Traduction Louis Segond 1910
1 Ainsi parle maintenant l’Eternel, qui t’a créé, ô Jacob ! Celui qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains rien, car je te rachète, Je t’appelle par ton nom : tu es à moi !
2 Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; Et les fleuves, ils ne te submergeront point ; Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, Et la flamme ne t’embrasera pas.
3 Car je suis l’Eternel, ton Dieu, Le Saint d’Israël, ton sauveur ; Je donne l’Egypte pour ta rançon, L’Ethiopie et Saba à ta place.
4 Parce que tu as du prix à mes yeux, Parce que tu es honoré et que je t’aime, Je donne des hommes à ta place, Et des peuples pour ta vie.
5 Ne crains rien, car je suis avec toi ; Je ramènerai de l’orient ta race, Et je te rassemblerai de l’occident.
6 Je dirai au septentrion : Donne ! Et au midi : Ne retiens point ! Fais venir mes fils des pays lointains, Et mes filles de l’extrémité de la terre,
7 Tous ceux qui s’appellent de mon nom, Et que j’ai créés pour ma gloire, Que j’ai formés et que j’ai faits.
8 Qu’on fasse sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, Et les sourds, qui ont des oreilles.
9 Que toutes les nations se rassemblent, Et que les peuples se réunissent. Qui d’entre eux a annoncé ces choses ? Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions ? Qu’ils produisent leurs témoins et établissent leur droit ; Qu’on écoute et qu’on dise : C’est vrai !
10 Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, Vous, et mon serviteur que j’ai choisi, Afin que vous le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c’est moi : Avant moi il n’a point été formé de Dieu, Et après moi il n’y en aura point.
11 C’est moi, moi qui suis l’Eternel, Et hors moi il n’y a point de sauveur.
12 C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, Ce n’est point parmi vous un dieu étranger ; Vous êtes mes témoins, dit l’Eternel, C’est moi qui suis Dieu.
13 Je le suis dès le commencement, Et nul ne délivre de ma main ; J’agirai : qui s’y opposera ?
14 Ainsi parle l’Eternel, Votre rédempteur, le Saint d’Israël : A cause de vous, j’envoie l’ennemi contre Babylone, Et je fais descendre tous les fuyards, Même les Chaldéens, sur les navires dont ils tiraient gloire.
15 Je suis l’Eternel, votre Saint, Le créateur d’Israël, votre roi.
16 Ainsi parle l’Eternel, Qui fraya dans la mer un chemin, Et dans les eaux puissantes un sentier,
17 Qui mit en campagne des chars et des chevaux, Une armée et de vaillants guerriers, Soudain couchés ensemble, pour ne plus se relever, Anéantis, éteints comme une mèche :
18 Ne pensez plus aux événements passés, Et ne considérez plus ce qui est ancien.
19 Voici, je vais faire une chose nouvelle, sur le point d’arriver : Ne la connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un chemin dans le désert, Et des fleuves dans la solitude.
20 Les bêtes des champs me glorifieront, Les chacals et les autruches, Parce que j’aurai mis des eaux dans le désert, Des fleuves dans la solitude, Pour abreuver mon peuple, mon élu.
21 Le peuple que je me suis formé Publiera mes louanges.
22 Et tu ne m’as pas invoqué, ô Jacob ! Car tu t’es lassé de moi, ô Israël !
23 Tu ne m’as pas offert tes brebis en holocauste, Et tu ne m’as pas honoré par tes sacrifices ; Je ne t’ai point tourmenté pour des offrandes, Et je ne t’ai point fatigué pour de l’encens.
24 Tu n’as pas à prix d’argent acheté pour moi des aromates, Et tu ne m’as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ; Mais tu m’as tourmenté par tes péchés, Tu m’as fatigué par tes iniquités.
25 C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, Et je ne me souviendrai plus de tes péchés.
26 Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi-même, pour te justifier.
27 Ton premier père a péché, Et tes interprètes se sont rebellés contre moi.
28 C’est pourquoi j’ai traité en profanes les chefs du sanctuaire, J’ai livré Jacob à la destruction, Et Israël aux outrages.
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Traduction œcuménique de la Bible
1. Mais maintenant, ainsi parle le SEIGNEUR qui t'a créé, Jacob, qui t'a formé, Israël : Ne crains pas, car je t'ai racheté, je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi.
2. Si tu passes à travers les eaux, je serai avec toi, à travers les fleuves, ils ne te submergeront pas. Si tu marches au milieu du feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te calcinera plus en plein milieu,
3. car moi, le SEIGNEUR, je suis ton Dieu, le Saint d'Israël, ton Sauveur. J'ai donné l'Egypte en rançon pour toi, la Nubie et Séva en échange de toi
4. du fait que tu vaux cher à mes yeux, que tu as du poids et que moi je t'aime ; je donne donc des hommes en échange de toi, des populations en échange de ta personne.
5. Ne crains pas, car je suis avec toi, depuis le levant je ferai revenir ta descendance, depuis le couchant je te rassemblerai.
6. Au nord je dirai : « Donne », et au midi : « Ne retiens pas ! Fais revenir mes fils du pays lointain et mes filles de l'extrémité de la terre,
7. tous ceux qui sont appelés de mon nom et que j'ai, pour ma gloire, créés, formés et faits !
8. Faites sortir le peuple aveugle, mais qui a des yeux, les sourds, qui ont cependant des oreilles. »
9. Que toutes les nations à la fois se rassemblent, que les populations se réunissent : Qui, chez elles, avait annoncé ces faits, nous avait laissé entendre les premiers événements ? Qu'elles produisent leurs témoins et qu'elles se justifient, qu'on entende et qu'on dise : « C'est digne de foi. »
10. Mes témoins à moi, c'est vous – oracle du SEIGNEUR – mon serviteur, c'est vous que j'ai choisis afin que vous puissiez comprendre, avoir foi en moi et discerner que je suis bien tel : avant moi ne fut formé aucun dieu et après moi il n'en existera pas.
11. C'est moi, c'est moi qui suis le SEIGNEUR, en dehors de moi, pas de Sauveur.
12. C'est moi qui ai annoncé et donné le salut, moi qui l'ai laissé entendre, et non pas chez vous, un dieu étranger. Ainsi vous êtes mes témoins – oracle du SEIGNEUR – et moi, je suis Dieu.
13. Oui, désormais je suis tel : personne ne délivre de ma main ; ce que je réalise, qui pourrait le renverser ?
14. Ainsi parle le SEIGNEUR, celui qui vous rachète, le Saint d'Israël : A cause de vous je lance une expédition à Babylone, je les fais tous descendre en fugitifs, oui, les Chaldéens, sur ces navires où retentissaient leurs acclamations.
15. Je suis le SEIGNEUR, votre Saint, celui qui a créé Israël, votre Roi.
16. Ainsi parle le SEIGNEUR, lui qui procura en pleine mer un chemin, un sentier au cœur des eaux déchaînées,
17. lui qui mobilisa chars et chevaux, troupes et corps d'assaut tout ensemble, sitôt couchés pour ne plus se relever, étouffés comme une mèche et éteints :
18. Ne vous souvenez plus des premiers événements, ne ressassez plus les faits d'autrefois.
19. Voici que moi je vais faire du neuf qui déjà bourgeonne ; ne le reconnaîtrez-vous pas ? Oui, je vais mettre en plein désert un chemin, dans la lande, des sentiers :
20. les bêtes sauvages me rendront gloire, les chacals et les autruches, car je procure en plein désert de l'eau, des fleuves dans la lande, pour abreuver mon peuple, mon élu,
21. peuple que j'ai formé pour moi et qui redira ma louange.
22. Il est exclu, Jacob, que tu aies pu faire de moi ton invité, alors même, Israël, que pour moi tu t'es fatigué ;
23. exclu que tu m'aies approvisionné par les agneaux de tes holocaustes, ou que tu aies augmenté ma gloire par tes victimes. Il est exclu que, pour avoir des offrandes, je t'aie réduit en servitude, ou que, pour avoir de l'encens, je t'aie fatigué ;
24. il est exclu que tu m'aies, à tes frais, pourvu en arôme, ou que tu m'aies saturé avec la graisse de tes victimes ! Au contraire, avec tes fautes, c'est toi qui m'as réduit en servitude, avec tes perversités, c'est toi qui m'as fatigué ;
25. moi, cependant, moi je suis tel que j'efface, par égard pour moi, tes révoltes, que je ne garde pas tes fautes en mémoire.
26. Présente-le-moi, ton mémoire, et passons ensemble en jugement, oui, toi, récapitule, pour te justifier :
27. ton premier père a failli, tes porte-parole se sont révoltés contre moi,
28. alors j'ai déshonoré les sacro-saintes autorités, j'ai voué Jacob par interdit et Israël aux sarcasmes.
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Commentaires du chapitre 43
43.1 à 43.8 : Un Dieu protecteur
Dans ce chapitre, le Dieu d'Israël se présente comme un Père protecteur soucieux de sa progéniture.
Car le Seigneur a créé, formé son peuple (verset 1).
Il faut remonter au temps d'Abraham pour se souvenir que la foi affichée par le Père des croyants a conduit à sa justification.
De cette justification est issue la sélection de celui dont les descendants hériteront de la terre de Canaan qui deviendra celle d'Israël.
Le verset 2 évoque la traversée de la Mer Rouge à l'époque de Moïse, prélude aux épreuves qui vont se succéder pour les Hébreux.
En contrepartie de la sélection d'Israël, le Seigneur s'est désintéressé des autres peuples (versets 3 & 4).
Il rappelle sa promesse :
« Ne crains pas, car je suis avec toi, depuis le levant je ferai revenir ta descendance, depuis le couchant je te rassemblerai. » (verset 5)
Une promesse dont l'accomplissement a peut-être trouvé son terme avec la recontitution de l'Etat d'Israël en 1948 et la réintégration des tribus perdues depuis la première déportation en Assyrie...
43.9 à 43.20 : Un Dieu sauveur
L'affirmation figurant au verset 10 implique l'existence d'un Dieu unique :
« Avant moi ne fut formé aucun dieu et après moi il n'en existera pas. »
Cette formulation peut laisser entendre qu'il y aurait un "avant" et un "après" mais la notion de "dieu" renvoie aux croyances païennes.
Les dieux, ou "elim" en hébreu, étaient multiples au temps des croyances antiques.
Le meilleur qualificatif qui puisse désigner le Dieu unique est « Eternel », ce qui implique une dimension infinie qui ne peut connaître un "avant" ou un "après".
Une dimension que la conscience humaine ne peut se représenter tout en l'envisageant pour l'univers dans lequel nous évoluons.
Un univers physique infini issu d'un univers spirituel infini.
C'est dans ce cadre que se manifeste le Créateur, qui se révèle au verset 11 en qualité de Sauveur.
S'il est unique, nul autre ne peut nous sauver, nous racheter de nos péchés.
« Ainsi parle le SEIGNEUR, celui qui vous rachète, le Saint d'Israël. » (verset 14)
Offert initialement à Israël, cette faculté de rachat s'est étendue par l'incarnation et le sacrifice du Fils, Jésus Christ :
« Il n'y a de salut en aucun autre, car aucun autre nom n'a été donné sous le ciel aux hommes par lequel nous pourrions être sauvés. » (Actes 4.12)
Mais le passage du Père au Fils ne peut se concevoir en dehors de leur unité :
« Moi et le Père nous sommes Un. » (Jean 10.30)
43.21 à 43.28 : Un Dieu sans entrave
Le Seigneur s'est choisi un peuple afin de promouvoir les valeurs du Créateur :
« Le peuple que je me suis formé publiera mes louanges. » (verset 21)
Mais en retour le Créateur n'est nullement redevable envers Sa création.
Quels que soient les actes, sacrifices ou holocaustes, le Seigneur demeure libre : on n'achète pas les grâces de Dieu !
« Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je proclamerai devant toi le nom de l'Eternel.
Je fais grâce à qui je fais grâce, et miséricorde à qui je fais miséricorde. » (Exode 33.19)
Cette parole nous rappelle que le Seigneur n'est pas insensible.
Et Sa sensibilité peut se manifester par de l'affliction...
« Mais tu m’as tourmenté par tes péchés, Tu m’as fatigué par tes iniquités. » (verset 24)
... et de la colère :
« C’est pourquoi j’ai traité en profanes les chefs du sanctuaire, J’ai livré Jacob à la destruction, Et Israël aux outrages. » (verset 28)
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