement significatif (Evangile selon Luc 20.37-38) :

« Que les morts se réveillent, Moïse l'a aussi indiqué devant le buisson quand il appelle le Seigneur "le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob."

Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants, car pour Lui tous sont vivants. »

L'association des trois patriarches qui forment le "sein d'Abraham, d'Isaac et de Jacob", considérés comme vivants par le Seigneur, bien que leur vie terrestre ait connu son terme, vient sérieusement ébranler la conception même de la mort.

Au regard de ce qui précède, ce qui compte pour les justes, ce n'est pas le fait qu'ils soient morts mais qu'ils aient donné du sens à leur vie ... en étant justes !

Pour les autres, les années passées sur terre n'ont guère de sens et tout ce que l'on peut dire d'eux, c'est ce qui était écrit pour les premiers patriarches en conclusion de leur vie : "il mourut".

Faut-il en déduire que la seconde génération de patriarches, de Shem à Nahor, furent des justes qui se retrouvèrent dans le "sein d'Abraham" ?

Non, rien ne permet de l'affirmer.

Mais ce qui se dessine au travers de leurs vies, c'est l'espérance que celle-ci n'ait pas été vaine.

Les premiers patriarches ont vécu de nombreux siècles ... pour connaître la mort.

Celui qui vécut le moins longtemps, Hénok, fut enlevé au terme de 365 ans auprès de Dieu, probablement pour l'éternité.

On notera que la seconde génération de patriarches après le Déluge ont eu des vies de plus en plus courtes ... annonçant celle d'Abraham : 175 ans !

Mais la longévité sur terre est-elle si importante lorsque le Dieu des vivants nous promet l'éternité ?

Songeons à cette parole de l'apôtre Paul qui proclamait :

« Car pour moi Christ est ma vie, et mourir m’est un gain. » (Philippiens 1.21)

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Traduction interlinéaire
de la Genèse

Chapitre 11 ~ Versets 11.11 à 11.22

11. Après avoir engendré Arphaxad, Shem vécut cinq cent ans, et il engendra des fils et des filles.

12. Arphaxad avait vécu trente-cinq ans et il engendra Schélach.

13. Après avoir engendré Schélach, Arphaxad vécut quatre cent trois ans, et il engendra des fils et des filles.

14. Schélach avait vécu trente ans quand il engendra Eber.

15. Après avoir engendré Eber, Schélach vécut quatre cent trois ans, et il engendra des fils et des filles.

16. Eber vécut trente-quatre ans puis engendra Peleg.

17. Après avoir engendré Peleg, Eber vécut quatre cent trente ans, et il engendra des fils et des filles.

18. Peleg vécut trente ans puis engendra Reou.

19. Après avoir engendré Reou, Peleg vécut deux cent neuf ans, et il engendra des fils et des filles.

20. Reou vécut trente-deux ans puis engendra Seroug.

21. Après avoir engendré Seroug, Reou vécut deux cent sept ans, et il engendra des fils et des filles.

22. Seroug vécut trente ans puis engendra Nahor.