« La meilleure terre » d'Égypte ... c'est ainsi que le pharaon désigne le territoire où vont séjourner les Hébreux.
Mais si cette terre est si bonne, pourquoi n'est-elle pas déjà exploitée par les Égyptiens ?
Le terme de "Goshen" peut se traduire par "lieu du soleil", ou bien "terre de force", ou encore une "terre herbeuse".
Il s'agit probablement de vastes prairies où les troupeaux des Israélites pourront paître à volonté sans déranger les Égyptiens qui étaient essentiellement cultivateurs.
Ceci explique peut être le fait que ce territoire ait été délaissé par les Égyptiens.
Mais on peut avancer d'autres hypothèses ...
"Lieu du soleil" :
Ultérieurement, cette terre deviendra celle où le pharaon Ramsès établira sa capitale.
Rê (ou Râ) était un dieu important dans la mythologie égyptienne, créateur de l'univers.
Pour Ramsès, s'établir sur une terre divinisée pouvait avoir du sens.
Mais pour les Hébreux, ce "lieu du soleil", même propice aux troupeaux, était peut-être dépourvu d'arbres, d'ombre.
Serait-il si agréable que cela de vivre sur une terre où rien ne vous protège de l'intensité de la chaleur ?
"Terre de force" :
Cette autre façon de désigner la terre de Goshen peut laisser supposer que cette terre était dure à travailler, donc impropre à la culture.
Certes, ce n'est pas le problème des éleveurs mais ceux-ci pouvaient quand même envisager d'avoir un jardin, des arbres, fruits et légumes ...
Alors Goshen, est-ce un nouvel Eden pour les Israélites ?
Non, de toute évidence le séjour ne sera pas de tout repos, comme pour Adam auquel le Seigneur a dit :
« Par la sueur de tes narines, tu mangeras du pain, jusqu’à ton retour à la terre d’où tu as été pris. » (Genèse 3.19)
Car ce peuple hébreux, peuple de nomades, n'en a pas fini de connaître l'errance qui fut promise à Caïn :
« Que tu serves la terre ! Elle cessera de te donner sa vitalité. Tu seras errant et vagabond sur terre. » (Genèse 4.12)
Goshen n'est ni un nouvel Eden pour Israël, ni la terre promise qui se trouve plus au nord, du côté de Canaan.
Mais faute de mieux, les Israélites vont devoir s'en contenter et y séjourner 430 ans dans des conditions qui deviendront de plus en plus difficiles.
Le pharaon les a installés où cela pouvait être le mieux pour les Égyptiens mais aussi pour les Israélites qui avaient dû fuir Canaan à cause de la famine.
Il n'y avait donc pas matière à se plaindre, d'autant que le pharaon ajoute :
« Et si tu connais parmi eux des hommes capables, tu les feras s'occuper de mes troupeaux. » (Genèse 47.6)
Cette perspective de reconnaissance des plus méritants et de promotion pour conduire les troupeaux du pharaon n'est pas négligeable.
Dans notre monde, ce ne sont pas toujours les plus méritants qui sont promus !
La reconnaissance au mérite est un critère de jugement qui a été validé par Jésus dans une de Ses paraboles.
« En effet, il en va comme d'un homme qui partait en voyage et appela ses serviteurs. Il leur remit ses biens.
Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un à un autre, à chacun selon sa capacité, et il partit en voyage. »
(Matthieu 25.14-15)
A son retour, cet homme va récompenser ceux qui ont été méritants.
Cette parabole symbolise la rétribution qui attend les disciples de Jésus qui auront su faire bon usage des « talents » que le Seigneur leur a donnés.
Ces « talents » ne sont pas monétaires, ce sont les dons de l'Esprit Saint, à commencer par la grâce de Jésus en réponse à la foi du disciple.
Cette grâce, cette foi, ces dons ... à quoi servent-ils si le disciple ne cherche pas à les faire fructifier ?
Peut-être à rien !
La récompense du disciple méritant ne sera pas non plus monétaire.
C'est le Royaume de Dieu qui l'attend ... le nouveau jardin d'Eden que Jésus a promis en ces termes à celui qui l'accompagnait sur la croix dans les souffrances :
« A vrai dire, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » (Luc 23.43)