Traduction Louis Segond 1910
1 Iles, écoutez-moi ! Peuples lointains, soyez attentifs ! L’Eternel m’a appelé dès ma naissance, Il m’a nommé dès ma sortie des entrailles maternelles.
2 Il a rendu ma bouche semblable à un glaive tranchant, Il m’a couvert de l’ombre de sa main ; Il a fait de moi une flèche aiguë, Il m’a caché dans son carquois.
3 Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël en qui je me glorifierai.
4 Et moi j’ai dit : C’est en vain que j’ai travaillé, C’est pour le vide et le néant que j’ai consumé ma force ; Mais mon droit est auprès de l’Eternel, Et ma récompense auprès de mon Dieu.
5 Maintenant, l’Eternel parle, Lui qui m’a formé dès ma naissance Pour être son serviteur, Pour ramener à lui Jacob, Et Israël encore dispersé ; Car je suis honoré aux yeux de l’Eternel, Et mon Dieu est ma force.
6 Il dit : C’est peu que tu sois mon serviteur Pour relever les tribus de Jacob Et pour ramener les restes d’Israël : Je t’établis pour être la lumière des nations, Pour porter mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
7 Ainsi parle l’Eternel, le rédempteur, le Saint d’Israël, A celui qu’on méprise, qui est en horreur au peuple, A l’esclave des puissants : Des rois le verront, et ils se lèveront, Des princes, et ils se prosterneront, A cause de l’Eternel, qui est fidèle, Du Saint d’Israël, qui t’a choisi.
8 Ainsi parle l’Eternel : Au temps de la grâce je t’exaucerai, Et au jour du salut je te secourrai ; Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, Pour relever le pays, Et pour distribuer les héritages désolés ;
9 Pour dire aux captifs : Sortez ! Et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, Et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux.
10 Ils n’auront pas faim et ils n’auront pas soif ; Le mirage et le soleil ne les feront point souffrir ; Car celui qui a pitié d’eux sera leur guide, Et il les conduira vers des sources d’eaux.
11 Je changerai toutes mes montagnes en chemins, Et mes routes seront frayées.
12 Les voici, ils viennent de loin, Les uns du septentrion et de l’occident, Les autres du pays de Sinim.
13 Cieux, réjouissez-vous ! Terre, sois dans l’allégresse ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car l’Eternel console son peuple, Il a pitié de ses malheureux.
14 Sion disait : L’Eternel m’abandonne, Le Seigneur m’oublie ! -
15 Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, Moi je ne t’oublierai point.
16 Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; Tes murs sont toujours devant mes yeux.
17 Tes fils accourent ; Ceux qui t’avaient détruite et ravagée Sortiront du milieu de toi.
18 Porte tes yeux alentour, et regarde : Tous ils s’assemblent, ils viennent vers toi. Je suis vivant ! dit l’Eternel, Tu les revêtiras tous comme une parure, Tu t’en ceindras comme une fiancée.
19 Dans tes places ravagées et désertes, Dans ton pays ruiné, Tes habitants seront désormais à l’étroit ; Et ceux qui te dévoraient s’éloigneront.
20 Ils répéteront à tes oreilles, Ces fils dont tu fus privée : L’espace est trop étroit pour moi ; Fais-moi de la place, pour que je puisse m’établir.
21 Et tu diras en ton coeur : Qui me les a engendrés ? Car j’étais sans enfants, j’étais stérile. J’étais exilée, répudiée : qui les a élevés ? J’étais restée seule : ceux-ci, où étaient-ils ?
22 Ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel : Voici : Je lèverai ma main vers les nations, Je dresserai ma bannière vers les peuples ; Et ils ramèneront tes fils entre leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules.
23 Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices ; Ils se prosterneront devant toi la face contre terre, Et ils lécheront la poussière de tes pieds, Et tu sauras que je suis l’Eternel, Et que ceux qui espèrent en moi ne seront point confus.
24 Le butin du puissant lui sera-t-il enlevé ? Et la capture faite sur le juste échappera-t-elle ? -
25 Oui, dit l’Eternel, la capture du puissant lui sera enlevée, Et le butin du tyran lui échappera ; Je combattrai tes ennemis, Et je sauverai tes fils.
26 Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair ; Ils s’enivreront de leur sang comme du moût ; Et toute chair saura que je suis l’Eternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le puissant de Jacob.
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Traduction œcuménique de la Bible
1. Ecoutez-moi, vous les îles, soyez attentives, populations du lointain : le SEIGNEUR m'a appelé dès le sein maternel, dès le ventre de ma mère, il s'est répété mon nom.
2. Il a disposé ma bouche comme une épée pointue, dans l'ombre de sa main il m'a dissimulé. Il m'a disposé comme une flèche acérée, dans son carquois il m'a tenu caché.
3. Il m'a dit : « Mon serviteur, c'est toi, Israël, toi par qui je manifesterai ma splendeur. »
4. Mais moi je disais : « C'est en vain que je me suis fatigué, c'est pour du vide, pour du vent, que j'ai épuisé mon énergie ! » En fait, mon droit m'attendait auprès du SEIGNEUR, ma récompense, auprès de mon Dieu.
5. A présent, en effet, le SEIGNEUR a parlé, lui qui m'a formé dès le sein maternel pour être son serviteur, afin de ramener Jacob vers lui, afin qu'Israël pour lui soit regroupé : dès lors j'ai du poids aux yeux du SEIGNEUR, et ma puissance, c'est mon Dieu.
6. Il m'a dit : « C'est trop peu que tu sois pour moi un serviteur en relevant les tribus de Jacob, et en ramenant les préservés d'Israël ; je t'ai destiné à être la lumière des nations, afin que mon salut soit présent jusqu'à l'extrémité de la terre. »
7. Ainsi parle le SEIGNEUR, le Rédempteur et le Saint d'Israël, à celui dont la personne est méprisée et que le monde regarde comme un être abject, à l'esclave des despotes : Des rois verront et se lèveront, des princes aussi, et ils se prosterneront, par égard pour le SEIGNEUR, qui est fidèle, pour le Saint d'Israël qui t'a choisi.
8. Ainsi parle le SEIGNEUR : Au temps de la faveur, je t'ai répondu, au jour du salut, je te suis venu en aide ; je t'ai mis en réserve et destiné à être l'alliance du peuple, en relevant le pays, en redonnant en partage les patrimoines désolés,
9. en disant aux prisonniers : « Sortez ! », à ceux qui sont dans les ténèbres : « Montrez-vous ! » Le long des chemins ils auront leurs pâtures, sur tous les coteaux pelés, leurs pâturages.
10. Ils n'endureront ni faim ni soif, jamais ne les abattront ni la brûlure du sable, ni celle du soleil ; car celui qui est plein de tendresse pour eux les conduira, et vers les nappes d'eau les mènera se rafraîchir.
11. De toutes les montagnes je me ferai un chemin, et les chaussées seront pour moi surélevées.
12. Les voici : de bien loin ils arrivent, les uns du nord et de l'ouest, les autres, de la terre d'Assouan.
13. Cieux, poussez des acclamations ; terre, exulte, montagnes, explosez en acclamations, car le SEIGNEUR réconforte son peuple, et à ses humiliés il montre sa tendresse.
14. Sion disait : « Le SEIGNEUR m'a abandonnée, mon Seigneur m'a oubliée ! »
15. La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l'enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas !
16. Voici que sur mes paumes je t'ai gravée, que tes murailles sont constamment sous ma vue.
17. Ils accourent, tes bâtisseurs, et tes démolisseurs, tes dévastateurs loin de toi s'en vont.
18. Porte tes regards sur les alentours et vois : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi. Par ma vie, oracle du SEIGNEUR, oui, tu les revêtiras tous comme une parure, telle une promise, tu te feras d'eux une ceinture.
19. Oui, dévastation, désolation, terre de démolition que tu es, oui, désormais tu seras trop étroite pour l'habitant, tandis que prendront le large ceux qui t'engloutissaient.
20. De nouveau, ils diront à tes oreilles, les fils dont tu ressentais la privation : « L'espace est trop étroit pour moi. Place pour moi ! Tiens-toi serrée, que je puisse habiter. »
21. Tu diras alors dans ton cœur : « Ceux-ci, qui me les a enfantés ? Moi, j'étais privée d'enfants, stérile, en déportation, éliminée ; ceux-là, qui les a fait grandir ? Voilà que je restais seule, ceux-là, où donc étaient-ils ? »
22. Ainsi parle le Seigneur DIEU : Voici que j'élèverai ma main vers les nations, que je dresserai mon étendard vers les peuples : ils ramèneront tes fils dans leurs bras et tes filles seront hissées sur leurs épaules.
23. Des rois seront tes tuteurs, et leurs princesses, tes nourrices. Visage contre terre ils se prosterneront devant toi, ils lécheront la poussière de tes pieds. Tu sauras alors que je suis le SEIGNEUR ; ceux qui espèrent en moi n'auront point de honte.
24. La prise du héros lui sera-t-elle reprise ? La capture du tyran sera-t-elle libérée ?
25. Oui, ainsi parle le SEIGNEUR : Sûrement ! la capture du héros sera reprise et la prise du tyran sera libérée ! Ton querelleur, c'est moi qui vais le quereller ; tes fils, c'est moi qui vais les sauver.
26. Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair, ils s'enivreront de leur propre sang comme d'un vin giclant du pressoir ; et tous les êtres de chair sauront que celui qui te sauve, c'est moi, le SEIGNEUR, que celui qui te rachète, c'est l'Indomptable de Jacob !
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Commentaires du chapitre 49
49.1 à 49.7 : Au service des nations
De nouveau Esaïe ouvre ce chapitre en se présentant.
Il s'adresse au monde et donne à sa mission prophétique une dimension au service des nations.
Et ceci dès sa conception (verset 1), ce qui rappelle cet enseignement de Paul :
« Car ceux qu'Il a connus d'avance, Il les a aussi prédestinés conformes à l'image de Son Fils, afin que Celui-ci soit le premier-né parmi beaucoup de frères. » (Romains 8.29)
Ainsi, Esaïe a une mission, tout comme Israël, au service du Seigneur (verset 3).
Une mission à vocation universelle :
« Je t'ai destiné à être la lumière des nations, afin que mon salut soit présent jusqu'à l'extrémité de la terre. » (verset 6)
Quand Jésus s'adressait à Ses disciples, il leur disait :
« Vous êtes la lumière du monde. » (Matthieu 5.14)
Mais que serait cette lumière sans le Seigneur pour l'allumer ?
49.8 à 49.21 : L'espérance des rachetés
Que serait Israël, que deviendraient les pécheurs de toutes nations, sans le rachat de Dieu ?
Il a sorti son peuple des ténèbres (verset 9).
Il prépare le terrain en vue de Sa venue (verset 11) afin que Son ou Ses peuples n'endurent plus de souffrances (verset 10).
« Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car ce qui existait avant a disparu. » (Apocalypse 21.4)
De nouveau, la vision prophétique nous projette dans une autre dimension.
Cette projection vient en réponse à ceux qui disent :
« L’Eternel m’abandonne, Le Seigneur m’oublie ! » (verset 14)
Mais tout comme une mère n'abandonne pas son enfant (verset 15), le Père éternel garde Son peuple sous Sa protection : Il veille ! (verset 16)
La terre dévastée du verset 19 deviendra une terre d'abondance, trop petite pour accueillir Son peuple.
« L'espace est trop étroit pour moi. Place pour moi ! Tiens-toi serrée, que je puisse habiter. » (verset 20)
N'est-ce pas la situation actuelle de l'Etat d'Israël dont les frontières fixées en 1948 n'ont pu contenir l'afflux des Juifs ?
L'exil, la déportation évoquée au verset 21, Israël l'a connu en Assyrie puis à Babylone.
Mais il faudra aussi faire face à la diaspora consécutive à la chute de Jérusalem en l'an 70, sous les coups des Romains.
Il faudra subir toutes sortes de persécutions et de rejets dans les différentes contrées du monde chrétien où les Juifs se sont installés.
Puis ce sera la Shoah, la volonté d'exterminer systématiquement le peuple israélite.
49.22 à 49.26 : Le retour depuis les nations
N'est-ce pas le Seigneur qui est intervenu auprès des nations afin que celles-ci reconnaissent l'Etat hébreu en 1948 ?
« Voici que j'élèverai ma main vers les nations, que je dresserai mon étendard vers les peuples : ils ramèneront tes fils dans leurs bras et tes filles seront hissées sur leurs épaules. » (verset 22)
Beaucoup seront favorables à ce retour en Terre promise (verset 23), mais tout ne sera pas réglé pour autant car il subsiste des résistances :
« La prise du héros lui sera-t-elle reprise ?
La capture du tyran sera-t-elle libérée ? » (verset 24)
Mais qui sera le héros ? Qui sera le tyran ?
Celui que l'on considère dans un premier temps comme un héros n'est-il pas ensuite perçu comme un tyran ?
L'Etat d'Israël tel que nous le connaissons en ce XXIe siècle est-il le reflet du plan de Dieu ?
Isolé au sein de populations hostiles, l'Etat hébreu doit se défendre, et passer à son tour à l'offensive. N'est-ce pas le meilleur moyen de se défendre ?
Face à lui, les populations arabes, héritières d'Ismaël selon la tradition biblique, revendiquent ce territoire par la violence.
Ecoutons la Parole du Seigneur à propos d'Ismaël :
« Cet homme sera comme un âne sauvage, sa main contre tous, et toute main contre lui. Et il demeurera face à tous ses frères. » (Genèse 16.12)
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