Lorsqu'Il se manifeste à Jacob-Israël, le Seigneur lui rappelle qu'Il fut aussi le Dieu de son père, Isaac.
Mais cette filiation spirituelle nous conduit aussi au père d'Isaac, Abraham, auquel fut initialement révélée cette parole :
« Sois béni ! Je te bénirai et te ferai croître. Je ferai croître ta semence comme les étoiles des cieux, comme le sable sur le bord de la mer. » (Genèse 22.17)
Déjà, avec Abraham, le plan de Dieu s'inscrivait dans sa descendance : « devenir une grande nation ».
Le Seigneur a rappelé Sa promesse à Isaac :
« Je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux et je donnerai toutes ces terres à ta semence. » (Genèse 26.4)
Il l'avait aussi confirmée à Jacob pendant sa jeunesse ...
« Et ta semence deviendra comme la poussière de la terre. Tu te propageras depuis la mer vers l'est, du nord au Négueb, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et ta semence. » (Genèse 28.14)
Cependant, lors de Ses précédentes manifestations, le Seigneur associait la promesse d'une « grande nation » à un territoire, Canaan, où les Israélites seraient appelés à s'installer.
Cette promesse territoriale était liée à une perspective plus large.
Car au travers d'Abraham, Isaac et Jacob, c'est toutes les familles, toutes les nations de la terre entière qui pourraient être bénies.
La promesse territoriale était consolidée par une promesse spirituelle.
Mais pour en arriver là, il fallait procéder par étapes.
L'Égypte est la première étape du développement de la « grande nation ».
Car c'est là que quelques dizaines d'Hébreux vont pouvoir proliférer et constituer la base de la nation israélite.
C'est pourquoi le Seigneur précise à Jacob ce qu'Il entend par « grande nation » :
« Moi, je descendrai avec toi en Égypte, et Moi, je t’en ferai aussi sûrement remonter. » (Genèse 46.4)
L'Égypte n'est qu'un stade transitoire, préalable indispensable au développement de cette future nation.
Quand elle sera installée en terre de Canaan, la nation d'Israël va encore s'accroître en effectifs, puis en territoires jusqu'au temps de David.
Mais par la suite, la « grande nation » sera divisée, dispersée, jusqu'à son anéantissement sous les coups des armées romaines.
Cependant, la promesse spirituelle allait se prolonger, s'amplifier, s'accomplir par la diffusion de l'Evangile.
La « grande nation » qui était en gestation depuis Abraham, Isaac et Jacob, allait devenir celle du peuple chrétien.
Beaucoup considèrent que la conversion au christianisme de l'empereur romain, Constantin Ier, est un acte de foi.
Mais il est aussi possible que cette conversion ait été un calcul politique afin de pouvoir unifier l'Empire sur le fondement d'une religion qui serait la nouvelle religion de l'Etat.
Cette confusion entre l'Etat et la religion officielle a traversé les siècles et fut un pilier de l'intolérance religieuse.
On a confondu la puissance territoriale et matérialiste avec la dimension spirituelle !
Les croisades en sont le meilleur exemple.
Et, très logiquement, le matérialisme l'a emporté sur la spiritualité.
L'apôtre Paul avait dénoncé dès le Ier siècle ce risque de dérive qui commençait à voir le jour dans les premières assemblées chrétiennes ...
« Leur dieu, c'est leur ventre ; leur gloire, c'est ce qui fait leur honte, eux qui se conforment aux valeurs du monde.
Mais nous, notre citoyenneté est dans les cieux, d’où nous attendons aussi le Sauveur, le Seigneur Jésus Christ. » (Epître aux Philippiens 3.19-20)
De nos jours, les valeurs du monde ont largement contaminé les nations indépendamment des professions de foi.
Heureusement, la « grande nation » spirituelle qui associe les citoyens de Dieu n'appartient pas à ce monde.
Car les citoyens des cieux ... « seront prêtres de Dieu et du Christ, et règneront avec Lui pendant mille ans. » (Apocalypse 20.6)
