La description de l'Arche est exprimée en coudées, mesure ancienne en vigueur chez les hébreux :
« Trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de large, trente coudées en hauteur.. » (Genèse 6.15)
Une coudée vaut environ cinquante centimètres ce qui donne :
- cent cinquante mètres de longueur,
- vingt-cinq mètres de largeur,
- quinze mètres de hauteur.
Toutefois cette description demeure assez sommaire et il est difficile de traduire le terme "gofer" qui n'apparaît nulle part ailleurs dans la Bible.
"Gofer" est un hapax, c'est-à-dire un mot qui n'apparaît qu'une seule fois dans la littérature, dans le cas présent en Genèse 6.14.
Il peut désigner une essence de bois, une façon de découper le bois, ou encore une façon de le traiter.
La plupart des traductions ont retenu le mot "résineux" mais il nous a semblé préférable de conserver son mystère à ce terme tant cette Arche semble prodigieuse.
Le "gofer" n'est-il pas un secret qui a permis à l'Arche de subsister au Déluge ?
En Genèse 6.3, il est écrit :
« Mon Souffle n'inspirera pas l’humain pour toujours, lequel d'ailleurs n’est que chair. Aussi, ses jours seront de cent vingt ans. »
Les rabbins ayant interprêté ce passage comme une décision prise 120 ans avant le Déluge, nous pouvons en déduire que Noé a pu disposer d'une centaine d'années pour mener à terme le projet de construction de l'Arche.
Vu les dimensions de l'Arche, et même si celle-ci peut paraître tout à fait disproportionnée au regard des embarcations de cette époque, le temps donné à Noé est cohérent.
Lourde tâche cependant qui incombait à Noé, assisté de sa famille puisque ses trois enfants sont nés 100 ans avant le Déluge.
Noé avait en effet 500 ans lorsque ceux-ci sont nés (Genès 5.32) et 600 ans lorsque se produit le Déluge (Genèse 7.6).
Lorsqu'il a commenté ce passage, au XIe siècle, le rabbin Rachi a notamment écrit :
« Pourquoi avoir imposé à Noa‘h la dure besogne de construire une arche ?
C’est pour que ses contemporains le voient occupé à cette construction pendant cent vingt ans et lui demandent : "Que fais-tu là ?".
Et pour qu’il leur réponde :
"Le Saint béni soit-Il va envoyer un déluge sur le monde !". Peut-être feront-ils pénitence ! »
(Midrach tan‘houma 58, 5)
Cette approche nous rappelle que l'une des faces de Dieu, c'est la miséricorde.
Il décide dans un premier temps d'exterminer tout ce qui vit sur terre :
« J’effacerai l’humanité que j’ai créée des faces de la terre.
Depuis l'humain jusqu'à la bête, ce qui rampe comme ce qui vole dans les cieux, car je regrette de les avoir faits. »
(Genèse 6.7)
Mais il se ravise en ce qui concerne Noé et sa famille.
Il se ravise aussi envers les animaux pour lesquels Noé doit embarquer un couple (Genèse 6.20).
Il s'agit de toutes sortes d'animaux ... des plus petits aux plus grands.
Certains ont émis l'hypothèse que Dieu avait réduit leurs tailles afin de permettre à la multitude d'embarquer.
Et l'aménagement intérieur devait permettre d'accueillir tout ce monde ...
« Tu feras un niveau bas, un second et un troisième. » (Genèse 6.16)
Puisque la hauteur de l'Arche est de quinze mètres, chaque niveau faisait donc en moyenne cinq mètres de haut.
Les niches mentionnées au verset 14 et réparties sur les trois niveaux permettaient d'isoler les espèces.
Et l'une des vertus du bois "gofer" ne fut-elle pas d'apaiser ces animaux, de les rendre de nouveaux herbivores tout comme Noé et les siens, pendant plus d'une année passée dans l'Arche, car il est écrit :
« De toute nourriture qui se mange et engrange pour toi. Ce sera ta nourriture et la leur. » (Genèse 6.21)
On engrange du foin ... pas de la viande !