Traduction Louis Segond 1910
1 Ainsi parle l’Eternel : Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez-vous pour demeure ?
2 Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l’existence, dit l’Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole.
3 Celui qui immole un boeuf est comme celui qui tuerait un homme, Celui qui sacrifie un agneau est comme celui qui romprait la nuque à un chien, Celui qui présente une offrande est comme celui qui répandrait du sang de porc, Celui qui brûle de l’encens est comme celui qui adorerait des idoles ; Tous ceux-là se complaisent dans leurs voies, Et leur âme trouve du plaisir dans leurs abominations.
4 Moi aussi, je me complairai dans leur infortune, Et je ferai venir sur eux ce qui cause leur effroi, Parce que j’ai appelé, et qu’ils n’ont point répondu, Parce que j’ai parlé, et qu’ils n’ont point écouté ; Mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, Et ils ont choisi ce qui me déplaît.
5 Ecoutez la parole de l’Eternel, Vous qui craignez sa parole. Voici ce que disent vos frères, Qui vous haïssent et vous repoussent A cause de mon nom : Que l’Eternel montre sa gloire, Et que nous voyions votre joie ! -Mais ils seront confondus.
6 Une voix éclatante sort de la ville, Une voix sort du temple. C’est la voix de l’Eternel, Qui paie à ses ennemis leur salaire.
7 Avant d’éprouver les douleurs, Elle a enfanté ; Avant que les souffrances lui vinssent, Elle a donné naissance à un fils.
8 Qui a jamais entendu pareille chose ? Qui a jamais vu rien de semblable ? Un pays peut-il naître en un jour ? Une nation est-elle enfantée d’un seul coup ? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils !
9 Ouvrirais-je le sein maternel, Pour ne pas laisser enfanter ? dit l’Eternel ; Moi, qui fais naître, Empêcherais-je d’enfanter ? dit ton Dieu.
10 Réjouissez-vous avec Jérusalem, Faites d’elle le sujet de votre allégresse, Vous tous qui l’aimez ; Tressaillez avec elle de joie, Vous tous qui menez deuil sur elle ;
11 Afin que vous soyez nourris et rassasiés Du lait de ses consolations, Afin que vous savouriez avec bonheur La plénitude de sa gloire.
12 Car ainsi parle l’Eternel : Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, Et la gloire des nations comme un torrent débordé, Et vous serez allaités ; Vous serez portés sur les bras, Et caressés sur les genoux.
13 Comme un homme que sa mère console, Ainsi je vous consolerai ; Vous serez consolés dans Jérusalem.
14 Vous le verrez, et votre coeur sera dans la joie, Et vos os reprendront de la vigueur comme l’herbe ; L’Eternel manifestera sa puissance envers ses serviteurs, Mais il fera sentir sa colère à ses ennemis.
15 Car voici, l’Eternel arrive dans un feu, Et ses chars sont comme un tourbillon ; Il convertit sa colère en un brasier, Et ses menaces en flammes de feu.
16 C’est par le feu que l’Eternel exerce ses jugements, C’est par son glaive qu’il châtie toute chair ; Et ceux que tuera l’Eternel seront en grand nombre.
17 Ceux qui se sanctifient et se purifient dans les jardins, Au milieu desquels ils vont un à un, Qui mangent de la chair de porc, Des choses abominables et des souris, Tous ceux-là périront, dit l’Eternel.
18 Je connais leurs oeuvres et leurs pensées. Le temps est venu de rassembler toutes les nations Et toutes les langues ; Elles viendront et verront ma gloire.
19 Je mettrai un signe parmi elles, Et j’enverrai leurs réchappés vers les nations, A Tarsis, à Pul et à Lud, qui tirent de l’arc, A Tubal et à Javan, Aux îles lointaines, Qui jamais n’ont entendu parler de moi, Et qui n’ont pas vu ma gloire ; Et ils publieront ma gloire parmi les nations.
20 Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes les nations, En offrande à l’Eternel, Sur des chevaux, des chars et des litières, Sur des mulets et des dromadaires, A ma montagne sainte, A Jérusalem, dit l’Eternel, Comme les enfants d’Israël apportent leur offrande, Dans un vase pur, A la maison de l’Eternel.
21 Et je prendrai aussi parmi eux Des sacrificateurs, des Lévites, dit l’Eternel.
22 Car, comme les nouveaux cieux Et la nouvelle terre que je vais créer Subsisteront devant moi, dit l’Eternel, Ainsi subsisteront votre postérité et votre nom.
23 A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, Toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l’Eternel.
24 Et quand on sortira, on verra Les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi ; Car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s’éteindra point ; Et ils seront pour toute chair un objet d’horreur.
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Traduction œcuménique de la Bible
1. Ainsi parle le SEIGNEUR : Le ciel est mon trône et la terre l'escabeau de mes pieds. Quelle est donc la maison que vous bâtiriez pour moi ? quel serait l'emplacement de mon lieu de repos ?
2. De plus tous ces êtres, c'est ma main qui les a faits et ils sont à moi, tous ces êtres – oracle du SEIGNEUR ; c'est vers celui-ci que je regarde : vers l'humilié, celui qui a l'esprit abattu, et qui tremble à ma parole.
3. On sacrifie le taureau, mais aussi on abat un homme ! on immole la brebis, mais aussi on assomme un chien ! on élève une offrande, mais c'est du sang… de porc ! on fait un mémorial d'encens, mais c'est pour bénir… une malfaisante idole ! Ces gens-là, c'est sûr, choisissent leurs propres chemins et se complaisent dans leurs abominations.
4. Moi, c'est sûr, je choisirai des fantaisies à leurs dépens, et je ferai venir sur eux ce qui fait leur terreur. J'ai appelé, en effet, et nul n'a répondu, j'ai parlé, et ils n'ont pas écouté ; ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, ils ont choisi ce qui ne me plaît pas.
5. Ecoutez la parole du SEIGNEUR, vous qui tremblez à sa parole : Vos frères qui vous haïssent et qui, à cause de mon nom, vous excluent ont dit : « Que le SEIGNEUR montre donc sa gloire et que nous voyions votre jubilation ! » Mais ce sont eux qui seront dans la honte.
6. Une voix, une rumeur depuis la Ville, une voix, depuis le temple ! C'est la voix du SEIGNEUR : il paie de retour, à ses ennemis, leur traitement.
7. Avant d'être en travail, elle a enfanté, avant que lui viennent les douleurs, elle s'est libérée d'un garçon.
8. Qui a jamais entendu chose pareille ? Qui a jamais vu semblable chose ? Un pays est-il mis au monde en un seul jour, une nation est-elle enfantée en une seule fois pour qu'à peine en travail Sion ait enfanté ses fils ?
9. Est-ce que moi j'ouvrirais passage à la vie pour ne pas faire enfanter ? – dit le SEIGNEUR. Est-ce que moi, qui fais enfanter, j'imposerais à la vie une contrainte ? – dit ton Dieu.
10. Jubilez avec Jérusalem, exultez à son sujet, vous tous qui l'aimez. Avec elle, soyez enthousiastes, oui, enthousiasmés, vous tous qui aviez pris le deuil pour elle.
11. Que vous suciez le lait et soyez rassasiés de son sein réconfortant ! que vous tiriez le maximum et jouissiez de sa mamelle glorieuse !
12. Car ainsi parle le SEIGNEUR : Voici que je vais faire arriver jusqu'à elle la paix comme un fleuve, et, comme un torrent débordant, la gloire des nations. Vous serez allaités, portés sur les hanches et cajolés sur les genoux.
13. Il en ira comme d'un homme que sa mère réconforte : c'est moi qui, ainsi, vous réconforterai, oui, dans Jérusalem, vous serez réconfortés.
14. Vous verrez, votre cœur sera enthousiasmé, vos os comme un gazon seront revigorés. La main du SEIGNEUR se fera connaître à ses serviteurs, mais il se montrera indigné envers ses ennemis :
15. Voici, en effet, le SEIGNEUR : c'est dans du feu qu'il vient, ses chars pareils à un typhon, pour régler sa dette de colère par de la fureur et sa dette de menaces par les flammes du feu.
16. Oui, c'est armé de feu que le SEIGNEUR entre en jugement avec toute chair, et aussi armé de son épée : nombreux seront les êtres transpercés par le SEIGNEUR.
17. Ceux qui se veulent « sacro-saints » et « purs » pour l'accès des jardins à la suite du numéro un, qui est au milieu, ceux qui mangent la viande du porc, des bêtes abominables et de la souris, tous ensemble expireront – oracle du SEIGNEUR !
18. C'est moi qui motiverai leurs actes et leurs pensées ; je viens pour rassembler toutes les nations de toutes les langues ; elles viendront et verront ma gloire :
19. oui, je mettrai au milieu d'elles un signe. En outre j'enverrai de chez eux des rescapés vers les nations : Tarsis, Pouth et Loud qui bandent l'arc, Toubal, Yavân et les îles lointaines, qui n'ont jamais entendu parler de moi, qui n'ont jamais vu ma gloire ; ils annonceront ma gloire parmi les nations.
20. Les gens amèneront tous vos frères, de toutes les nations, en offrande au SEIGNEUR – à cheval, en char, en litière, à dos de mulet et sur des palanquins – jusqu'à ma sainte montagne, Jérusalem – dit le SEIGNEUR – tout comme les fils d'Israël amèneront l'offrande sur des plats purifiés, à la Maison du SEIGNEUR.
21. Et même parmi eux je prendrai des prêtres, des lévites, dit le SEIGNEUR.
22. Oui, comme les cieux nouveaux et la terre nouvelle que je fais restent fermes devant moi – oracle du SEIGNEUR – ainsi resteront fermes votre descendance et votre nom !
23. Et il adviendra que de nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat toute chair viendra se prosterner devant moi, dit le SEIGNEUR.
24. En sortant, l'on pourra voir les dépouilles des hommes qui se sont révoltés contre moi : leur vermine ne mourra pas, leur feu ne s'éteindra pas, ils seront une répulsion pour toute chair.
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Commentaires du chapitre 66
66.1 à 66.5 : Le vrai culte
On n'enferme pas le Seigneur dans des bâtisses faites de mains d'hommes (versets 1 & 2).
Cet enseignement repris dans les Actes des Apôtres (7.49) est conforme à ce qui est écrit en 1 Rois 8.27 :
« Mais quoi ! Dieu habiterait-il véritablement sur la terre ? Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent te contenir : combien moins cette maison que je t'ai bâtie ! »
Le véritable culte ne se manifeste pas par des pratiques religieuses qui conduisent à de multiples déviances que le Seigneur condamne (verset 3).
Il s'exprime en Esprit et en Vérité (Jean 4.24).
66.6 à 66.14 : Naissance d'une nation
Que nous est-il annoncé aux versets 7 et 8 ?
Cette prophétie d'Esaïe peut s'analyser ainsi :
- l'enfant né avant même l'accouchement, c'est le Messie, le Christ qui était auprès du Père avant de s'incarner.
- la nation qui est née... c'est l'Eglise, le peuple de Dieu.
- Sion, c'est Jérusalem, la cité où étaient rassemblés les premiers fils, les premiers disciples, lors de la première Pentecôte.
La prophétie se poursuit sur le thème de la vie.
Celle-ci peut s'envisager en termes humains, comme un accouchement (verset 9), mais la réflexion peut nous orienter vers le principe même de la vie dont l'Eternel est dépositaire.
« Moi, qui fais naître, Empêcherais-je d’enfanter ? »
Le Seigneur a donné pour premier commandement à l'humanité :
« Fructifiez ! Multipliez ! Remplissez la terre... » (Genèse 1.28)
Quand Il s'adresse à Son peuple, Il l'invite à proliférer dans la paix et l'abondance (verset 12).
Cette nation est ainsi appelée à grandir, à s'épanouir.
Israël, en recevant ce message, pouvait concevoir qu'elle soit cette nation.
L'Eglise chrétienne qui s'est formée à partir du Ier siècle de notre ère, en lisant ce passage, a pu en déduire qu'elle serait cette nation nouvelle, la nouvelle Jérusalem.
Le salut des Juifs n'est pas incompatible avec celui qui fut offert aux païens en la personne de Jésus Christ.
Et le salut des chrétiens n'est pas incompatible avec celui des Juifs comme de toute personne de bonne foi.
66.15 à 66.24 : Le jugement des nations
Aussi le jugment des nations annoncé à partir du verset 15 doit-il prendre en considération la distinction entre justes et injustes.
L'approche du prophète Esaïe est très spectaculaire : « Car voici, l’Eternel arrive dans un feu, Et ses chars sont comme un tourbillon. » (verset 15)
Jésus, pour sa part, présente son jugement en ces termes :
« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur son trône de gloire.
Toutes les nations s'assembleront devant lui et il séparera les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs. » (Matthieu 25.31-32)
Et il conclut ainsi en faveur des justes :
« Venez, vous qui êtes bénis de mon Père. Héritez du Royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.
En effet, j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais étranger et vous m’avez recueilli.
Nu, et vous m’avez vêtu. J’étais malade et vous m’avez rendu visite. J’étais en prison et vous êtes venus vers moi. » (Matthieu 25.34-36)
Son jugement se fonde sur nos œuvres.
Inscrits dans le Livre de vie, les justes ont une place réservée dans « les cieux nouveaux et la terre nouvelle » évoqués par Esaïe au verset 22.
Quant aux autres, Jésus leur dira :
« Eloignez-vous de moi, maudits, vers le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » (Matthieu 25.41)
Une conclusion très proche du dernier verset du Livre d'Esaïe.
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