Traduction Louis Segond 1910
1 Ecoutez donc ce que dit l’Eternel : Lève-toi, plaide devant les montagnes, Et que les collines entendent ta voix !…
2 Ecoutez, montagnes, le procès de l’Eternel, Et vous, solides fondements de la terre ! Car l’Eternel a un procès avec son peuple, Il veut plaider avec Israël.
3 Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi !
4 Car je t’ai fait monter du pays d’Egypte, Je t’ai délivré de la maison de servitude, Et j’ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.
5 Mon peuple, rappelle-toi ce que projetait Balak, roi de Moab, Et ce que lui répondit Balaam, fils de Beor, De Sittim à Guilgal, Afin que tu reconnaisses les bienfaits de l’Eternel.
6 Avec quoi me présenterai-je devant l’Eternel, Pour m’humilier devant le Dieu Très-Haut ? Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d’un an ?
7 L’Eternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d’huile ? Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, Pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles ? -
8 On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et ce que l’Eternel demande de toi, C’est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu.
9 La voix de l’Eternel crie à la ville, Et celui qui est sage craindra ton nom. Entendez la verge et celui qui l’envoie !
10 Y a-t-il encore dans la maison du méchant Des trésors iniques, Et un épha trop petit, objet de malédiction ?
11 Est-on pur avec des balances fausses, Et avec de faux poids dans le sac ?
12 Ses riches sont pleins de violence, Ses habitants pro?èrent le mensonge, Et leur langue n’est que tromperie dans leur bouche.
13 C’est pourquoi je te frapperai par la souffrance, Je te ravagerai à cause de tes péchés.
14 Tu mangeras sans te rassasier, Et la faim sera au dedans de toi ; Tu mettras en réserve et tu ne sauveras pas, Et ce que tu sauveras, je le livrerai à l’épée.
15 Tu sèmeras, et tu ne moissonneras pas, Tu presseras l’olive, et tu ne feras pas d’onctions avec l’huile, Tu presseras le moût, et tu ne boiras pas le vin.
16 On observe les coutumes d’Omri Et toute la manière d’agir de la maison d’Achab, Et vous marchez d’après leurs conseils ; C’est pourquoi je te livrerai à la destruction, Je ferai de tes habitants un sujet de raillerie, Et vous porterez l’opprobre de mon peuple.
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Traduction œcuménique de la Bible
1. Ecoutez donc ce que dit le SEIGNEUR : Debout, engage un procès devant les montagnes, que les collines entendent ta voix.
2. Ecoutez, montagnes, le procès du SEIGNEUR et vous, inébranlables fondements de la terre ; voici le procès du SEIGNEUR avec son peuple, avec Israël, il entre en débat.
3. Mon peuple, que t'ai-je fait ? En quoi t'ai-je fatigué ? Réponds-moi.
4. En te faisant monter du pays d'Egypte ? En te rachetant de la maison de servitude ? En t'envoyant comme guides Moïse, Aaron et Miryam ?
5. Mon peuple, rappelle-toi donc ce que tramait Balaq, roi de Moab, ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, le passage de Shittim à Guilgal, et tu reconnaîtras alors les victoires du SEIGNEUR.
6. Avec quoi me présenter devant le SEIGNEUR, m'incliner devant le Dieu de là-haut ? Me présenterai-je devant lui avec des holocaustes ? Avec des veaux d'un an ?
7. Le SEIGNEUR voudra-t-il des milliers de béliers ? des quantités de torrents d'huile ? Donnerai-je mon premier-né pour prix de ma révolte ? Et l'enfant de ma chair pour mon propre péché ?
8. On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, ce que le SEIGNEUR exige de toi : Rien d'autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t'appliquer à marcher avec ton Dieu.
9. La voix du SEIGNEUR appelle la ville – il sauvera ceux qui craignent son nom : Ecoutez, tribu et assemblée de la ville :
10. Puis-je supporter, maison d'iniquité, des trésors iniques, un épha réduit et maudit ?
11. Puis-je tenir quitte pour des balances iniques ? pour un sac de poids truqués ?
12. Ville dont les riches sont pleins de violence et dont les habitants parlent avec fourberie ; dans leur bouche, leur langue n'est que tromperie.
13. Alors, je t'ai rendue malade, à force de frapper, de te dévaster, à cause de tes péchés.
14. Toi, tu mangeras, sans pouvoir te rassasier. La famine s'installera chez toi. Tu mettras de côté, mais sans rien pouvoir conserver. Ce que tu conserverais, je le livrerais à l'épée.
15. Toi, tu sèmeras, mais tu ne moissonneras pas. Toi, tu presseras l'olive, mais tu ne t'enduiras pas d'huile, tu feras couler le moût, mais tu ne boiras pas de vin.
16. Tu gardes les prescriptions d'Omri et toutes les pratiques de la maison d'Akhab. Vous marchez selon leurs directives, si bien que je te livrerai à l'épouvante, et tes habitants, à la dérision. Vous subirez la disgrâce de mon peuple.
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Commentaires du chapitre 6
6.1 à 6.5 : La plaidoirie du Seigneur
Dans ce passage, Michée intervient au nom du Seigneur comme en écho de Sa plaidoirie.
Le Seigneur semble presque devoir se justifier d'avoir délivré Son peuple d'Egypte.
Ne lui a-t-il pas envoyé des messagers, des conducteurs spirituels comme Moïse ?
Pourtant Israël est resté sourd et insoumis, marchant selon ses propres voies.
Que faire pour être écouté ?
6.6 à 6.7 : Les questions du prophète
Le prophète devient ensuite le porte-parole du peuple, en supposant que celui-ci veuille bien se repentir.
Les solutions préconisées par Michée sont traditionnelles.
Ce sont des holocaustes, des sacrifices, qui sait, des sacrifices humains (verset 7) ?
6.8 à 6.16 : La réponse du Seigneur
Mais le Seigneur ne veut rien de tout cela.
A partir du verset 8, Il rappelle ce qu'Il attend de Son peuple.
C'est le droit, la fidélité, la justice, l'honnêteté.
Cette énumération fait songer aux propos d'Esaïe au sujet du jeûne et des pratiques rituelles :
« Le jeûne que je préfère, n'est-ce pas ceci : dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref que vous mettiez en pièces tous les jougs !
N'est-ce pas partager ton pain avec l'affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu'un nu, tu le couvriras : devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas. » (Esaïe 58.6-7)
A défaut de respecter ces principes de justice sociale, Israël s'expose aux épreuves et à la disgrâce (versets 13 à 16).
Cette prophétie est antérieure à l'exil qui a conduit les Juifs en Babylone.
Mais ce n'est qu'une préfiguration de ce qui va les frapper siècles après siècles.
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