Pour se présenter devant le pharaon, Joseph choisit cinq de ses frères ... mais on ne sait pas lesquels.
Ceux qui sont choisis sont-ils plus "présentables" que les autres ?
Certains frères auraient-ils pu avoir une attitude désobligeante envers celui que l'on considérait comme un dieu vivant ?
Pour être présentable, la première fois qu'il fut conduit devant le pharaon, Joseph lui-même avait pris soin de sa tenue :
« Il se rasa, changea ses vêtements, puis il vint vers Pharaon. » (Genèse 41.14)
Il fallait de toute évidence manifester son respect par sa tenue comme par son comportement.
Le fait de limiter à cinq le nombre de ses frères peut aussi répondre à une autre exigence.
Etre trop nombreux face à cet homme peut l'incommoder.
Sachant que le pharaon va questionner ses frères, Joseph a pu considérer qu'il ne faudrait pas que ceux-ci deviennent trop bavards et fassent perdre son temps au souverain.
L'entretien doit être bref pour être efficace et aboutir à cette conclusion :
« Ton père et tes frères habiteront la terre de Goshen. » (Genèse 47.6)
Dans leur présentation, les frères de Joseph ont rappelé qu'ils étaient aux abois :
« Car la famine pèse sur la terre de Canaan ... » (Genèse 47.4)
Ils n'ont pas le choix : c'était l'Égypte ou la mort !
Pour étayer ce propos et comprendre leur comportement, le Seigneur a bien voulu nous rappeler ceci :
« Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel, mais celui qui a faim trouve doux tout ce qui est amer. » (Proverbes 27.7)
Effectivement, quand on vit dans le confort et l'opulence, comme c'est souvent le cas de nos jours dans les sociétés occidentales, on méprise facilement toutes sortes de biens ou de mets qui ne sont pas à notre goût.
Dans ces conditions, on ne s'abaisse pas devant qui que ce soit pour quémander les vivres nécessaires à notre survie.
On peut se permettre d'être fiers quand on est riches !
Il n'en est pas de même pour les millions d'individus qui, chaque jour, se demandent comment se nourrir.
Alors, on mange ce que l'on trouve, et l'on ne se permet pas de faire les difficiles.
Ces deux mondes sont bien différents ... et au temps de Joseph, comme dans les siècles qui ont suivi, seuls quelques privilégiés pouvaient se permettre de mépriser le pain comme « le rayon de miel ».
Pour les autres, un morceau de pain était souvent la seule ressource alimentaire du jour.
Lorsque nous prions Notre Père en ces termes :
« Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ... » (Matthieu 6.11), nous pouvons considérer cette parole comme symbolique quand notre réfrigérateur est bien rempli.
Mais pour des millions d'hommes et de femmes, le pain du jour est une réalité et non un symbole.
Face au pharaon, Joseph et ses frères semblent bien serviles, ils restent humbles.
La servilité va générer de l'amertume pour celui qui est orgueilleux.
Il est écrit :
« Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. » (Epître de Jacques 4.6)
Aussi, face à la disette, l'orgueilleux aura quelques difficultés à être entendu quand il priera Dieu en disant :
« Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ... »